Paris vous aime magazine Avril-Mai-Juin-2024

d’orchestre Georges Prêtre, elle donne huit repré sentations de Norma , et neuf de la Tosca de Puccini en 1965, à l’Opéra Garnier. Paris, une nouvelle terre d’accueil Avant de résider dans le 16 e arrondissement, Maria Cal las s’installe en 1961 au 44, avenue Foch, dans un appar tement offert par le millionnaire Aristote Onassis, ren contré en 1959. Elle a pour voisin l’acteur Fernandel, qui va très vite déchanter. La chanteuse répète et fait ses vocalises jour et nuit, et ses violentes disputes avec Onas sis troublent la tranquillité du voisinage. Le tapage ainsi que sa rupture avec le milliardaire décideront la diva à acquérir, en 1968, son propre appartement rue Mandel. L’autre lieu parisien qu’elle va fréquenter est le Ritz, le palace de la place Vendôme. La cantatrice aime retrou ver le confort et l’ambiance feutrée de sa suite luxueuse, portant aujourd’hui son nom. Un écrin romantique au décor et mobilier aux teintes rose poudré et ivoire, situé au 6 e étage, offrant une superbe vue sur Paris. Un havre de paix nécessaire pour se reposer entre les répétitions et les récitals. Mais pas seulement car la diva assoluta (diva absolue) viendra aussi dans la capitale enregis trer des grands airs d’opéra. Elle qui déclarait toutefois « détester les studios et que seules les captations pou vaient rendre l’étendue de [mon] talent » , va se prêter à l’exercice salle Wagram dans le 17 e arrondissement. Lors de ces séances, un ami se tient auprès d’elle pour corri ger les petits défauts de prononciation française. La Cal las s’en remet à Georges Prêtre pour soigner la justesse de son interprétation et la musique. « Maestro, puis-je faire cela à cet endroit, est-ce conforme à la tradition fran çaise ? » Après quelques essais, elle écoute les prises et demande conseil, corrige, recommence et cela plusieurs heures durant. En 1961 et 1963, toujours sous la direction de Georges Prêtre, elle enregistre deux volumes d’airs d’opéras du répertoire français, intitulés Maria Callas in Paris , et en 1964, le Carmen de Bizet qu’elle ne jouera jamais sur scène. Maria, l’anti-Callas Quand elle ne travaille pas, la Callas redevient Maria, la femme timide et simple qui aime regarder la télévision, lire, se promener dans les rues de Paris et aussi dîner en ville avec Aristote Onassis. Le Grand Véfour, 17, rue du Beaujolais (1 er arrondissement), près du Palais-Royal, est un des restaurants chics qu’ils fréquentent. Mais c’est rue Georges-Mandel qu’elle se réfugie à chaque fois qu’elle se sent traquée. Après plus de 40 rôles joués sur toutes les scènes du monde, la voix de Maria Callas se dégrade. En 1965, la cantatrice fait ses adieux à la scène

death in 1977 at the age of 53. “ After the inci dent in Rome ”, she told journalists after her recital, “ the French were the only ones who tried to under stand what had actually happened to me. I was so touched by the behaviour of the French journalists that I swore I'd come back there to sing. I spoke French long before I learned Italian. ” True to her word, she gave eight performances of Norma in 1964 and nine of Puccini's Tosca in 1965 with an orchestra conducted by Georges Prêtre. Paris, her new home Before taking up residence at 36, Rue Georg es-Mandel in the 16th arrondissement in 1961, Callas lived at 44, Avenue Foch, in an apartment owned by the millionaire Aristotle Onassis, whom she had met in 1959. Her next-door neighbour was the famous French actor Fernandel. The singer rehearsed and practised her singing day and night, and her violent arguments with Onassis dis turbed the neighbourhood’s tranquillity. The noise and her breakup with the billionaire prompted the singer to buy her own apartment on Rue Mandel in 1968. Callas also frequented the Ritz hotel on the Place Vendôme. Whenever she performed, the singer enjoyed the comfort and intimacy of her luxurious suite at the Ritz, which now bears her name. Callas once famously declared that she “ hated studios but only recordings could convey the full extent of [my] talent, ” and she made numerous recordings at the Salle Wagram in the 17th arron dissement. Maria, the anti-Callas When she wasn't working, Callas reverted to being Maria, a shy, simple woman who enjoyed watching television, reading, strolling the streets of Paris, and dining out with Onassis, who had an active social life. Le Grand Véfour, at 17, Rue du Beaujo lais, in the Palais-Royal gardens, was one of the elegant restaurants they frequented. Whenever she felt hounded by her fame, she took refuge in Onassis' apartment on Rue Georges-Mandel. In 1965, Callas said goodbye to the stage during a tour performing her iconic roles. Born Sophia Cecelia Kalos, Maria Callas often spoke of the dualities around being a woman and an artist: “ I have two people in me, there is Maria and there is Callas, so I try to consolidate the two as best I can. ” She died in Paris on 16 September, 1977. The central garden on her street has since been named for her. ◆

Maria Callas et Aristote Onassis, en 1957. Maria Callas and Aristotle Onassis in 1957.

MARIA CALLAS ÉTERNELLE ETERNAL MARIA CALLAS

lors d’une tournée où elle joue ses rôles emblématiques dans les plus grandes salles, dont celle du Palais Garnier. Aristote Onassis, le grand amour de sa vie, pour qui elle a mis sa carrière au second plan, a préféré se marier avec Jackie Kennedy. Toutefois, elle ne cessera jamais de le voir et l’accompagnera jusqu’à sa mort en 1975, à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine. Elle tombe en dépres sion et se cloître alors dans son appartement parisien où elle repasse sa vie en boucle et se promène avec ses caniches entre les rues de la Pompe, de Longchamp et des Sablons. Une fin triste et solitaire pour cette chanteuse qui a bousculé tous les repères de l’opéra classique et son interprétation. Sophia Cecelia Kalos, dites Maria Cal las, qui parlait souvent de cette dualité entre la femme et l’artiste : « J’ai deux personnes en moi, il y a Maria et aussi Callas, alors j’essaie de consolider les deux du mieux que je peux » , s’éteindra épuisée, le 16 septembre 1977, à Paris. L’allée centrale de sa rue porte depuis son nom. ◆

Au colombarium du cimetière du Père Lachaise, division 87, se trouve la tombe de Maria Callas. L’urne funéraire a été dérobée par un admirateur le jour de ses obsèques, le 20 septembre 1977, et fut heureusement retrouvée quelques jours plus tard. Si la plaque demeure au cimetière, ses cendres ont été dispersées en 1980, en mer Égée en Grèce, son pays d’origine. Maria Callas’s was laid to rest in the columbarium of the Père Lachaise cemetery, section 87. The urn was stolen by an admirer on the day of her funeral, on 20 September, 1977, but fortunately retrieved a few days later. Although the plaque is still in the cemetery, her ashes were scattered in the Aegean Sea in her native Greece in 1980.

ULLSTEIN BILD DTL/GETTY IMAGES

BIO

1923 Née le 2 décembre à New York, où ses parents ont émigré depuis la Grèce. Born on 2nd December in New York, where her parents had emigrated from Greece.

1952 Apogée de Maria Callas qui interprète la même année cinq grands opéras à Mexico, Florence, Coven Garden et Milan. Son succès devient international.

1958 La diva fait scandale en quittant la scène de la Scala de Milan lors de la représentation de Norma devant le président italien et le shah d’Iran. Elle se réfugiera à Paris.

1977 Maria Callas s’éteint le 16 septembre 1977 dans son appartement parisien, à 53 ans. Maria Callas, 53, died in her Paris apartment on 16 September.

The diva caused a scandal when she walked offstage of the La Scala opera house in Milan during a performance of Norma in the presence of the Italian president. She took refuge in Paris.

Maria Callas reaches her zenith, performing five major operas in the same year, in Mexico City, Florence, Covent Garden, and Milan. She became an international success.

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