Paris vous aime magazine Juillet-Août-Septembre 2025
PARIS EN GRAND
Un café avec…
Cédric
Klapisch
Parisien jusqu’au bout des ongles, le réalisateur a posé sa caméra partout dans la capitale, des ruelles du 5 e arrondissement où il est né, au populaire 11 e où il vit. Son dernier film, La Venue de l’avenir , propose un voyage dans le Paris de 1895 et celui d’aujourd’hui. Rencontre. A true Parisian, Cédric Klapisch’s career has taken him from the backstreets of his native 5th arrondissement to the popular 11th, where he lives now. His latest film, Colours of Time , transports the audience from Paris in 1895 to the city of today.
Nous sommes au Pause Café, rue de Charonne (Paris 11 e ). C’est ici que vous avez tourné votre film Chacun cherche son chat … Oui, le film était un aller- retour entre cet endroit et un café de la rue des Taillandiers (Paris 11 e ) peuplé d’ouvriers et d’artisans : des menuisiers, des ébénistes, des canneleurs, etc. Il racontait les changements d’époque et de population, ces artisans disparaissant au pro fit de gens de la mode ou de la culture. Comme en architec ture, les couches sociales se superposent, c’est ainsi qu’une ville évolue. À Londres que j’ai bien connu, les financiers ont remplacé les musiciens et les punks.
We’re at the Pause Café on Rue de Charonne where you filmed When the Cat’s Away . Yes, the film went back and forth between this café and another on Rue des Taillandiers in the 11th, a place popular with workers and artisans. The film recounts how times and people have changed, as these craftspeople were replaced by a chic, artsy crowd. As with architecture, the social structures of cities evolve through overlap. In London, for example, financiers have replaced musicians and punks.
Why did you decide to re-create 1895 Paris in Colours of Time ?
For my short film Ce qui me Meut , set at the turn of the 20th century, I collected period docu mentation and photography
PAR OLIVIER JOLY PHOTOS MATHIEU ZAZZO
Pourquoi avoir eu envie de reconstituer le Paris de 1895 dans votre dernier film, La Venue de l’Avenir ? Pour un court-métrage intitulé Ce qui me meut , qui se passait au tournant du XX e siècle, j’avais accumulé de la documentation et des livres de photos. Dans le Paris de 1895, il n’y a que des calèches, des fiacres, des chevaux et des piétons. Le métro n’est pas encore arrivé, l’électri cité et le téléphone n’existent pas. C’était un Paris assez joyeux, qui n’avait pas encore connu la boucherie de la Première Guerre mondiale et qui allait être marqué par une foule d’innovations révolutionnaires. C’était la fin d’une ère puisque, dès 1910, il y aura déjà un grand nombre de voitures à Paris.
books. In 1895, Paris was a city where pedestrians shared the streets with horse-drawn carriages and horses, the metro hadn’t yet been built, nor was there electricity or telephones. Yet it was a fairly pleasant city on the verge of revolutionary innovations and with the horrors of the First World War yet to come. By 1910 there were automobiles in Paris, marking the end of an era. What did you learn from your research? I gained a better understanding of history at the Musée Carnavalet. By the end of the 19th cen tury, Haussmann’s vision for Paris had been
76 \ PARIS VOUS AIME - JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2025
JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2025 - PARIS VOUS AIME / 77
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