Paris vous aime magazine Juillet-Août-Septembre 2024

PSG… –, et on peut venir y voir, comme je l’ai beaucoup fait, des matchs internationaux de football à l’ambiance différente. Car les rencontres y sont souvent amicales, et la disposition du stade, loin du gigantisme des autres enceintes, permet une réelle proximité avec le terrain, avec les joueurs… Ici, on s’entend, on se parle, on peut voir les visages distinctement. Le destin même du stade Charléty raconte une his toire intéressante. En août 1944, lors de la libération de Paris, il a fait partie des premiers bâtiments libérés par les troupes françaises – celles de la division Leclerc, notamment –, précisément parce qu’il est tout proche des portes de Paris et du périphérique. Il incarne en cela d’une forme de jonction entre l’intérieur et l’extérieur, entre Paris et ses banlieues, qui en fait peut-être le véritable stade des périphéries. Périphérie parisienne, mais aussi périphéries nationales… Beaucoup de sélections africaines viennent y disputer des matchs, faute de pouvoir remplir et surtout payer de plus grands stades. Ici ont joué le Mali, la Guinée, la grande équipe du Sénégal de 2002, ce qui fait que j’ai connu Charléty avant même de quitter mon pays. À la fin du dernier match auquel j’ai assisté – Sénégal-Côte d’Ivoire, en 2017, qui s’est achevé par un match nul –, la pelouse a été envahie par les supporters ! L’ambiance était bon enfant, les gens voulaient juste s’amuser et voir les joueurs, notamment Sadio Mané, notre icône natio nale, qui avait marqué sur penalty. Il n’y avait alors que des Sénégalais et des Ivoiriens, et se rejouaient dans les tribunes les chamailleries de nations voisines. Mais ce stade a aussi accueilli des événements poli tiques, comme le grand meeting de l’Unef, qui ras sembla 30 000 personnes le 27 mai 1968. Il me semble intéressant qu’un événement majeur de Mai 68, empreint de charge révolutionnaire, de désir de s’émanciper, de renverser un ordre ancien, de laisser le vieux monde derrière soi, se soit tenu ici. Cela signi fie que, politiquement aussi, le stade Charléty est iden tifié comme un lieu alternatif où l’on peut contester ce qui provient du centre. Cela participe, à mon sens, de l’esprit des lieux – d’un regard critique, décentré, périphérique même, sur le pouvoir. Cette tradition d’ouverture à des usagers différents – diasporas, jeunes, équipes venues d’ailleurs… – est inscrite dans l’histoire du lieu. Le football occupe une part très importante dans ma vie. Ce sport m’a tout appris sur l’esprit collec tif : comment défendre ensemble, attaquer ensemble, compenser quand le coéquipier n’est pas en forme…

a different atmosphere. The games are usually friendly and the stadium’s layout, far from the enormity of other stadiums, allows you to get close to the pitch and the players. You can actually hear and talk to each other and see people’s faces. Charléty stadium has an intriguing history. In August 1944, during the liberation of Paris, it was retaken by the French troops of the Leclerc Division, due to its strategic position at the gates of Paris and the road that circles the city. So it’s a kind of crossroads between Paris and its surroundings, making it perhaps the true stadium of the Paris suburbs, but also of the interna tional periphery, as many African teams come here to play because they are unable to fill, or pay for, the bigger stadiums. Mali, Guinea, and the great Senegal team of 2002 have all played here, so I knew about Charléty even before I left my country. At the end of the last game I attended – Senegal vs. Ivory Coast in 2017, which ended in a draw – the fans invaded the pitch! The atmosphere was good-natured, people came to have fun and see the players, especially our national icon Sadio Mané, who scored from the penalty spot. There were exclusively Senegalese and Ivorians in the stands at that match, highlighting the storied football rivalry between the two nations. This stadium has also hosted political events, such as the UNEF student’s union meeting on 27 May, 1968 which brought together 30,000 people. I find it fasci nating that a major May ‘68 event, that was imbued with a revolutionary spirit, a desire for emancipa tion and a rejection of the old order, took place here. This suggests that the Charléty stadium is also politi cally identified as an alternative space where the cen tral authority can be challenged. I think this is part of the spirit of the place – a critical, off-centre, even peripheral view of power. This tradition of openness to different populations, including the diaspora, young people, and teams from outside Paris and France, is part of the stadium’s history. Football has always been a very important part of my life. It has taught me everything about team spirit: how to defend together, how to attack together, how to pick up the slack when a teammate is not having his best game... I was a midfielder and my first coaches used to tell me: “If the ball goes to one side, the closest player goes there and the other one makes up for it in

© N. Breton

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