Paris vous aime Magazine Oct-Nov-Dec 2021.pdf

My single life was all about girl- friends! I was 25, with a studio near the Gare du Nord, with my orange metro pass. I was the queen of the world! Many dinners and teatimes in 20-sq-m (215-sq-ft) apartments, hours of chatting, walking in Paris with rap on my iPod, flea markets, shopping sprees, movies. What will volume II of this new series be devoted to and when will it be published? It will narrate how my character learns to function in a couple by making peace with herself. I com- pleted the storyboard this summer and still have to draw everything! Definitely, on an experimental and personal level. I love trying new things to develop my creativity. But illustration remains my passion. When will there be a dedicated Margaux Motin exhibition? That would be great! It needs to be organised! What’s specific about French, particularly Parisian, female illustrators? It’s impossible to say, as each illus- trator has her distinct style: poetic, loudmouth, rock’n’roll, classic, funny, graphic, tender, trashy, very techni- cal, minimalist, etc. What is certain is that some are very talented! I love Agathe Singer’s (@agath- esinger) forceful graphics and the presence of plants and flowers. Both powerful and delicate with an exotic feel. I also appreciate Agathe Sorlet’s (@agathe-sorlet) work. She doesn’t need words to narrate a story. Tenderness, love, efficiency, and elegance. I also have a soft spot for Alice Wietzel (@alicewietzel): I love the way her women look at us and are so present, like Greek god- desses. Their sweetness and power touch me. And her tangy pastel col- ours are a feast for the eyes. Who are your favourite illustrators? Are you tempted by other art forms - cinema, literature, photography?

Navigo, NDLR). J’étais la reine du monde ! C’était les dîners ou le tea-time dans nos 20 m 2 des quartiers populaires ; des heures à papoter, à marcher dans Paris avec du rap dans mon iPod, à faire les brocantes, les virées shopping, le cinéma. À quoi sera consacré le tome II de cette nouvelle série et quand paraîtra-t-il ? Il parlera de la façon dont mon per- sonnage va apprendre à fonction- ner en couple en faisant la paix avec elle-même. J’ai bouclé le story- board cet été, reste à tout dessiner! Êtes-vous tentée par d’autres formes artistiques comme le cinéma, la littérature, la photo? De façon expérimentale et person- nelle, oui, j’aime tenter des choses pour développer ma créativité. Mais l’illustration reste ma passion. À quand une exposition consacrée à Margaux Motin? Ce serait super ! Cela reste à orga- niser ! Quelles sont pour vous les spécificités des illustratrices françaises et plus particulièrement parisiennes? C’est impossible à dire, parce qu’il y a autant de styles que d’illustra- trices. Des poétiques, des grandes gueules, des rock’n’roll, des clas- siques, des drôles, des graphiques, des tendres, des trash, des très techniques, des minimalistes, etc. Ce qui est sûr, c’est qu’il y en a de très talentueuses! Quelles sont les illustratrices dont vous aimez le travail? J’adore la force graphique d’Agathe Singer (@agathesinger), la présence du végétal et notamment des fleurs. C’est fort et délicat en même temps. Ses images me plongent dans un univers quasi exotique. J’aime aussi le travail d’Agathe Sorlet (@agathesorlet). Avec elle, pas besoin de mots pour raconter une histoire. De la tendresse, de l’amour, de l’efficacité et de l’élégance. J’ai aussi un faible pour Alice Wiet-

windows... I love walking in Paris and discoveringwhat’s behind a heavy door at the bend of a street, how the city lives and changes.

aimé Beaubourg. Ce musée faisait partie de mon décor quand j’étais gamine et que j’habitais le quartier. Il me fascinait, il était comme un jouet, un gros Lego. Et cet escalier qui grimpe d’étage en étage en nous élevant au-dessus de Paris, c’est magique ! Dès le début, vous avez choisi l’autofiction, pourquoi ? Cela s’est fait naturellement. J’écris des journaux intimes depuis l’âge de 12 ans. J’ai l’habitude de racon- ter ma vie en histoires, d’obser- ver ce qui m’entoure: les gens, les situations et mes réactions dans ces situations. Observer, c’est ce qui m’amuse; il était donc évident pour moi de partir de cette matière première. Votre personnage n’est pas sans rappeler celui d’Agrippine, de Claire Bretécher. Quels sont J’étais une grande fan d’Agrippine quand j’étais ado, c’est vrai, et j’ai été très inspirée par le travail de Claire. Par celui de Kiraz aussi et ses mer- veilleuses Parisiennes. Et de Sempé, dont je ne me lasse pas. Bien sûr ! C’est la continuité de l’univers des blogs BD dont je viens. C’est précieux, ce contact direct avec les lectrices et lec- teurs. Cela m’apporte beaucoup, dans mon travail et dans ma créa- tivité. Et ça me permet de rester connectée à l’air du temps, à mon époque. Aux couleurs, aux formes, aux styles, à la fraîcheur. Dans votre dernier album, Le Printemps suivant, vous évoquez votre vie de couple après une période de célibat. À quoi ressemblait votre vie de célibataire? Ma vie de célibataire, c’était les copines ! J’avais 25 ans, mon stu- dio près de la gare du Nord, une carte orange (l’ancêtre du pass les illustrateurs français qui vous ont influencée? Vous êtes très active sur les réseaux sociaux. Est-ce une nécessité?

What are your favourite museums?

I love the Musée d’Orsay, where I find in certain paintings the things I like about my work as an illustra- tor: research on the body, postures, scenes from life. I also love the Musée Rodin, its gardens, themix of works by Rodin and Camille Clau- del. I like to know that behind those works there are human beings with their flaws, their wounds, their love stories. And I’ve always loved Beau- bourg, which was part of my envi- ronment when I was a kid. It’s like a giant Lego toy. Why have you always chosen autobiographical fiction? I’ve been writing diaries since I was 12 years old. I’m used to telling my life in stories, observing what sur- rounds me – people, situations, my reactions to those situations. Watch- ing is what amusesme, so it was log- ical for me to start with this as my raw material. Your main character is reminiscent of Claire Bretécher’s Agrippina. Which French illustrators have influenced you? I was a huge Agrippina fan as a teen and very inspired by Bretécher’s work. Plus the work of Kiraz and his marvellous Parisiennes. I never tire of Sempé. You are very active on social media. Is that by necessity? Of course! It’s the continuation of the comic book blogging world I come from. This direct contact with my readers is invaluable. It brings a lot to my work and my creativity. It keeps me connected with the col- ours, shapes, styles, and freshness of our times. In Le Printemps Suivant you talk about married life after a period of being single. What was that life like?

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How do you see the Parisienne? I see her as insolent, elegant, curi- ous, creative, dynamic, aesthetic, and a little bit casual! Where do you like to draw? I don’t draw live in the street or cafés, but that’s where I get my inspiration. I love sitting on a café sidewalk or public spaces to watch people. Some walk fast and are focussed, others stroll with nose in the air. I like to watch Parisians at their daily habits, observe the way they dress. The fashion prints, those on scooters, and aaaah, my favourite, Parisienneswalking their dogs. I recently sat at Place de la République to watch skateboarders, trying to understand their gestures. I film everyone. And then go home to cosily draw them frommy sofa! MargauxMotin en quelques dates A quick bio of Margaux Motin 1978 : naissance. Birth. 2002 : illustratrice pour le magazine Muteen . Illustrator for Muteen magazine. 2009 : premier recueil d’illustrations, J’aurais adoré être ethnologue . First collection of illustrations, J’aurais adoré être ethnologue . 2015 : Margaux Motin rencontre La femme parfaite est une connasse !, volume 1. Margaux Motin rencontre La femme parfaite est une connasse ! , volume 1. 2020 : Le Printemps suivant Vent lointain , tome 1, Casterman. Le Printemps suivant Vent lointain, book 1, Casterman.

zel (@alicewietzel) : j’aime la façon dont ses femmes nous regardent et sont présentes. Comme des déesses grecques. Leur douceur et leur puissance me touchent. Et sa gamme colorée acidulée pastel est un régal pour les yeux. À quoi ressemble la Parisienne, selon vous? Je la vois toujours comme insolente, élégante, curieuse, créative, dyna- mique, esthète et un poil désinvolte! Dans quels lieux parisiens aimez-vous vous poser pour dessiner? Je ne dessine pas en direct, dans la rue ou au café, mais c’est là que je puise mon inspiration. Je me pose en terrasse ou dans un espace public, et je regarde les gens. Certains marchent vite, concentrés ; d’autres flânent, le nez en l’air. J’aime voir les Pari- siens et les Parisiennes dans leurs habitudes quotidiennes, observer la façon dont ils s’habillent. Les gravures de mode, les dégingan- dés, ceux qui filent à trottinette, et aaaah, mon régal, les Parisiennes avec leurs chiens. Récemment, je me suis posée sur l’esplanade de la place de la République, et j’ai regardé les skateurs, en essayant de comprendre leur gestuelle. Je filme tout le monde. Et ensuite, au chaud chez moi, dans mon canapé, je les dessine !

Le Printemps suivant, 1 - Vent lointain, de Margaux Motin, éditions Casterman.

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