Paris vous aime magazine Octobre-Novembre-Décembre 2022
Un café a c…
OLIVIER GABET
Après avoir œuvré près de dix ans à la direction des musées des Arts décoratifs, Olivier Gabet est désormais le directeur du département des objets d’art du musée du Louvre. Piéton invétéré et curieux, il garde un œil émerveillé sur les richesses culturelles et architecturales de Paris.
After ten years at the Musées des Arts
Décoratifs, Olivier Gabet was recently appointed Art Objects Director at the Louvre. A tireless walker in the French capital, he’s a great admirer of Paris.
Natalia Grgona
Philippe Quaisse
Quand êtes-vous arrivé à Paris ?
When did you arrive in Paris? OLIVIER GABET: I arrived in Paris at the age of 20 when I enrolled at École Nationale des Chartes. That was back in 1996, when the Musée d’Orsay was ten years old and the Grand Louvre and Opéra Bastille were relatively recent. I was bowled over by all of the culture, exhibitions and cinemas, and didn’t work much that first year. I spent entire eve- nings taking advantage of the Lou- vre’s late-night hours. I remember all those moments so well. I’ll never forget how lucky I am to be here and I still have a feeling of jubilation. I continue to tell myself that there’s no better place than Paris to learn about culture, imagery and art. What still impresses you in today’s Paris? After 25 years here, I find Paris fundamentally unchanged. I
mieux que Paris pour faire son apprentissage culturel, visuel, artistique. Qu’est-ce qui vous impressionne encore à Paris aujourd’hui ? Après vingt-cinq ans passés ici, je trouve que Paris n’a pas fondamen- talement changé. La ville garde une forme de cohérence. Ce que j’aime avant tout, c’est qu’elle reste à taille humaine. C’est une des rares capi- tales que l’on peut traverser à pied. J’ai l’habitude de beaucoup mar- cher et je continue de découvrir les trésors de la ville. J’adore, par exemple, regarder les plaques sur les murs, voir la personnalité qui y est inscrite. Dans mon ancien quartier, autour du parc Monceau, j’ai découvert que Flaubert avait habité rue de Lisbonne, que l’ar- chitecte Robert Mallet-Stevens
OLIVIER GABET : Je suis vraiment arrivé à Paris quand j’avais 20 ans, en entrant à l’École natio- nale des chartes, et ça a été assez enivrant. C’était en 1996, le musée d’Orsay avait dix ans, le Grand Louvre était relativement récent, de même que l’Opéra Bastille. Je trouvais cela vertigineux, toutes ces possibilités culturelles, ces lieux d’exposition, ces cinémas. Et la première année, je n’ai pas beaucoup travaillé, c’était vrai- ment un moment très joyeux. Je passais des soirées entières au Louvre avec les nocturnes. Je me souviens précisément de tous ces moments. Et je mesure toujours pleinement la chance, encore aujourd’hui, d’être là, je garde cette forme de jubilation. Je continue à me dire qu’il n’y a pas
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