Paris vous aime Magazine Juillet-Août-Septembre 2022

L’aér t autrement

LA PRÉSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ, AU CŒUR DE LA VIE DE L’AÉROPORT

À Paris-Orly, deux écologues veillent sur la faune et la flore, et se forment aux techniques d'effarouchement afin de prévenir le risque de collision avec un avion.

Two ecologists trained in techniques to chase birds away from areas of aircraft activity safeguard Paris-Orly’s fauna and flora. PRESERVING BIODIVERSITY AT THE HEART OF AIRPORT LIFE

policy, and one of the department's missions, is to preserve and encour- age biodiversity. Paris-Orly is one of the first airports in France to have a team of ecologists whose expertise is essential for working in harmony with nature. Set in an environment of urban and farm areas south of the capital, Paris-Orly airport boasts impressive natural diversity. EXPERTS AT WORK At 8 am it's time to go into the field. Equipped with a camera and binocu- lars, Beaulan and Plessis survey the DES EXPERTES À L'ŒUVRE 8 h. Il est temps de partir sur le ter- rain. Armées d’un appareil photo et d’une paire de jumelles, les deux écologues arpentent les herbages pour recenser la flore et la faune des 625 hectares de prairies aéro- portuaires. À ce jour, 108 espèces différentes d’oiseaux ont été inven- toriées comme le tarier des prés, la bécassine des marais ou encore le merle à plastron. « Un oiseau très rare dans le nord de la France », pré- cise Colyne Plessis. Aujourd’hui, les sances de la protection de la faune et la flore sont indispensables : il s’agit de mieux comprendre la nature pour travailler en symbiose avec elle. Au milieu des zones urbanisées et culti- vées du sud de la capitale, l’aéroport Paris-Orly présente une incroyable diversité naturelle.

airport's 625 ha/1,500 acres of grassy fields to identify flora and fauna. To date, 108 different species of birds have been inventoried, including the whinchat, the common snipe, and the ring ouzel, "A very rare bird in northern of France", confirms Ples- sis. Because existing ornithological atlases don’t cover the diversity of the Paris-Orly airport area in great detail, sharing their knowledge is essential. At 10 am, they welcome a class from a nearby school for an outing to observe the northern lap- wing, gray heron, and black kite. atlas ornithologiques n’intègrent pas la diversité de la zone aéroportuaire de Paris-Orly de manière exhaus- tive, comme la plupart des zones aéroportuaires. Pauline et Colyne communiquent donc ces données pour faire mieux connaître ce trésor de biodiversité. Partager leur savoir est essentiel. À 10 h, elles accueillent ainsi une classe d’une école voisine pour une sortie d’observation. Elles vont faire découvrir aux élèves et à leur institutrice le vanneau huppé, le héron cendré ou encore lemilan noir. Leur mission principale ? « Éviter les collisions entre les oiseaux et les avions », souligne Pauline Beauland. 14 h. Colyne Plessis passe en revue le stock de munitions. Pauline Beau- land participe quant à elle aux réu- nions de revue de projets impliquant l’expertise du service de prévention du risque animalier.

aris-Orly, 7 h 20, zone réser- vée, aumilieu des trois pistes. À l’intérieur du bâtiment

I t's 7:20 am at Paris-Orly in a reserved area between three run- ways. Inside a building devoted to environmental management, eco- logical engineer Pauline Beaulan and ecological technician Colyne Plessis share their latest surveys of the birds and mammals calling the airport platform home. Their task: to analyse and predict the impact of the environment and biodiversity on aeronautical activity. The goal is both to reduce hazards to wildlife and to guarantee aircraft safety. Part of Groupe ADP's environmental hébergeant le servicedemanagement environnemental, Pauline Beauland, ingénieure écologue, et Colyne Ples- sis, technicienne écologue, partagent les derniers relevés d’oiseaux et de mammifères qui peuplent la plate- forme aéroportuaire. Leur métier ? Analyser, mesurer et prévoir l’impact de l’environnement et de la biodiver- sité sur l’activité aéronautique dans le but de réduire le risque animalier et de garantir la sécurité des avions. La préservation et le développement de la biodiversité constituent éga- lement l’une des missions du ser- vice, s’inscrivant dans la politique environnementale du Groupe ADP. L’aéroport de Paris-Orly est l’un des premiers en France doté d’une équipe d’écologues. Leurs connais-

UNE INCROYABLE BIODIVERSITÉ À la tête d’une quinzaine d’agents de prévention du risque animalier et d’experts, le service dispose d’une large gamme de techniques d’ef- farouchement pour éloigner étour- neaux, mouettes et autres pigeons qui pourraient représenter un danger. Elles sont par exemple attentives au faucon crécerelle : ce rapace guette les petits rongeurs en vol stationnaire au-dessus des prairies rases, celles qui bordent les pistes, sur la route de navigation des avions. Afin de limiter la prolifération des rongeurs, Their principal mission is “to avoid collisions between birds and planes”, says Beauland. At 2 pm, Plessis inspects the ammunition stock used to scare the birds away from dan- gerous areas. Beauland also partici- pates in project reviewmeetings that require the wildlife hazard preven- tion department's expertise. IMPRESSIVE BIODIVERSITY The department’s 15 animal haz- ard-prevention officers and experts use a wide range of scare tactics to ward off starlings, seagulls, and

Les deux écologues en pleine séance d'observation. The two ecologists during an observation session.

l’aéroport bénéficie d’un auxiliaire particulier : le renard roux. Une colonie, formée d’une cinquantaine d’individus, chasse en effet les sou- ris, concurrençant ainsi les faucons. Ils sont devenus les petits protégés de l’équipe d’écologues. Connaître les animaux suppose également une excellente expertise de la flore. À ce jour, plus de 300 espèces végétales figurent à leur inventaire botanique, parmi lesquelles l’anthémis des champs, l’odontite jaune ou encore l’orobranche du trèfle, espèces rares en Île-de-France. 15 h 30. Avant de pigeons, which represent possible hazards to aircraft. The team pays special attention to the kestrels searching for small rodents as they glide over the meadows bordering the runways on the aircrafts' naviga- tion route. To limit the proliferation of rodents, the airport has special "help- ers" that have become the team’s pro- tégés – aroundfifty red foxes that hunt mice, competing with the kestrels. An understanding of animal behav- iour also requires in-depth knowl- edge of the flora. To date, more than 300 plant species appear in their

quitter leur poste, elles repèrent une espèce patrimoniale : Ophrys apifera, une superbe orchidée qui imite l’apparence et l’odeur des abeilles femelles pour mieux attirer les mâles. La journée s’achève sur la planification du lendemain. Alors que le soleil se couche, quelques oiseaux au loin déploient leurs ailes en même temps que les avions. D’un coup d’œil, Colyne et Pauline reconnaissent très souvent de quelle espèce il s’agit. botanical inventory, including spe- cies like field chamomile, yellow odontite, and orobanche minor, a plant rarely found in Île-de-France. At 3:30 pm, the team spots a her- itage species, Ophrys apifera, a superb orchid that imitates the appearance and odour of a female bee to attract male bees to polli- nate it. The day ends with a review of tomorrow's schedule. As the sun sets, a few birds in the distance spread their wings along with the planes. Beaulan and Plessis identify each with a single glance.

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