PARIS VOUS AIME MAGAZINE - N° 3
La e histoire
LES BATIGNOLLES DE FRANÇOIS TRUFFAUT FRANÇOIS TRUFFAUT’S BATIGNOLLES Le célèbre cinéaste passa son enfance dans le nord-ouest parisien, à qui il resta dèle à travers ses lms. Souvenirs d’un amour tourmenté.
The celebrated lmmaker memorialised the northwest of Paris, where he spent his childhood, in his lms. Memories of a tormented love.
François Truffaut sur le tournage de Domicile conjugal (1970). François Truffaut on the set of Bed and Breakfast (1970).
Pascal Mouneyres
M y name is François Truffaut, I live at the Hotel Truffaut on Rue Truffaut.” Biographers of the French critic and lmmaker believe this sentence, spo- ken to journalists from the magazine Cahiers du Cinéma , was a joke. The statement more likely reveals his desire to link his identity to the northwest of Paris and fuse ction with reality. The writer and director of The 400 Blows was shaped by childhood in his beloved Batignolles neighbourhood – in Paris’ 17th arrondissement, bordering the 9th and 18th – where he lived, loved, and transgressed. So much so that he borrowed some of his lm sce- narios from a youth magnetised by Pigalle’s Place de Clichy. “True Parisians are on the Right Bank”, said director Éric Rohmer, as quoted by Philippe Lombard in his book Le Paris de François Truffaut (1) . The lm scholar reminds us that little François, born in 1932 near the Parc Monceau, lived on Rue de Navarin in the 9th arrondissement for years and later moved to the Rue des Martyrs, Rue Dulong, and the Boulevard des Batignolles as an adult. “As a child, he was mostly left to himself by largely indif- ferent parents”, says Sylvie Dubois, a guide and cre- ator of thematic urban walks (2) , featuring a stroll dedicated to the director of Jules and Jim (1962).
J e m’appelle François Truffaut, j’habite hôtel Truffaut, rue Truffaut. » Parmi les biographes du critique et cinéaste français, certains soupçonnent que cette phrase, prononcée devant les journalistes des Cahiers du cinéma , soit une boutade. François Truffaut n’aurait jamais logé dans cette rue du 17 e arrondissement, proche du square des Batignolles, et portant le nom d’un ancien propriétaire local. Qu’im- porte, l’af rmationmarque sa volonté de lier son identité à la géographie du nord-ouest de Paris, et de mêler la réalité à la ction. Car l’auteur des Quatre Cents Coups fut façonné par son enfance dans cette zone bénie où il a grandi, transgressé, aimé : le quartier des Batignolles, dans ce 17 e qui s’ouvre sur les 9 e et 18 e arrondissements. Au point de calquer le scénario de certains de ses lms sur une jeunesse aimantée par la place de Clichy. « Les vrais Parisiens, c’est la rive droite », disait le réa- lisateur Éric Rohmer, cité par Philippe Lombard dans son livre, Le Paris de François Truffaut (1) . Ce spécialiste du cinéma y rappelle que le petit François, né en 1932 près du parc Monceau, a longtemps vécu rue de Navarin (dans le 9 e ) et, devenu adulte, il s’installa rue des Mar- tyrs, rue Dulong et boulevard des Batignolles. «Enfant, il était livré à lui-même, avec des parents un peu
© CHRISTIAN SIMONPIETRI/SYGMA VIA GETTY IMAGES
SEPTEMBRE - DÉCEMBRE 2020
120
PARIS VOUS AIME MAGAZINE
Made with FlippingBook flipbook maker