Paris-vous-aime-magazine-Avril-Mai-Juin-2025

PARIS EN GRAND

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What’s your favourite district in Paris? Throughout my nomadic life, I’ve left and returned to Paris so many times! I’ve lived in the Goutte-d’Or, Place d’Italie, Avron in the 20th, Pyrénées. I prefer the lively 19th and 20th: Botzaris, Jourdain, Belleville... neighbou rhoods full of hidden courtyards. I would browse L’Atelier, the great bookstore on rue du Jourdain and Genre Urbain on rue de Belleville. In the evening, I’d have a drink at Rosa Bonheur in the Buttes-Chaumont. You now live far from the capital. Where do you like to go when you return? Inside the church of Saint-Sulpice, there’s a Delacroix fresco that depicts Jacob Wrestling with the Angel. I like the story behind it: after fighting until dawn, the wounded Jacob finally prevails and asks the angel to bless him. We all know the expression to “fight our demons”, but isn’t it even harder to fight our angels? Hopscotch , by Julio Cortázar, a cult novel that follows the wanderings of a group of Latin Americans in 1960s Paris. It’s about jazz, friendship, love, poetry... Cortázar’s beautiful tribute to his adopted city and a novel of madcap virtuosity. The chapters can be read in order or in a combination suggested by the author – like a game of hopscotch. ◆ If Paris were a novel, which one would it be? SON ACTU LE RÊVE DU JAGUAR THE JAGUAR’S DREAM Le cinquième roman de Miguel Bonnefoy relate le destin rocambolesque d’Antonio Borjas Romero, orphelin de Maracaibo devenu chirurgien, et de ses descendants. Pour imaginer cette saga épique, imprégnée de réalisme magique, l’auteur s’est inspiré de sa propre lignée maternelle. Le destin des personnages et l’histoire du Venezuela s’y entrelacent. Succès critique et public, le roman s’est déjà écoulé à près de 200 000 exemplaires (éditions Rivages). Miguel Bonnefoy’s fifth novel tells the incredible story of Antonio Borjas Romero, an orphan from Maracaibo who became a surgeon, and his descendants. For this epic saga steeped in magical realism, the author drew inspiration from his own maternal lineage, where the characters’ destinies are intertwined with the history of Venezuela. A critical and popular success, it’s already sold 200,000 copies (Rivages).

hôtel et, oui, bouquiniste pendant deux ans, quai des Grands-Augustins (Paris 5 e )… ou plutôt, « ouvre boîte » ! Il s’agissait de vendre des éditions anciennes pour le compte d’un bouquiniste, deux ou trois jours par semaine. Je touchais 20 % des recettes, que j’allais aus sitôt dépenser en face, au Bistrot des Augustins ! C’était aussi un job formidable pour croiser le Tout-Paris. Je me souviens par exemple de Lionel Jospin, qui m’a acheté deux livres de Jane Austen. Les salles du Haut-de-jardin de la Bibliothèque natio nale de France (Paris 13 e ), qui sont ouvertes à tous. C’était ma deuxième maison au point que le lundi, jour de fermeture, je me sentais orphelin ! Là-bas, je trou vais le calme et la tranquillité dont j’avais besoin pour travailler. J’y ai connu des moments d’épiphanie. C’est là que j’ai écrit mes premiers romans, Le Voyage d’Octavio et Sucre noir . Quel est votre quartier préféré à Paris ? Au fil de mon nomadisme, j’ai quitté et retrouvé tant de fois Paris ! J’ai vécu à la Goutte-d’Or, place d’Italie, à Avron dans le 20 e arrondissement, à Pyrénées… J’ai une préférence pour les 19 e et 20 e arrondissements, si vivants ! Botzaris, Jourdain, Belleville : ces quar tiers sont truffés de petites cours cachées, insoupçon nées. Je flânais à l’Atelier, la super librairie de la rue du Jourdain, ou au Genre urbain, rue de Belleville. Le soir, j’allais trinquer au Rosa Bonheur, celui des Buttes-Chaumont, bien sûr. À l’intérieur de l’église Saint-Sulpice, dans la première chapelle, à droite, il y a une fresque de Delacroix que je reviens voir souvent. Elle représente La Lutte de Jacob avec l’Ange – je la trouve magnifique. Mais j’aime aussi l’histoire qu’elle sous-tend : après avoir combattu jusqu’à l’aube, Jacob, blessé, finit par l’emporter et demande à l’Ange de le bénir. On connaît l’expression « lutter contre ses démons », mais n’est-il pas plus dif ficile encore de lutter contre son ange ? Si Paris était un roman, lequel serait-il ? Marelle , de Julio Cortázar : un roman culte qui suit les déambulations d’un groupe de Latino-Américains à tra vers le Paris des années 1960. On y parle jazz, amitié, amour, poésie… C’est à la fois un très bel hommage de Cortázar à sa ville d’adoption et un roman d’une virtuo sité folle : les chapitres peuvent être lus dans l’ordre ou en jouant à saute-mouton, suivant une combinaison pro posée par l’auteur… comme dans le jeu de la marelle. ◆ Quel est le lieu parisien où vous avez passé le plus de temps ? Vous vivez désormais loin de la capitale. Qu’aimez-vous visiter quand vous revenez ?

Toutes les informations sont correctes au moment de l’impression. ©2025, Delta Air Lines Inc.

86 \ PARIS VOUS AIME - AVRIL - MAI - JUIN 2025

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