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L orsque Louis XIV ordonne en 1670 la construction d’un hospice pour les soldats sur la plaine de Grenelle, alors faubourg de Paris, le Roi-Soleil veut lui donner une triple fonction: sanitaire, militaire et spirituelle. Il confie l’ouvrage à l’architecte Libé ral Bruant, déjà concepteur de l’hos pice de la Salpêtrière. La proximité avec la Seine, qui facilite l’acheminement des pierres blondes de l’Oise, permet l’édification rapide du bâtiment, dont l’architecture évoque un monastère. Dès 1674, il abrite hospice, caserne, couvent et centre de manufacture (tapisserie, tissage, imprimerie, etc.). Au fil des siècles, ce complexe architectural n’a cessé d’être relié à l’histoire française. « Le 14 juillet 1789, le peuple pénètre dans l’hôtel des Invalides et s'empare de 32000 fusils et 27 canons, avec lesquels la Bastille sera prise. Dans les années qui suivent, l’intérieur est dégradé, des pièces volées. Mais sa fonction d’hospice est préservée. Il bénéficie ensuite de la protection de Napoléon, devient une nécropole militaire, avant d’être un centre administratif des armées à la fin du XIX e siècle », explique Sébastien Bontemps, chargé de valorisation du patrimoine. Napoléon en fait un lieu symbolique de son règne en y célébrant ses grandes victoires, tout en déci dant de restaurer et d’agrandir les lieux. Et l’événement sans doute le plus marquant reste son inhumation en 1840 dans un tombeau construit sous le dôme des Invalides, lieu le plus visité aujourd’hui. Pénétrer au coeur des Inva lides qui s’étendent sur 13 hectares se vit comme un plon geon dans l’histoire de France, nous entraînant de l’église du dôme au cercueil de Napoléon, en passant par la cour d’honneur et ses symboles. Cathédrale Saint-Louis et église du dôme En 1676, un nouvel architecte, Jules Hardouin-Man sart, s'inspire des plans de son prédécesseur pour bâtir l’église des soldats (1679), renommée cathédrale Saint Louis, seule cathédrale catholique de Paris avec Notre Dame. Puis il met trente ans à édifier le chef-d’oeuvre accolé à la cathédrale : l’église royale, inaugurée en 1706 au son du Te Deum de Delalande. Aujourd’hui désacralisée et rebaptisée église du Dôme, elle est célèbre pour sa coupole dorée. « Jusqu’à l’édification de la tour Eiffel en 1889, ce sera le bâtiment le plus haut de la capitale ! » , précise Sébastien Bontemps. Avant la construction de la verrière, en 1873, qui scinde le double édifice, le choeur était commun aux deux églises : ainsi, le souverain et les pensionnaires pouvaient assister, chacun de leur côté, à une même célébration. Le dôme aux 550000 feuilles d’or En accédant au fameux dôme par un escalier étroit par tant de l'église, il apparaît que ce symbole du site est en réalité composé de deux coupoles. La coupole basse, ouverte, est entourée de fenêtres invisibles de l’intérieur qui apportent un éclairage naturel à la coupole sommitale, fermée. La première arbore douze peintures murales figu rant les apôtres, la seconde une fresque de Saint Louis
T In 1670, when King Louis XIV ordered the construction of a place for disabled and elderly soldiers on the Plaine de Grenelle, the Sun King envisioned three functions for the edifice: healthcare, a military barracks and a spiritual sanctuary. The king first commissioned the architect Libéral Bruant, who had already designed the Salpêtrière hospice. The building, designed in an architectural style rem iniscent of a monastery, was built quickly thanks to its proximity to the Seine River, which permitted the quick and easy transport of its pale limestone from the Trossy quarry in the nearby Oise. From 1674, the edifice housed a hospice, a barracks, a convent and a workshop for tapestry-making, weaving, shoemak ing and printing. "On July 14, 1789, Invalides was attacked by insurgents who stole 32,000 weapons and the 27 cannons used to take the Bastille. In the ensuing years, the interior was damaged, valuable objects were stolen and all references to royalty were removed, but its function as a hospice was preserved. Under the Consulate and the Empire, it enjoyed Napo leon's protection and was transformed into a military necropolis before becoming an administrative centre for the armed forces at the end of the 19th century", according to Sébastien Bontemps, the head of heritage development at the Musée de l'Armée. Napoleon made it a symbol of his reign, celebrated his great victories and decided to restore and enlarge the site. Perhaps the most significant event was his burial in 1840 in a tomb built under the dome of Les Invalides, now the most visited site. Entering the heart of the 13-ha (32 ac) Invalides is like being immersed in French history, from the Church of the Dome to Napoleon's coffin, and the Court of Honour and its symbols. Saint-Louis Cathedral and the Church of the Dome In 1676, Libéral Bruant was replaced by architect Jules Hardouin-Mansart who continued his predeces sor's work on the Soldiers' Church (1679), renamed the Saint-Louis Cathedral, the only Catholic cathedral in Paris along with Notre-Dame. It took Hardouin-Man sart 30 years to realise the king's vision of grandeur and his masterpiece, the Royal Church, was finally inaugurated by Louis XIV in 1706. Shaped like a Greek cross with a square floor plan, the soaring edifice has since been renamed the Church of the Dome, unique for its golden dome that shines over the city. Indeed, until the construction of the Eiffel Tower in 1889, Inva lides was the tallest building in the capital.. Five coffins for the emperor In 1841 Napoléon’s ashes were brought from St Helena and placed in one of the four chapels. In 1861, archi tect Louis Visconti completed a tomb hewn from pur ple quartzite from Karelia, Russia. Five metres high and surrounded by twelve statues of Victory depicted as women in white marble and commemorating
eight victorious battles at the centre of an open crypt whose bas-reliefs depict the Emperor's civilian works. Napoléon’s remains were interred in five nesting cof fins nestled one inside another like Russian dolls: one Ci-contre : vue plongeante sur le tombeau de Napoléon. Ci-dessus : sous l'autel de la cathédrale, un escalier interdit d'accès conduit au caveau des gouverneurs. Opposite: bird's-eye view of Napoleon's tomb. Above: beneath the cathedral altar is the governors' vault.
offrant ses armes au Christ. Le dôme des Invalides a été redoré à cinq reprises : 12,6 kg d’or à 23,5 carats sont nécessaires à l’opération. Les 550000 feuilles d’or sont posées au pinceau, selon une technique ancienne. Juste en dessous, dans les gouttières, on retrouve parfois de minus cules paillettes d’or arrachées par les intempéries. Une superstition entoure ces opérations de dorures : les trois dernières fois (1867, 1937, 1989 - guerre du Golfe), elles ont
été suivies d’une guerre impliquant les armées françaises. Peut-être serait-il sage d'attendre quelque temps avant de renouve ler la chose… Depuis le lanternon au-dessus du dôme qui culmine à 102 mètres, la lon gueur exacte de la cour d’honneur, on sur plombe l’ancien laboratoire d’Antoine Par mentier. C’est ici que l’apothicaire a procédé
in iron, one in mahogany, two in lead and one in ebony. Other figures com memorated include the military leaders Turenne, Vauban, Foch, Lyautey and his brothers Joseph and Jérôme (along with the heart of the Jérôme’s wife, Cath erine of Wuerttemberg). In 1940, the ashes of Napoléon and Marie-Louise’s
En 1674, il est l’un des bâtiments les plus modernes d’Europe _ In 1674, it was one of the most modern buildings in Europe
à ses essais sur la pomme de terre, dans le but de l’intro duire dans les repas des Français – car elle est moins sou mise aux aléas climatiques que le blé dont on faisait le pain. Quant au bassin du Jardin de l’Intendant en contre bas, difficile d’imaginer que jusqu’aux années 1960, il était recouvert par des courts de tennis à l’usage des sol dats. C’est André Malraux, alors ministre de la Culture, qui a décidé que l’art l’emporterait sur le sport. Cinq cercueils pour l’empereur De l’intérieur du dôme, une vue plongeante donne sur le tombeau de Napoléon. Sa dépouille, rapatriée de Sainte-Hé lène en 1840, a d’abord été placée dans une des quatre
son (called “l'Aiglon”) were also repatriated there from Austria on orders from Hitler. Marshal Foch's tomb, curiously enough, is the work of the sculptor Paul Landowski, best known for his Christ the Redeemer (Corcovado) in Rio de Janeiro. The dome of 550,000 gold leaves A narrow staircase leads up to the dome, which is actu ally two domes. The lower open dome is surrounded by windows invisible from the inside that allow natural light into the closed upper dome. The first dome has 12 murals depicting the apostles and the second has a fresco of Saint Louis stretching out his arms to
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