Paris-vous-aime-magazine-Avril-Mai-Juin-2025

IDÉES

en écobivouac au Semnoz, et certaines stations de ski, telles que Pal Arinsal et Grandvalira Soldeu–El Tarter, commencent à proposer l’arrondi en caisse au profit de projets locaux. Grâce à ces actions qui peuvent être des expériences touristiques à part entière, le touriste devient contributeur de la destination, habitant temporaire du territoire, se sentant mieux accueilli, donc plus impliqué et fidélisé à la destination. Par ailleurs, les touristes contribuent déjà aux destinations sans en être conscients, par le biais de la taxe de séjour reversée aux territoires. Les voyageurs paient en effet cette taxe à l’hôtelier qui la reverse ensuite à la commune. Cet argent a vocation à aider les territoires à développer et à faire évoluer leur offre touristique. D’autres types de taxes peuvent également être collectés afin que tous les touristes y participent, et pas uniquement ceux qui sont volontaires. Par exemple, le gouvernement des Seychelles collecte la « taxe sur la durabilité environnementale » pour financer des actions de préservation de l’environnement. En améliorant l’information sur l’utilisation des taxes collectées par les destinations, les voyageurs comprendraient peut-être davantage qu’ils ne sont pas seulement des consommateurs de produits tou ristiques, et qu’avoir un impact positif durant leur voyage grâce à de petits gestes est aisé. Le vocabulaire du marketing touristique ne tend pas à responsabiliser les touristes : il s’agit de « capter » le visiteur, d’augmenter son « panier moyen », de lui « vendre des expériences ». Dans notre imaginaire collectif, le touriste – figure stéréotypée de la masse indistincte – est devenu une source de revenus saisonnière qui doit repartir « satisfaite » pour écrire de bons avis sur les sites de recommandations. Les premiers touristes étaient des membres de l’élite sociale et intellectuelle romaine, animés par une curiosité et un intérêt pour la culture et l’histoire des territoires visités. Au XVIII e siècle, de jeunes nobles anglais effectuaient leur Grand Tour pour parfaire leur éducation et devenir des gentlemen accomplis, donnant ainsi naissance au mot « tourisme ». Par définition, cette initiation impliquait un retour à la maison, enrichi par les découvertes et rencontres effectuées au cours de ce voyage. Le tourisme est dès son origine une histoire d’échanges et de liens, le voyage ne pouvant exister sans la rencontre entre touristes et locaux. Du côté des locaux, les pratiques de tourisme contributif peuvent réduire le sentiment d’exploitation ou d’invasion. Pour les voyageurs, elles offrent une manière de s’impliquer davantage et d’échapper à l’image du « touriste-pigeon ». Cette contribution, qu’elle soit environnementale, culturelle ou sociale, pourrait non seulement renforcer leur satisfaction personnelle, mais aussi désa morcer une partie des tensions ressenties sur place. Ainsi, sans prétendre transformer instantanément la dynamique entre hôtes et visiteurs, le tourisme contributif peut être envisagé comme une manière de reconstruire des liens plus équilibrés. Il s’agit moins de rêver à une utopie parfaite que de poser les bases d’un tourisme où les bénéfices sont partagés, et où chacun retrouve sa place, dans une période où le dialogue semble plus nécessaire que jamais. Et les voyageurs, conscients de leur rôle, reviendraient, non pas en pigeons mais en colibris, prêts à contri buer à l’effort collectif. ◆ APAISER LES TENSIONS ENTRE TOURISTES ET POPULATIONS LOCALES

Thanks to these actions, visitors become contribu tors to their holiday destinations, feeling more welcome and therefore more involved and loyal to a community. Tourists already contribute to their holiday destinations through the tourist taxes they pay to local authorities via the hotelier, funds that are used to develop and improve the tourism offer of a local area. Other types of taxes can be levied so that all tourists participate, not just those who volunteer. For example, the government of the Seychelles Islands collects an “Environmental Sustainability Levy” to fund conservation initiatives. By providing better information on how the taxes collected by destinations are used, travellers could see themselves as more than just consumers but actual contributors by doing even small things during their stay. The terms used in tourism marketing don’t tend to give visitors a sense of responsibility, using the verbiage for “capturing” visi tors, increasing their “average spendings” and “selling experiences”. In our collective imagination, the tourist – a stereotypical figure of the indistinct masses – has become a seasonal source of income who must leave “satisfied” in order to write positive online reviews. The first tourists belonged to the Roman social and intellec tual elite, driven by curiosity and an interest in the culture and history of the places they visited. In the 18th century, young English noblemen undertook the requisite Grand Tour to further their education and become accompli shed gentlemen, thus giving birth to the word “tourism”. This initiation involved returning home enriched by the discoveries and encounters made abroad. From its inception, tourism has been a story of exchange and connection; by definition travel cannot exist without encounters between visitors and locals. Participatory tourism can help keep locals from feeling exploited or invaded and offer travellers a way to become more involved and therefore escape the image of the tourist being taken advantage of. Environmental, cultural or social contributions can both increase tourists’ personal satisfaction and defuse tensions with locals. Without claiming to change the dynamic between visitors and hosts in the short term, contributory tourism can be seen as a way of rebuilding a more balanced relationship. The concept is less about achieving a perfect utopia than about laying the foundations of a new form of tourism and dialogue in which everyone benefits and finds their place. Where travellers, aware of their role, could return feeling fulfilled and ready to contribute to the collective effort. ◆ REDUCE TENSIONS BETWEEN TOURISTS AND LOCALS.

ENSEMBLE, OUVRONS DE NOUVEAUX HORIZONS POUR PARIS-CHARLES DE GAULLE. Porte ouverte sur le monde, porte d’entrée vers la France et premier aéroport de l’Union européenne, Paris-Charles de Gaulle accueille chaque jour plus de 200 000 passagers et près de 90 000 salariés, faisant de lui un atout stratégique pour la France. Face aux défis qui s’imposent à nos sociétés, à notre pays et aux territoires proches de l’aéroport, il est essentiel de continuer à imaginer l’aéroport de demain et de proposer des évolutions adaptées aux attentes de tous. Pour y parvenir, le Groupe ADP lance la concertation « CDG & Vous », du 8 avril au 8 juillet 2025 , invitant voisins, élus, entreprises, associations, mais aussi voyageurs et salariés à se prononcer sur la vision d’aménagement stratégique de Paris-Charles de Gaulle. Notre objectif au travers de cette démarche : garantir avec vous un avenir durable à l’aéroport, réconcilier développement et décarbonation, croissance et sobriété. ENSEMBLE, OUVRONS DE NOUVEAUX HORIZONS POUR PARIS-CHARLES DE GAULLE. Porte ouverte sur le monde, porte d’entrée vers la France et premier aéroport de l’Union européenne, Paris-Charles de Gaulle accueille chaque jour plus de 200 000 passagers et près de 90 000 salariés, faisant de lui un atout stratégique pour la France. Face aux défis qui s’imposent à nos sociétés, à notre pays et aux territoires proches de l’aéroport, il est essentiel de continuer à imaginer l’aéroport de demain et de proposer des évolutions adaptées aux attentes de tous. Pour y parvenir, le Groupe ADP lance la concertation « CDG & Vous », du 8 avril au 8 juillet 2025 , invitant voisins, élus, entreprises, associations, mais aussi voyageurs et salariés à se prononcer sur la vision d’aménagement stratégique de Paris-Charles de Gaulle. Notre objectif au travers de cette démarche : garantir avec vous un avenir durable à l’aéroport, réconcilier développement et décarbonation, croissance et sobriété.

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Aéroports de Paris (ci-après Groupe ADP), société anonyme au capital de 296 881 806 euros, dont le siège social est 1 rue de France 93290 Tremblay-en-France, immatriculée sous le numéro SIREN 552 016 628 RCS Bobigny. Crédits photos : GMR Airports pour Groupe ADP, Jérôme Epaillard pour Groupe ADP, TAV Airports pour Groupe ADP - Aéroports de Paris (ci-après Groupe ADP), société anonyme au capital de 296 881 806 euros, dont le siège social est 1 rue de France 93290 Tremblay-en-France, immatriculée sous le numéro SIREN 552 016 628 RCS Bobigny. Crédits photos : Gwen Le Bras et Arnaud Gaulupeau pour Groupe ADP - ©Paul Andreu -

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