Paris vous aime magazine avril-mai-juin 2022

Une rue

Les curiosités de la rue desMartyrs • Le n° 15 vous invite à un voyage de douceurs

The curiosities of the rue des Martyrs • 1 - Käramell at n°15 invites you discover sweet Scandinavian delicacies. • 2 - At n° 22, Sébastien Gaudard showcases delicious pastries and savoury specialties in his pretty shop. • 3 – The Rose Bakery tearoom and organic restaurant conveys a discreet British charm at no. 46. • 4 - Chiaki Kokami designs airy bouquets at La Floreria , located on the ground floor of Hotel Hoy at no. 68. • 5 - Emmanuelle Zysman set up shop at no. 81 in a boutique-workshop where she designs precious jewellery.

This street next to Pigalle cultivates the spirit of Parisian pleasure and sharing. Proche de Pigalle, cette artère cultive le doux parfum d’un Paris avide de plaisirs et de partage. DES MARTYRS

scandinaves avec Käramell , un repaire de gourmandises. • 2 - Au n° 22, Sébastien Gaudard présente dans sa jolie boutique de délicieuses pâtisseries et spécialités salées. • 3 - Rose Bakery et le charme discret de l’Angleterre a son point de chute au n° 46, adresse historique de ce salon de thé et restaurant bio. • 4 - À La Florería , situé au rez-de-chaussée de l’hôtel Hoy, au n° 68, Chiaki Kokami réalise des bouquets aériens. • 5 - Emmanuelle Zysman s’est installée au n° 81 dans une boutique-atelier où elle crée de précieux bijoux.

Julien Pénégry

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Q uel drôle de nom, n’est-ce pas ? Lorsque l’on arrive dans cette rue parisienne aux accents de village par l’arrière de l’église Notre- Dame-de-Lorette et qu’on la remonte jusqu’au pied de la butte Montmartre où elle s’achève, on ne remarque que l’animation qui l’agite, les innombrables commerces de bouche qui la parsèment, l’effervescence des terrasses, la douceur qui y règne. Difficile d’ima- giner que fouler cette rue, c’est entrer dans une légende chrétienne. Celle de Denis, premier évêque de Paris, qui, après avoir été décapité sous l’empire Romain, se serait relevé, aurait pris sa tête sous le bras et marché en direction du nord jusqu’à l’actuelle basilique Saint- Denis où il est aujourd’hui honoré. VOLUPTÉ Depuis le XVII e siècle, une vie tumultueuse, épicurienne et débridéeanimecette rue. Lasectiondu9 e arrondissement s’est construite sur les vestiges d’un quartier où lesmœurs y étaient légères. Les ecclésiastiques et bourgeois venaient s’encanailler auprès des filles de joie au n°8, chez Miss Ariane, qui tenait unemaisonde bien-être comme ondisait à l’époque. Dans les années 1870, le jeune Paul Léautaud vécut au n°13 puis au n°21; une prime jeunesse passée au milieu des prostitués, qu’il relatera dans son livre Le Petit Ami . Sans oublier le n°35 à la réputation tenace, qui a vu se succéder les tenancières. Mais gravir cette rue, c’est aussi remonter l’histoire d’un Paris refuge et source d’ins- pirationpour nombre d’artistes. Parmi eux, le compositeur Maurice Ravel, qui y séjourna de 1895 à 1870, et Théodore Géricault qui, au n° 23, réalisa Le Radeau de la Méduse . L’esprit libre et bon vivant qui y règne en est l’héritage le plus marquant. LÉGÈRETÉ Il n’y a qu’à franchir le boulevard de Rochechouart et s’aventurer dans le 18 e arrondissement pour s’enivrer

gottenup, takenhis head under his arm, andwalked north up to the current Saint-Denisbasilicawherehe ishonoured.

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DELIGHT Since the 17 th century, an epicurean, unbridled lifestyle has animated this street. The section located in the 9 th arrondissement was built on the remains of a disreputable neighbourhood, where both priests and bourgeois gentle- mencame tominglewithprostitutes atMissAriane’s estab- lishment at No. 8, a “wellness house”, as they called it at the time. In the 1870s, the young Paul Léautaud lived at n°13 andn°21, andwroteabout hisyouthspent amidst prostitutes in his book Le Petit Ami . Another such establishment at n°35 saw its own succession of “madames”. Climbing this street is also about going back to a time when Paris was a refuge and source of inspiration for artists, including com- poser Maurice Ravel, who stayed at n° 40 between 1875 and 1880, and Théodore Géricault, who painted The Raft of theMedusa at n° 23. The free and lively spirit that reigns there is a most striking legacy. Simply cross Boulevard de Rochechouart and venture into the 18th arrondissement to get intoxicated on the lingering taste of subversiveness and decadence of the former balls that attracted Parisians of all stripes to the slopes of Mont- martre. At n°75, Divan duMonde, aka the Japanese Divan, was celebrated by the paintings of Toulouse-Lautrec, who was a regular here. As for the adjoining Madame Arthur cabaret, like the shows by the transformists at Michou at no. 80, they offer Paris a whimsical, exuberant face that suits it perfectly. Be careful not to lose your head in the midst of so much frivolity! LIGHTNESS

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des relents de bals qui attiraient le tout-Paris sur les flancs de Montmartre. Les salles de fêtes y donnent un goût de subversivité, de décadence. Au n° 75, le Divan du Monde, connu sous le nom de Divan japonais, a été célébré par les peintures de Toulouse-Lautrec, fidèle du lieu. Quant au cabaret Madame Arthur attenant, tout comme les spectacles des transformistes de chez Michou au n°80, ils offrent à Paris un visage fantasque, exubérant et libertaire qui lui sied à merveille. Veillez à ne pas perdre la tête au milieu de tant de frivolité !

W henone approaches this Parisian streetwitha funny name from behind Notre-Dame-de-Lorette church and walks up to the foot of the Montmartre hill where it ends, we notice its vibrant mood, with many food shops, effervescent terraces, and pleasantnesswhich reigns here. It’s hard to imagine a Christian legend occurred on this street when Paris’ first bishop, Denis, became a martyr after being beheaded by the Romans. He is said to have

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