Paris vous aime magazine Juillet-Août-Septembre 2024

Les Jeux ont toujours été créés en réaction au sang, en réponse au meurtre. Les Jeux corrigent le malheur. Ils sont là pour le transformer en un moment de rencontre et de célébration

au sang, en réponse au meurtre. Les Jeux isthmiques de Corinthe furent créés à l’endroit où on retrouva le corps du jeune Mélicerte. Les Jeux de Némée furent créés par Hercule pour expier le meurtre de son fils qu’il tua par erreur. Dans l’ Iliade , au chant xxiii, lorsqu’Achille recueille le corps de Patrocle, il orga nise immédiatement une course de chars pour lui rendre hommage. Les Jeux corrigent le malheur. Ils sont là pour le transformer en un moment de ren contre et de célébration. Et c’est d’ailleurs dans cette lignée que s’inscrivent les Jeux de Paris puisqu’ils ont été voulus par le président François Hollande juste après les attentats du 13 novembre 2015. Mais est-ce que la notion de trêve a encore un sens à notre époque ? Qu’est-ce qui va s’arrêter durant l’été 2024 ? Ni les guerres. Ni l’activité frénétique des hommes. Et si les routes d’accès pour venir aux Jeux peuvent paraître plus aisées qu’à l’Antiquité, c’est un trompe-l’œil. Car on imagine mal qu’un athlète origi naire de Gaza ou de la région du Kivu, en République démocratique du Congo, puisse lever les barrages en

accidentally killed his own son. In Canto XXIII of the Iliad , when Achilles receives the body of his beloved Patroclus, he immediately organised a chariot race as a tribute to his fallen friend. The Games also could turn misfortune into a moment of encounter and cele bration. It was in this spirit that President François Hollande would announce in the aftermath of the 13 November, 2015 terrorist attacks, that the capital would play host to the 2024 games. But does this notion of a truce still make sense today? Will the summer of 2024 stop wars or the frenetic acti vity of human beings? Probably not. And while it may seem easier to attend the games now than it was in ancient times, perhaps that too is an illusion. It’s hard to imagine an athlete from Gaza or the Kivu region of the Democratic Republic of Congo clearing road blocks by the mere mention of Ecechiria, goddess of the truce, proclaiming his or her right to reach the sta diums of Paris. But nothing will stop. On the contrary, by becoming a major global event, the games repre sent a major economic challenge. The host cities hope

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