Paris vous aime Magazine Juillet-Août-Septembre 2022

Pablo Picasso dans son atelier de la rue des Grands-Augustins, Paris 6 e , octobre 1944. Pablo Picasso in his studio on Rue des Grands- Augustins, Paris 6 th , in October 1944.

PICASSO LE PARISIEN PICASSO THE PARISIAN La e histoire

Si Pablo Picasso n’a que très peu peint Paris, en revanche il l’habita pendant un demi-siècle. Parmi la dizaine d’adresses parisiennes qui virent s’exprimer son génie, trois d’entre elles sont significatives.

Although Pablo Picasso didn’t depict Paris in his paintings, he lived here for half a century. Among his dozen Parisian addresses, three played a major role in the master’s artistic expression.

Jérôme Lechevalier

uand il débarque sur la Butte Montmartre en avril 1904, le jeune Catalan aux yeux noirs connaît déjà le quar- tier et ses cabarets. Il y a séjourné chez des amis espa- gnols. Son atelier, au 13, rue Ravignan (aujourd’hui place

W hen Pablo Picasso first came to the Butte Montmartre in April 1904, the young Catalan already knew the neighbour- hood, having stayed there before at the home of a Spanish friend. His stu- dio at 13 Rue Ravignan (now Place Émile-Goud- eau) was a former piano factory transformed into artists’ studios partitioned with wood pan- els. Residents – including painters Van Dongen and Modigliani – entered from the top floor and descended into a maze of passageways. The building was stiflingly hot in the summer and freezing cold in the winter, inspiring Picasso's friend, poet Max Jacob, to nickname the place "Le Bateau-Lavoir" (the boat-washhouse). Picasso worked by candlelight to create the last works of his blue period and many from his pink period, inspired by his love for Fernande Olivier, withwhomhe spent evenings at the nearby Lapin Agile cabaret. One day in February 1907, Pablo Picasso presented Les Demoiselles d'Avignon to his friends, a work that would revolutionise the history of painting. He left the Bateau-Lavoir in 1909: “We will all return to Rue Ravignan! In fact, we were only happy there”, he later said. The ateliers were destroyed by a fire in 1970, but the facade of the Bateau-Lavoir remains, and the Lapin Agile continues to bring the Montmartre of yesteryear back to life every night.

Émile-Goudeau), est une résidence d’artistes, ancienne manufacture de piano transformée en studios cloison- nés par de simples panneaux de bois. On y entre par le dernier étage pour descendre dans un labyrinthe de coursives et d’escaliers. Il y fait une chaleur étouffante l’été, un froid glacial l’hiver. Son ami le poète Max Jacob dénomme l’endroit Le Bateau-Lavoir. Ses voisins sont les peintres van Dongen et Modigliani. Il travaille la nuit, à la lumière de la bougie. Il y exé- cute les dernières œuvres de sa période bleue et pro- duit celles de sa période rose inspirées par ses amours avec Fernande Olivier, avec qui il passe ses soirées au cabaret du Lapin Agile. Un jour de février 1907, Pablo Picasso présente à ses amis sa nouvelle toile Les Demoiselles d’Avignon , qui va révolutionner l’histoire de la peinture. Il quitte le Bateau-Lavoir en 1909. «Nous retournerons tous rue Ravignan! Au fait, nous n’aurons été heureux que là» , confiera-t-il plus tard. Les ateliers en bois furent détruits par un incendie en 1970, mais la façade du Bateau-Lavoir est toujours là, et le Lapin Agile, resté dans son jus, fait revivre chaque soir le Montmartre d’antan.

PIERRE JAHAN / ROGER-VIOLLET

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE

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