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laque ou l’émail, une technique typi- quement française , expliqueAdrien Rivière, directeur général deNuun Jewels. La joaillerie s’internatio- nalise de plus en plus mais, quand les maisons veulent faire des pièces d’exception, elles viennent àParis. » Malgré tout leur savoir-faire, cer- tains métiers semblent en voie de disparition, comme la gravure sur pierre, réalisée par des artisans âgés, ou l’orfèvrerie. D’où l’intérêt de formations de haute volée. « Au sein d’un atelier, l’apprentissage est important. Les seniors ont appris des anciennes méthodes qu’il faut observer.Mais un jeune a tendance à vouloir apprendre vite. Or, il faut de l’humilité devant un métal ou une pierre. Il existe des limites et des contraintes, des choses qu’on ne peut pas faire » , remarque un res- ponsable d’atelier. Pour atteindre un tel niveau d’ex- cellence, les artisans bénéficient de formations pointues à la Haute École de joaillerie (anciennement BJOP), à l’école Boulle ou à l’Insti- tut national de gemmologie, à Pa- ris. Les cursus s’étendent sur trois ou quatre ans. « Depuis le Moyen Âge, lemétier d’orfèvre est transmis de maître à apprenti. Cette tradi- tion assure parfaitement le “faire”, à savoir la fabrication. Mais au xix e  siècle, la joaillerie française prend conscience que la conception nécessite un surplus de formation dans l’élaboration du bijou : sur le modelage pour le volume, sur le dessin pour la création. Plus géné- ralement, l’artisanat se rapproche d’études artistiques » , rappelleMi- chel Baldocchi, directeur général de la Haute École de joaillerie. Pour permettre aux élèves d’intégrer rapidement les ateliers parisiens, les écoles disposent de partena- riats avec les maisons de la place Vendôme. Ainsi, depuis 2002, ces dernières parrainent les promo- tions et leur donnent leur nom : Boucheron, Bulgari, Cartier, Cha- nel, Chaumet, Dior, Fred, Hermès, Louis Vuitton, Piaget, VanCleef UNE TRANSMISSION DES SAVOIR-FAIRE

Bague Onda aux couleurs des îles Borromées – lapis-lazuli, diamants et or gris – de la maison italienne Mellerio. Onda band by the Italian jewellers Mellerio in the colours of the Borromean Islands – lapis lazuli, diamonds, and white gold.

Un marché en pleine forme A boomingmarket

+11%. Le marché de la bijouterie-joaillerie a enregistré une belle croissance en 2018 pour atteindre un chiffre d’affaires de 1,825 milliard d’euros (source : Francéclat). La production française compte environ 15000 salariés et 3500 entreprises, ce qui en fait une industrie majeure au niveau national et un secteur hautement compétitif dans le marché mondial de la joaillerie. La bijouterie-joaillerie couvre plus d’une dizaine de métiers à valeur ajoutée, comme concepteur 3D, joaillier, sertisseur, polisseur, orfèvre, etc. The jewellery market registered a strong growth of 11% in 2018, reaching 1.825 billion euros in sales (source: Francéclat). The French jewellery sector consists of some 3,500 companies employing 15,000 people, making it a major national industry and a highly competitive sector on the global jewellery market. The jewellery industry includes more than a dozen different professions, including 3-D designers, jewellers, setters, polishers, and goldsmiths.

103 - PARIS WORLDWIDE NOVEMBRE / DÉCEMBRE NOVEMBER / DECEMBER

2019

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