Paris vous aime Magazine Juillet-Août-Septembre 2022

Les grands parterres fleuris et les orangers en caisse offrent une halte ensoleillée et

parfumée pendant la belle saison.

The large flowerbeds and boxed orange trees offer a sunny and fragrant stopover during the summer months.

H eirloom fruit varieties long vanished from our plates thrive in the Luxembourg Gar- dens’ orchard: 379 apple varieties (Fram- boise d’Oberland, Court-Pendu, Reinette Clochard), 247 pear varieties (Ah mon Dieu, Cuisse Madame, Bon Chrétien d’été) and 50 grape varieties. A logo in the shape of a monk’s cas- sock indicates the fruit that was originally part of the gardens of the Carthusian order, famous horticul- turists throughout Europe before their orchard was requisitioned during the Revolution. A date indicates the first mention of each variety. The autumn Berga- mot pear, for example, dates back to the year 370 BC. The organic heirloom orchard is overseen by Mathieu Roze, who has the privilege of tasting these rare vari- eties every season. “They’re often acrid or acidic, but some are really good”, he smiles. He is about to teach students from the School of Horticulture in the nearby Davioud Pavilion, the only people, aside from guests of the Senate, to have access to the orchard, which is

errière les grilles du verger conservatoire du jardin du Luxembourg, poussent de véné- rables fruits depuis longtemps disparus de nos assiettes : 379 variétés de pommes (Framboise d’Oberland, Court- Pendu, Reinette Clochard), 247 de poires (Ah mon dieu,

Cuisse Madame, Bon Chrétien d’été) et 50 cépages de vignes pour certains méconnus. Un logo représentant une soutane indique les fruits qui figuraient déjà au catalogue des moines chartreux, horticulteurs répu- tés dans toute l’Europe, avant que leur verger ne soit réquisitionné à la Révolution. Une date figure la pre- mière mention de chaque variété. Pour la poire Berga- mote d’automne, elle remonte à l’an 370 avant J.-C. Ce verger, à l’entretien 100 % biologique, est le domaine de Mathieu Roze. Ce responsable de la collection de fruits anciens a le privilège de goûter chaque année à ces

variétés rares. « Elles sont souvent âcres ou acides, mais certaines ont bon goût », sourit-il, à l’heure de donner un cours pratique aux élèves de l’École d’horticulture du pavillon Davioud, situé à proximité. Avec les invités du Sénat, ceux-ci sont les seuls à avoir accès au verger, qui est bien plus qu’un catalogue mémoriel. « Cette banque de données sert aux chercheurs pour mettre au point les variétés

much more than a memorial catalogue. “It’s a database used by researchers to develop the varieties of the future, which require fewphytosanitary products and taste great”, says Gisèle Croq, the head curator of the Luxembourg Gardens. The annual harvest is shared between pomology organisations and a soup kitchen. Gardeners can take home imperfect fruit to concoct compotes

La récolte annuelle est répartie entre di érentes associations _ The annual harvest is shared between various organisations

with the flavours of yesteryear.

d’avenir, peu gourmandes en produits phytosanitaires et de grande qualité gustative », explique Gisèle Croq, la conservatrice en chef du jardin du Luxembourg. La récolte annuelle est répartie entre les associations de pomologie et la soupe populaire. Les jardiniers béné- ficient des fruits déclassés pour se concocter des com- potes au goût d’hier. Un jardin historique Au « Luco », comme disent les riverains, l’Histoire est partout. Certes, les lieux ont changé depuis qu’en 1612, Marie de Médicis a quitté le Louvre pour faire édifier le palais du Luxembourg et ses jardins à l’italienne. Mais si elle se mêlait aux promeneurs aujourd’hui, elle y retrou- verait un peu de son époque, avec ces statues de style antique, et les références mythologiques. Elle y verrait même sa statue, réalisée au e siècle, sur l’esplanade des Reines de France et des femmes illustres. Et elle apprécierait les bigaradiers, grenadiers, lauriers roses et palmiers en pots, parfois vieux de 250 ans, sortis aux beaux jours de la grande orangerie au toit de verre.

A historical garden History is everywhere at the “Luco”, its nickname among locals. The gardens have evolved greatly since 1612, when Marie de Medici left the Louvre to build the Luxembourg Palace and its Italianate gardens. But if the queen were to mingle with today’s joggers, she would still recognise vestiges from her era, including the classical statues and her now-iconic fountains. She would even discover a likeness of herself, erected in the 19 th century on the Queens of France and Illus- trious Women esplanade. De Medici would certainly appreciate the pomegranate trees, oleanders, and pot- ted palms, some of which date back 250 years and are brought out from the orangerie greenhouses every year in fine weather. During the Revolution, the Luxembourg Palace was turned into a prison. In 1799, the gardens became the seat of the Senate. The garden took its present form during the Second Empire, when Baron Hauss-

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