Paris-vous-aime-magazine-Octobre-Novembre-Decembre-2024
Le « scrolling » perturbe le fonctionnement de notre mémoire spatiale
avec la phrase « Maman leur a alors demandé d’éteindre la télévision pour aller se coucher ». Là encore, une nouvelle inférence est mise en place : ils étaient chez eux depuis le début. Comprendre suppose donc la mise en place de différents traitements cognitifs en parallèle : mémoire, flexibilité mentale, mise à jour des informations, inhibition. La fatigue du « scrolling » D’une manière générale, nous pou vons intuitivement considérer que lire sur écran ou sur papier ne modifie pas notre capacité à com prendre un texte : indépendam ment du support, il s’agit toujours de décoder des signes graphiques pour leur attribuer une significa tion. Toutefois, la lecture sur écran suppose de prendre en considé ration les caractéristiques ergo nomiques des supports de lecture (taille, luminosité, contraste, etc.) et les caractéristiques du lecteur. Une récente méta-analyse qui pro pose la compilation des résultats de 44 études menées auprès de plus de 170 000 participants por tant sur les effets du numérique sur la lecture nous indique que, globalement, la compréhension est négativement impactée par la lecture sur support numérique comparé à la lecture sur papier. Les études ne permettent pas d’identifier de différence entre les deux supports en termes de compréhension dans le cas où on consulte des textes en pleine page (sans faire défiler le texte).
Scrolling disrupts our spatial memory process
En effet, lorsque nous lisons sur écran, nous utilisons un procédé de « scrolling » qui consiste à faire défiler verticalement le texte, ce qui n’est pas sans conséquence sur notre capacité à comprendre les infor mations lues. Il est très difficile de retrouver une information, un mot ou une phrase, après avoir fait défi ler le texte : les mots n’apparaissent plus à la même place alors que, sur papier, leur position spatiale ne change pas. Le « scrolling » perturbe le fonctionnement de notre mémoire spatiale. Le repérage de la posi tion des mots dans le texte (codage spatial des mots) est notamment utile pour revenir rapidement sur les mots du texte, processus indis pensable pour la compréhension. D’autre part, le rétroéclairage des
a representation from the interaction between what they are reading and their prior knowledge. In other words, the ability to make inferences. For example, to understand what these inferences are, imagine that you have to answer the question: “ Where are Anaïs and Julien? ” based on the following text: “On Saturday, Anaïs and Julien saw lions and tigers ”. The first infer ence from this sentence, based on our knowledge, is probably the zoo. If we add: “ Then the clown made them laugh a lot ”. The infer ence made by reading the first sentence has to be replaced by a new one, which most likely places our protagonists in a circus. If we complete the text with: “ Mum asked them to turn off the televi sion and go to bed ”, a new infer ence is made, indicating that Anaïs and Julien never left home. Understanding therefore involves the parallel use of varying cogni tive processes: memory, mental flexibility, updating of informa tion, and inhibition. Scrolling fatigue It’s commonly assumed that read ing on screen or on paper does not affect our ability to understand a text — whatever the medium, it’s always about decoding graphic signs in order to make sense of
AUTEURS : Xavier Aparicio, maître de conférences HDR en psychologie cognitive, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC) Ugo Ballenghein, maître de conférences en psychologie cognitive, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC) AUTHORS Xavier Aparicio, HDR lecturer in cognitive psychology, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC) Ugo Ballenghein, Senior lecturer in cognitive psychology, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)
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