Paris-vous-aime-magazine-Avril-Mai-Juin-2025
IDÉES
le cliché préféré DES SÉRIES PARIS
PARIS, THE FAVOURITE CLICHÉ IN SERIES The object of endless fantasy, the capital conceals stereotypes abundantly portrayed in fiction – often by English speakers. Are they right or wrong?
Objet de tous les fantasmes, la capitale recèle nombre de stéréotypes abondamment véhiculés par la fiction, en majorité anglo-saxonne. À tort ou à raison ?
PAR MONIKA SIEJKA ILLUSTRATION MARTIN JARRIE Q uand éclate le feu d’artifice qui annonce la clôture de la série Sense8 à la tour Eiffel, le 22 octobre 2017, les badauds s’étonnent : ils ignorent qu’il s’agit du tournage d’une scène de la fiction des Wachowski, diffusée sur Netflix. Cet épisode s’intitule Amor vincit omnia et si le titre fait sens avec la trame narrative de la série, il illustre aussi un cliché dont l’audiovisuel use sans compter, celui de Paris, capitale de l’amour. Clichés et stéréotypes ont mauvaise presse : ils signent souvent le manque d’originalité ou la paresse créatrice. C’est pourquoi on peut passer rapidement du sourire amusé – devant la frénésie photographique des couples chinois en tenue de mariage autour de la tour Eiffel – à un fort agacement. Dans l’imaginaire mondialisé, Paris évoque le cliché de l’amour romantique et on aimerait bien que la ville ne soit pas réduite à cela. JOUER SUR LES CLICHÉS Les séries américaines produites depuis la fin des années 1990 s’emparent des stéréotypes d’une ville qui symbolise l’amour, la mode ou la gastronomie, pour mieux valoriser a contrario les valeurs du « home sweet home » américain. Ainsi, dans la série Gilmore Girls (2000-2006) très ancrée dans Stars Hollow, une petite ville imaginaire du Connecticut, Lorelei se marie avec Christopher à Paris (saison 7, épisode 7). Toutefois, ce
L’article est à retrouver sur The Conversation , média indépendant en ligne et sans but lucratif.
O n October 22, 2017, when fireworks announ cing the end of the series Sense8 cascaded from the Eiffel Tower, onlookers were enthralled. Little did they know that this display was a part of the final scene in the Wachowskis’ series broadcast on Netflix. The episode, called Amor Vincit Omnia (Love Conquers All), deploys a cliché of the city to great effect – Paris, the capital of lovers. On the global stage, Paris conjures up the cliché of romantic love, but Paris shouldn’t be reduced to a cliché. PLAYING WITH CLICHÉS Since the late 1990s, American series have used the ste reotypes of romance, fashion and gastronomy associated with Paris to contrast with – and therefore promote – the opposing values of an all-American “home sweet home”. For example, in the Gilmore Girls series (2000 2006), set in a small imaginary town in Connecticut called Stars Hollow, Lorelei marries Christopher in Paris (S7 Ep7). But this Paris, shown with a view of the Seine and a stroll through a market, is presented as an unreal, largely imaginary cliché. “ The hotel service in Paris is mediocre and the French just don’t work like
Paris, entrevu avec vues sur la Seine et promenade au marché, est montré comme un cliché irréel, presque faux, à l’image du mariage de l’héroïne. Le service hôtelier est par ailleurs médiocre à Paris, les Français ne travaillent pas comme les Américains… vivement que l’on rentre aux États-Unis ! De même dans Sex and The City (1998-2004), Carrie Bradshaw erre tristement dans la ville et appelle son amie à New York pour expri mer sa déception. Elle salit ses jolies chaussures sur d’inévitables déjections canines et s’étale de tout son long chez Dior à cause de la pluie (saison 9, épisodes 19-20). Même si elle retrouve l’amour sur le pont des Arts : vivement le retour à New York ! The Marvelous Miss Maisel (2017-2019) propose une incursion parisienne romantique et bohème plus proche du cliché originel en l’inscrivant dans le ton général de la série. Celle-ci joue en effet avec les stéréotypes de la vie de bohème du New York des années 1950 1960 au service de l’émancipation de son héroïne. Dans la saison 2, ne supportant plus la rigidité de sa vie de couple et les conventions sociales new-yorkaises, la mère de Midge, Rose Weissman, part à Paris et retrouve le goût de vivre. Parti la chercher, son mari va se transformer aussi. L’interprète du mari, Tony Shalhoub, commente : « À Paris, ils rajeunissent, portent des vêtements plus souples et boivent davantage ! Cette ville les pousse à lâcher prise. L’amour qu’elle dégage infuse un nouveau souffle à leur relation. »
we Americans ... I can’t wait to get back to the States! ” In Sex and the City (1998-2004), Carrie Bradshaw wanders around Paris, soils her pretty shoes in dog excrement and shelters from the rain at Dior (S9 Ep19 20), finally calling her boyfriend in New York to express her disappointment. Although she finds love again on the Pont des Arts, she can’t wait to get back to New York. Marvelous Miss Maisel (2017-2019) offers a romantic, bohemian Parisian stereotype, in keeping with the overall tone of the show, which conjures the stereotypes of bohemian life in 1950s and 1960s New York. In the second season, Midge’s mother, Rose Weissman, tired of her married life and the social conventions of New York, moves to Paris and redis covers her joie de vivre . Her husband, who has come to find her, is also transformed. Tony Shalhoub, who plays the husband, comments: “ Paris makes them younger, they wear looser clothes and drink more! The love the city radiates makes them let go and breathes new life into their relationship ”. The capital of love is also known for inspiring freedom and creativity. This reference to the cliché of Paris in the 1950s, a city of emancipation for Americans,
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AVRIL - MAI - JUIN 2025 - PARIS VOUS AIME / 121
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