Document d'Enregistrement Universel 2024

4 RAPPORT DE DURABILITÉ ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

4.2.1.1. Adaptation au changement climatique E1-4 — Objectifs liés à l'adaptation au changement climatique [E1-4-32] → Suivi de l'efficacité des politiques et des actions au moyen d'objectifs [voir ESRS 2 MDR-T ] Depuis 2022, le Groupe ADP est engagé dans une démarche pour structurer ses actions d'adaptation au changement climatique. Des objectifs méthodologiques ont été définis pour renforcer la compréhension et l'intégration des enjeux climatiques dans ses activités : Poursuite des analyses des risques climatiques physiques nets Une analyse des risques physiques bruts a été réalisée entre 2022 et 2023 pour l'ensemble des actifs du Groupe ADP, en France comme à l'international. Cette analyse a permis d'identifier les sites les plus critiques et de cartographier les aléas climatiques les plus impactant pour nos infrastructures, nos activités et nos collaborateurs. Initiées en 2024, des analyses de risques physiques nets intégrant les mesures actuelles et futures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique ont ensuite été engagées pour six aéroports contrôlés du groupe : les trois aéroports parisiens, ainsi que les aéroports d’Amman (Jordanie), Izmir-Adnan Menderes et Milas Bodrum (Turquie, réalisés en 2025) qui sont les trois internationaux les plus exposés en matière de risques bruts. Les résultats pour ces trois dernières plateformes seront disponibles en 2025. L'objectif est d'étendre cette analyse des risques climatiques nets à l'ensemble des 15 aéroports contrôlés par le Groupe ADP et présents dans sept pays. Application des outils et des indicateurs de suivi à d’autres contextes géographiques Le Groupe ADP ayant une emprise géographique internationale, les études en cours doivent inclure le développement d'indicateurs adaptés aux contextes locaux pour quantifier les impacts potentiels et résiduels des aléas climatiques. Les études menées sur les plateformes parisiennes, en Jordanie et prochainement en Turquie ont particulièrement approfondi les risques d'inondations et de vagues de chaleur. L’objectif est d’utiliser la même méthodologie que pour les études précédentes, à savoir analyse des risques bruts, analyse des risques nets puis analyse des risques nets résiduels, mais en l’appliquant à d’autres contextes géographique et, par conséquent, à d’autres périls impactant. Structuration des démarches d'adaptation Plusieurs démonstrations de faisabilité (POC) et initiatives sont en cours ou déployées sur les plateformes parisiennes, tels que le projet Cana Marne, le renforcement et la modernisation des réseaux électriques, la rénovation régulière des structures de pistes ou encore l'existence de centre de commandement centralisé (APOC - Airport Operation Center ). Ces initiatives constituent une base pour une stratégie d'adaptation globale. L'objectif est d'intégrer ces initiatives dans le plan d'adaptation des trois plateformes parisiennes, en 2025 et de proposer des mesures complémentaires.

Renforcement de la prise en compte des risques liés au changement climatique

Un travail de sensibilisation des équipes et d'intégration des enjeux climatiques dans les processus de décision est également en cours. Une étape clé de ce travail a été la présentation de la démarche d’adaptation et de ses grandes orientations au COMEX en juin 2023, soulignant l’importance de cet enjeu pour l’ensemble des activités du Groupe ADP. Différents groupes de travail ont ensuite été mis en place entre la Direction du Développement Durable, portant ces sujets et les différentes unités opérationnelles opérant sur les plateformes de Paris-CDG, Paris-Orly et Paris-Le Bourget, afin de coconstruire un plan d'action détaillé et d'intégrer les risques climatiques dans les plans de continuité d'activité. L'objectif est de renforcer la prise en compte des risques climatiques, en 2025, dans les plans stratégiques et budgétaires. [E1-4-33] → Divulgation de la manière dont les objectifs de réduction des émissions de GES et (ou) tout autre objectif ont été fixés pour gérer les impacts, les risques et les opportunités importants liés au climat En ce qui concerne l'adaptation au changement climatique, le Groupe ADP a formalisé des cibles méthodologiques structurantes pour poser les bases d'une gestion efficace des risques physiques et des risques de transition. La stratégie d'adaptation au changement climatique s'établit en s'appuyant sur des trajectoires de référence et des recommandations reconnues. Plus particulièrement, l'évaluation des risques physiques a été réalisée en prenant en compte deux des cinq trajectoires définies par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) : u un scénario médian (SSP2-4.5) prévoyant un réchauffement planétaire moyen de 1,6 à 2,5°C d'ici 2050 et de 2,1 à 3,5°C d'ici 2100 ; u le scénario pessimiste (SSP5-8.5) anticipant un réchauffement planétaire moyen de 1,9 à 3°C d'ici 2050 et de 3,3 à 5,7°C d'ici 2100. Depuis, le Gouvernement français a défini une trajectoire de réchauffement climatique de référence (TRACC) pour guider les actions d'adaptation en France face aux effets du changement climatique. Si cette trajectoire devient une exigence confirmée de l’État, le Groupe ADP prévoira d’engager, en 2025, une analyse des écarts entre les hypothèses choisies dans l’étude initiale et les hypothèses de la TRACC, afin d’aligner pleinement ses travaux avec les directives gouvernementales. Concernant l'étude des risques de transition menée en 2023, le Groupe ADP s'est appuyé sur les différents scénarios établis par l'Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) dans ses rapports Transition 2050 (2021) et Elaboration de scénarios de transition écologique du secteur aérien (2022). Les scénarios identifiés et périls analysés ont ensuite été structurés selon les recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD). Enfin, une analyse complémentaire des coûts d'adaptation sera également menée pour comparer les impacts financiers de l'adaptation aux différentes trajectoires étudiées. Cette démarche visera à évaluer le coût de l'inaction face au changement climatique par rapport à celui d'une adaptation progressive alignée sur des scénarios dits « médians » (SSP2-4.5 et TRACC), ainsi qu'au coût d'une adaptation plus ambitieuse visant à garantir une résilience à long terme face aux impacts maximaux (SSP5-8.5) malgré des investissements potentiellement plus élevés. Ces études permettront de hiérarchiser les priorités d'investissements et de définir des cibles précises, en tenant compte des coûts/bénéfices associés à chaque scénario.

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