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MUSÉE D’ARTMODERNE

Hans Hartung, l’abstrait obstiné Hans Hartung’s obstinate abstraction

P our sa réouverture, après un an en renouveau constant. Entre ses premières aquarelles de 1922 et sa mort, chez lui à Antibes en 1989, le peintre allemand Hans Hartung n’a cessé de travailler, malgré les obstacles. Chassé de son pays par les nazis, et de son refuge aux Baléares par la misère, il s’installe à Paris. Il ne connaît la consécration qu’en 1960, avec le grand prix de la Biennale de Venise. Un répit de courte durée, car les deux courants du Nouveau réalisme français et du pop art américain le de travaux, le musée d’Art moderne de Paris n’a pas choisi la facilité, mais la fidélité à un artiste sans compromis,

rejettent. Le maître de l’abstraction lyrique ne se décourage pas pour autant. Pour Xavier Douroux, figure de l’art contemporain décédée, Hartung, amputé d’une jambe au combat en 1944, « n’est pas un théoricien. Il fait. Au fur et à mesure de son affaiblissement physique, il réadapte ingénieusement ses pratiques pour continuer à créer librement ». C’est ce que montre l’exposition. En plus des 300 œuvres réunies, sont mis en scène les outils étonnants - aspirateur inversé, sulfateuse, spray, grand balai de branches, etc – avec lesquels il a fouetté, griffé, aspergé la surface, et expérimenté des cadrages et des formes osés. u

1- T1947-12 (1947). 2- Autoportrait (1966). Self-portrait (1966). 3- T1949-9 (1949). 4- T1973-E12 (1973).

FONDATIONGANDURPOUR L’ART,GENÈVE©ADAGP,PARIS,2019_FONDATIONHARTUNG- BERGMAN,ANTIBES©ADAGP,PARIS,2019PHOTO :FONDATIONHARTUNG-BERGMAN -

52 - PARIS WORLDWIDE NOVEMBRE / DÉCEMBRE NOVEMBER / DECEMBER

2019

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