Document d'enregistrement universel 2020

APERÇU DES ACTIVITÉS 5 ÉVÉNEMENTS IMPORTANTS DANS LE DÉVELOPPEMENT DES ACTIVITÉS DE L’ÉMETTEUR

5.3

ÉVÉNEMENTS IMPORTANTS DANS LE DÉVELOPPEMENT DES ACTIVITÉS DE L’ÉMETTEUR

5.3.1 Impact de la pandémie de Covid-19

Une crise sanitaire mondiale et brutale La crise liée au Covid-19 est sans précédent par son ampleur et la durée attendue du rétablissement du trafic. Même la crise de 2001 liée aux attentats du 11 septembre et la crise financière de 2008-2009 – présentées jusqu’ici comme exceptionnelles – n’auront pas eu un effet aussi systémique sur le transport aérien que la crise sanitaire mondiale débutée en 2020. L’aéroport est un nœud de connexion entre les territoires, les passagers, les compagnies aériennes et les multiples compétences des femmes et des hommes qui y travaillent. Il a pour mission d’assurer la circulation la plus rapide et la plus fluide possible des personnes, des biens et services. Les mesures de confinement et de fermetures des frontières décidées par la plupart des pays du monde ont, à l’inverse, pour objectif d’éviter ces connexions pour limiter au maximum la circulation du virus. De fait, le transport aérien a été brutalement mis à l’arrêt, ou entravé dans son bon fonctionnement durant plusieurs mois. La crise sanitaire du Covid-19 est sans précédent par la rapidité avec laquelle le virus s’est propagé. En conséquence, les autorités publiques ont poussé à l’adoption de mesures préventives drastiques. À de rares exceptions près, des mesures de confinement et de restriction des déplacements ont été décidées afin de limiter la circulation des personnes, et par conséquent du virus. Au plus fort de la pandémie, il est estimé que la moitié de la population mondiale faisait l’objet de mesures de confinement. Les frontières ont été fermées dans la quasi-totalité des pays du monde, sauf dans des cas d’impérieuse nécessité ou de rapatriement de ressortissants. La plupart de ces mesures ont été prises dans des délais très courts (une à deux semaines), rendant impossible d’anticiper la baisse d’activité. L’ampleur de la pandémie et des mesures qui ont été prises pour l’endiguer ont donné un coup d’arrêt à la croissance mondiale. Le PIB global a chuté dans des proportions inédites de 19 % en avril 2020 et de 25 % en France selon l’OFCE. Le volume du commerce international a chuté de 25 % au cours du même mois. Un arrêt brutal du trafic Les premiers cas de contamination au Covid-19 sont connus en France dans le courant du mois de février 2020 impactant légèrement le trafic aérien. Cette baisse s’accélère à partir du 11 mars 2020 avec la fermeture des frontières aux États-Unis, puis avec la mise en place des mesures de confinement et enfin avec la fermeture quasi-générale des frontières. Le trafic quotidien des aéroports parisiens a ainsi chuté en quelques semaines pour se stabiliser à un niveau équivalent à 3 % du trafic quotidien de l’année précédente. Ainsi, du 1 er au 31 mai 2020, le trafic est en baisse de 97,8 % en passagers et 91,9 % en mouvements, par rapport à la même période en 2019. En moyenne sur cette période, le système d’aérodromes franciliens a accueilli 6 587 passagers par jour, contre une moyenne de 297 669 passagers sur la même période en 2019. Tout comme les autres opérateurs aéroportuaires mondiaux, l’ensemble des aéroports du Groupe ADP ont été impactés par ce choc exogène. Des mesures quasi-généralisées de fermeture au trafic passager des infrastructures aéroportuaires ont été prises. Seul l’aéroport de Liège spécialisé dans le cargo et dans lequel le Groupe ADP détient une participation de 25 % n’a pas connu de perturbation opérationnelle de son activité pendant la crise sanitaire. La chute du trafic a conduit à la fermeture d’infrastructures sur les plates- formes parisiennes et internationales.

S’agissant de Paris-Charles de Gaulle, les fermetures ont concerné une large partie des salles d’embarquement de la plate-forme de correspondance (notamment les halls L et M du terminal 2E et le terminal 2G) et les terminaux 1, 2D et 3. S’agissant de Paris-Orly, le trafic commercial a été interrompu durant près de trois mois entre le 1 er avril et le 26 juin 2020. S’agissant des plates-formes du Groupe ADP à l’international, celles-ci ont été fermées ou ont accueilli un trafic résiduel, sauf l’aéroport de Liège. Toutes les typologies de trafic, affaires et loisirs, court, moyen et long courrier, origine-destination et correspondance, ont été concernées par les mesures de restriction et donc affectées par la crise. Toutefois, les flux de marchandises n'ont pas été soumis à des restrictions particulières, le volume de fret aérien a baissé de manière moins importante que le trafic passager. Des besoins de transport urgents de certaines marchandises spécifiques (équipement médical, matériel de protection contre le virus) ont pu également apparaître et contribuer à soutenir les volumes transportés. Une grande partie des marchandises transitant en temps habituel dans les soutes des avions passagers a pu être transportée dans des avions tout-cargo. Certaines compagnies très exposées au trafic de passagers ont converti leurs avions passagers en avions cargo sans compenser pour autant la baisse des vols long-courriers. Par ailleurs, la fragilité structurelle du modèle économique des compagnies aériennes, en forte concurrence, ne leur permet pas de fonctionner au ralenti sans générer des pertes importantes en raison d’une base de coûts fixes significatifs. Les restrictions de déplacements ont donc conduit les compagnies à arrêter totalement leur activité plutôt qu’à simplement la réduire et ce, afin de limiter leurs pertes financières. La décision d’un moratoire sur les créneaux aériens prise par les autorités européennes le 26 mars 2020 a accéléré la chute du trafic dans la mesure où elle a permis aux compagnies aériennes de ne plus opérer certains vols sans pour autant perdre les créneaux correspondants. Une crise aux effets structurels sur le transport aérien Sous la menace persistante d’une nouvelle vague de pandémie, le transport aérien doit, après la crise sanitaire, faire face à une crise importante de la demande et surtout, compte tenu de la situation économique des acteurs, à une crise de l’offre. L’ensemble de ces facteurs laissent présager un rétablissement du trafic très progressif et une dynamique du transport aérien durablement affectée. Dans le cas du transport aérien, une grande partie du trafic, celui le plus créateur de valeur, est transfrontalier et donc fortement dépendant des mesures de restriction en vigueur, au-delà de la seule situation en France, ou qui pourraient être remises en place en cas de regain de la pandémie. Le risque de regain de la pandémie pèse fortement sur la confiance des États et des individus. Les réouvertures de frontières entre pays sont encore peu nombreuses à ce jour. Elles se font de manière ponctuelle et sont sujettes à restrictions en cas de soupçon d’augmentation des infections. Cette situation n’incite pas à une reprise des voyages et des échanges internationaux tant que des moyens sûrs pour endiguer ou éradiquer la pandémie n’auront pas été trouvés. Le Groupe ADP s’est mobilisé sur la mise en place d’un protocole sanitaire défini par l’ Airport health accreditation (ACI) de nature à redonner confiance et ainsi faciliter le retour des clients passagers.

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AÉROPORTS DE PARIS  DOCUMENT D’ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2020

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