Document d'enregistrement universel 2023

TITRE DE PARTIE 1 Rubrique de la partie 1

LA PAROLE À… AMÉLIE LUMMAUX DIRECTRICE GÉNÉRALE ADJOINTE, DÉVELOPPEMENT DURABLE ET PROJETS

UN DÉFI DE TAILLE ! En 2022, le secteur des transports était le seul secteur économique dont les émissions de gaz à effet de serre avaient augmenté en France depuis 1990, les gains technologiques et les changements de motorisation n’ayant pas permis jusqu’ici de compenser la hausse des kilomètres parcourus. Alors que l’urgence climatique ne cesse d’être démontrée et que la population en capacité de voyager continue d’augmenter, notamment en Asie, l’accélération de notre feuille de route collective de transition énergétique doit devenir une priorité. Le défi, bien évidemment, est de taille. Il s’agit de réaliser ce changement de paradigme, sans affecter la lutte contre l’épuisement des limites des ressources planétaires, et sans remettre en cause les externalités positives du transport aérien : la capacité à connecter le monde et contribuer à l’attractivité des territoires.

Vers la neutralité carbone Les acteurs du transport aérien ont construit une feuille de route de décarbonation, permettant d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Les leviers mobilisés sont le renouvellement des flottes, l’amélioration des opérations, le déploiement de technologies de rupture (comme l’avion à hydrogène) et le recours massif aux carburants d’aviation durable (SAF). D’ores et déjà, la démarche se concrétise. En Europe, un mandat d’incorporation de SAF a été adopté en 2023. Il prévoit un taux d’incorporation de 6 % dès 2030. Cette feuille de route sectorielle démontre que la croissance du trafic, à un rythme désormais bien plus modéré sous l’impact de l’effet-prix des nouveaux carburants, est possible et compatible avec l’atteinte de la neutralité carbone. Pourtant, elle soulève des interrogations majeures.

L’enjeu de la soutenabilité énergétique et économique La première question est celle de la soutenabilité énergétique. Le secteur du transport aérien doit s’intégrer à la planification énergétique. Cette démarche est bien avancée en France. Elle doit désormais s’étendre plus largement.

La seconde est celle des paramètres économiques d’exercice de l’activité. Les SAF coûtent 4 à 6 fois plus cher que

le kérosène. Ils peuvent affecter la dynamique de trafic et créer des distorsions de concurrence, dans un contexte où toutes les régions du globe n’avancent pas au même rythme.

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AÉROPORTS DE PARIS / DOCUMENT D’ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2023

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