PVA magazine (Mars-Avril 2020)

L’aér t autrement

LES EFFAROUCHEURS, ANGES GARDIENS DE L’AÉROPORT

Chargés d’éviter que les oiseaux entrent en collision avec les avions, les agents de prévention du risque animalier, ou effaroucheurs, patrouillent aux abords des pistes. Découverte, à Paris-Orly, de ce métier.

Responsible for averting bird-plane collisions, animal-risk prevention of cers, or bird scarers, patrol the runways. Discover this profession at Paris-Orly. BIRD SCARERS: GUARDIAN ANGELS OF THE AIRPORT

this grass-and-concrete plain for 16 years, knows everything there is to know about some 90 bird species. Eleven animal-risk pre- vention agents are employed at Paris-Orly, compared with 15 at Paris-Charles de Gaulle, to scru- tinise the runways seven days a week under all weather conditions, from 30 minutes after sunrise to 30 minutes after sunset, travelling up to 60 km (40 mi) a day. DEDRÔLESD’OUTILS Pour mener à bien leur mission, ces effaroucheurs disposent d’un attirail complet destiné à in uer sur la trajectoire des volatiles, en les attirant ou les repoussant : fusées détonantes, crépitantes ou sif antes, gyrophares ou encore haut-parleurs qui, depuis le toit de la voiture ou les abords de la piste, peuvent produire cinquante sons différents. Ce jour-là, Sébastien of cie aux côtés d’Élisabeth Oli- vier, seule femme en France à exercer ce métier. « J’ai occupé de nombreux postes au sein de l’aéro- port, en galerie bagages ou comme hôtesse d’accueil, explique-t-elle. De toutes les fonctions que j’ai connues, c’est celle qui demande le

asquette sur la tête, œil alerte, Sébastien Lacroix observe, à côté de son

Seagulls are stubborn and wood pigeons tend to cross suddenly. "It's taking all the environmental factors into account. We know, for example, that a storm unsettles birds. But regardless of the situ- ation, they must never touch any part of the plane. We are responsi- ble for the passengers’ and crew’s safety". Not to mention damage to the aircrafts. The former elec- trical engineer, who’s worked on oiseaux. Quoi qu’il arrive, ceux-ci ne doivent toucher aucune partie de l’avion. Nous sommes garants de la sécurité des passagers et de l’équipage. » Sans parler des dom- mages sur l’appareil. Plus de 90 espèces, au total, que l’ancien élec- trotechnicien connaît sur le bout des doigts. Voilà seize ans déjà qu’il évolue sur cette zone d’herbe et de béton. À Paris-Orly, onze agents de prévention du risque animalier (ils sont quinze à couvrir Paris- Charles de Gaulle et Paris-Le Bour- get) parcourent l’ensemble de la plaine par tous temps, 7 j/7, trente minutes avant le lever du soleil et trente minutes après son coucher, à raison parfois de 60 kilomètres par jour.

S ébastien Lacroix stands on alert next to his yellow 4x4, closely observing a plane taking off. Suddenly, a cloud of sparrows appears. Lacroix seizes a propel- lant gun and res a rocket into the air. The birds retreat. "This is what we call raising birds. In this kind of situation, you have to be extremely responsive and know the species you’re dealing with well", explains the bird scarer. 4x4 jaune, un avion qui s’élance. Soudain surgit un nuage de passe- reaux. L’homme saisit un pistolet- propulseur et envoie une fusée dans les airs. Les volatiles battent en retraite. «C’est ce que nous appe- lons lever des oiseaux, souf e l’ef- faroucheur. Dans ce genre de situa- tion, il faut être extrêmement réactif et bien connaître l’espèce à laquelle on fait face. » Ainsi, la mouette se révèle en général assez têtue et le pigeon ramier a tendance à traverser brusquement. «Il s’agit de prendre en compte les facteurs envi- ronnementaux, on sait par exemple que l’orage a tendance à énerver les

© MAXIME LETERTRE /GROUPE ADP

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