PARIS VOUS AIME MAGAZINE - N° 3

Roselyne Bachelot au ministère de la Culture, rue de Valois dans le 1 er arrondissement. Roselyne Bachelot at the Culture Ministry on Rue de Valois in the 1st arrondissement.

Un café a c…

ROSELYNE BACHELOT

Souvenirs d’enfance, crise sanitaire, amour du spectacle vivant et perspectives

Childhood memories, the health crisis, her love of the performing arts, future prospects, the new Minister of Culture shares her vision.

d’avenir : la nouvelle ministre de la Culture se livre. Rencontre avec une femme de convictions.

Fanny Triboulet

Audoin Desforges

Agenda de ministre oblige, nous n’avons pu nous rencontrer dans un café ou un musée parisien. Où auriez- vous choisi de nous emmener si cela avait été possible? ROSELYNE BACHELOT : Nous serions allées au Théâtre du Lucernaire, dans le quartier du Montparnasse. C’est un théâtre un peu con dentiel, très loin des grandes institutions culturelles, mais qui se paie le luxe d’avoir plusieurs petites salles où l’on peut voir des spectacles tout à fait originaux. Et puis, en bas, il y a un bar où l’on peut boire un verre de vin rouge accompagné d’une petite planche de charcuterie, en atten- dant le spectacle de 18h30 ou celui de 20h30… Vous avez grandi dans le Maine-et-Loire, quel regard portiez-vous sur la capitale? J’ai toujours considéré Paris comme une vitrine fantastique, à la façon d’un enfant devant la vitrine d’un pâtissier. Il faut dire qu’à l’époque où j’ai grandi, l’offre culturelle de la province, ce qu’on appelle aujourd’hui les territoires, n’était pas aussi développée qu’elle l’est actuellement. Quand j’étais enfant,

Because of your busy minister’s schedule, we weren’t able to meet in a Paris café or museum. Had this been possible, where would you have taken us? ROSELYNE BACHELOT: To the Théâtre du Lucernaire in Montparnasse. It’s an intimate theatre, far away from the big cultural institu- tions, with several small spaces for original performances. At the downstairs bar you can enjoy a glass of wine and a charcuterie plate before a performance. Growing up in Maine-et- Loire how did you view the capital? I’ve always seen Paris as a fab- ulous showcase, like a child at a pastry shop window. When I was growing up, the cultural life in the provinces was hardly what it is now. As a child, we only had a limited choice of shows at the Théâtre d’Angers. Fortunately, my mother was fond of the thea- tre and took us to Paris for a week every year. A wonderful gift for me and my sister! She took us to places like the Comédie-

nous n’avions qu’un choix restreint de spectacles qui tournaient au Théâtre d’Angers. Heureusement, j’avais une mère qui aimait beau- coup le théâtreet tenait àcequenous passions, tous les ans, une semaine à Paris. Pour ma sœur et moi, c’était un cadeau merveilleux! Elle nous emmenait à la Comédie-Française, puis dans les théâtres des Grands Boulevards et bien d’autres encore. Paris a donc toujours été pour moi synonyme de culture. Non. Je suis restée provinciale, jeme sens profondément angevine, ce qui ne m’empêche pas d’adorer Paris. Je suis d’ailleurs souvent surprise de constater que nombre de Parisiens ne réalisent pas la chance énorme qu’ils ont d’avoir une telle offre culturelle. J’ai des amis qui n’ont jamais mis un orteil dans un musée qui n’est pourtant qu’à quelques mètres de chez eux. «Paris est une fête» , pour reprendre les mots d’He- mingway, et j’y participe chaque jour! Je sors tous les soirs dans un lieu culturel différent, ça a toujours fait partie de ma vie, bien avant que je sois ministre. Vous sentez-vous aujourd’hui l’âme d’une Parisienne?

SEPTEMBRE - DÉCEMBRE 2020

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