Paris vous aime magazine Avril-Mai-Juin 2023

PARIS OU LA VIE SAUVAGE

observatoire participatif, mis en place par le Muséum national d’histoire naturelle, offre à chacun la possibilité de les identifier, à l’aide notamment de l’application Sau vages de ma rue. Les plus courantes sont le pissenlit, le pâturin annuel, ou la vergerette du Canada. Qu’elles soient sauvages ou cultivées, qu’elles poussent entre deux pavés, dans unmur fissuré, un jardin partagé ou sur les hauteurs d’un toit végétalisé, ces plantes rendent d’inestimables

Biodiversité in Île-de-France, even allows users to locate flora and fauna species within a 16-foot (5-m) radius! You can also see, for example, where orchids or pine locusts were found by other app users. Whether wild or cultivated, growing between cobblestones, sprouting from a cracked wall or in a shared garden or green roof, plants provide invaluable services: forming islands of freshness, creating social ties, help

services : elles forment des îlots de fraîcheur, contribuent à dépolluer l’air et l’eau, à détoxi fier les sols, et à nourrir la faune locale. Elles créent aussi du lien social au sein des jardins partagés: les adhérents s’échangent des plants, des graines et des savoirs ; ils partagent des mo ments conviviaux. Le dernier recensement (2020) fait état de 1618 espèces animales sauvages (à titre de comparaison, Berlin en abrite seulement 200),

ing to clean the air, water and soil and feed local insects and birds. In 2020, the most recent wildlife census in Paris identified 1,618 wild species, including 31 mammals, 154 birds and 1,132 insects. Some species, like the agile frog, the house robin, the pip istrelle bat and the European hedgehog, are protected. This wildlife inhabits more than 90 types of habitat over six types coverage: aquatic, herbaceous, shrubby, wooded,

En 2020, Paris abritait 1 618 espèces animales sauvages In 2020, Paris was home to 1,618 species of wild animals _

dont 31 mammifères (48 dans la région de Bruxelles-Ca pitale, par exemple), 154 oiseaux et 1132 insectes. Une de mi-douzaine est protégée telle que la grenouille agile, le rouge-gorge familier, la pipistrelle commune, ou encore le hérisson d’Europe. À Paris, ce peuple sauvage n’a rien à envier à celui des campagnes. Il occupe une mosaïque de 90 types d’habitats offrant le gîte et le couvert, répartis dans six grands espaces: aquatique, herbacé, arbustif, ar boré, minéral et nocturne. Arbres, buissons et anfractuosi tés grouillent d’une vie minuscule qui nous est étrangère, faute d’y prêter attention. Et pour cause, 85 % des mam mifères sont nocturnes! Le renard, par exemple, s’aventure dans les rues en pleine nuit pour fouiller les poubelles. La plus grande colonie (soit une quarantaine d’individus) a pris ses quartiers dans le bois de Vincennes, se nourrissant de musaraignes, d’oiseaux, de fruits et de baies sauvages. Des animaux collaboratifs De nouvelles pratiques visent à réintroduire l’animal au cœur de la ville, tout en rendant service à l’homme. Des brebis, par exemple, viennent remplacer les ton deuses énergivores et bruyantes. C’est le principe de l’écopâturage. On peut les voir brouter les pelouses de la très chic avenue de Breteuil (7 e arr.) et les fossés du châ teau de Vincennes. Les abeilles parisiennes sont légion. Les quelque 2000 ruches (un nombre qui a doublé en l’espace de cinq ans) sont installées dans des parcs, des jardins par tagés, des toits d’entreprises ou de bâtiments historiques (Opéra Garnier et Bastille, etc.). Les oiseaux occupent également une place privilégiée. Certaines espèces prospèrent dans les cieux parisiens. Exemple avec la perruche à collier, au plumage vert fluo, originaire d’Inde et d’Afrique de l’Ouest. En 1974, un couple s’est échappé d’un conteneur à Paris-Orly. Leur arbre généalogique compte aujourd’hui plus de

rocky and nocturnal. Trees, bushes and crevices teem with a lifewe overlookbecausewe do not pay attention. But that’s not entirely our fault, since 85% of the mam mals in France are nocturnal! Collaborative animals New practices ae being introduced to bring wildlife back to the heart of the city. For example, eco-grazing can dispense with noisy, energy-consuming mowers. Sheep are now grazing the lawns on the upscale Ave nue de Breteuil, in the 7th arrondissement, and

De mi-avril à mi-juin, les brebis broutent les pelouses de la très chic avenue de Breteuil. Frommid-April to mid-June, sheep graze on the lawns of the upscale Avenue de Breteuil.

En haut à gauche : un héron cendré a élu domicile dans l’un des bassins du jardin des Tuileries. Top left: A gray heron in the Tuileries gardens. En bas à gauche : des ruches sur les toits du Palais Garnier. Lower left: beehives on the roof of the Palais Garnier.

GUILLAUME BONTEMPS / VILLE DE PARIS - BLOOMBERG / GETTY IMAGES - DOMINIQUE LESBROS

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