Document d'Enregistrement Universel 2024
4 RAPPORT DE DURABILITÉ ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
[E4-ESRS 2 IRO-1-17-(c)] → Divulgation de l'identification et de l'évaluation des risques et opportunités de transition et physiques liés à la biodiversité et aux écosystèmes, ainsi que de la manière dont ils ont été identifiés. L’étude Impacts et Dépendances a permis d’identifier les risques et opportunités générés par chacun des métiers du Groupe ADP. Ainsi, parmi les risques principaux du Groupe ADP, seront détaillés dans ce chapitre : les risques de stabilisation des masses terrestres et d’érosion, les risques liés à l’emprise au sol et le changement d’usage des sols, le transport d’espèces exotiques, la dépendance aux services écosystémiques, ainsi que l’approvisionnement en bois et fibres naturelles. Les risques pertinents identifiés sont : 1. Risques d’approvisionnement Risques d’approvisionnement liés à la raréfaction des ressources en bois, fibres naturelles et autres matières issues de cultures en raison de l’influence du changement climatique : incendies, crises sanitaires, dépérissement (risque de transition) En tant que développeur d’infrastructures (rôle de bâtisseur), le Groupe ADP est un acheteur indirect de bois, de matières dérivées ainsi que de fibres naturelles par exemple pour l’isolation des bâtiments, même si celles-ci peuvent être substituées. Aussi, la décarbonation du secteur aérien, notamment pour la production de biocarburant, ainsi que l’augmentation des risques d’incendies (au niveau planétaire) générée par le changement climatique peuvent exercer une pression additionnelle sur la disponibilité de ces ressources. 2. Risques réglementaires Risques réglementaires liés au changement d’usage des sols et l’emprise au sol de ses activités (risques de transition) En tant qu’exploitant aéroportuaire et gestionnaire d’espaces naturels et artificialisés, le Groupe ADP exploite des milliers d’hectares de surfaces constitués d’espaces bâtis, d’espaces artificialisés, et d’espaces verts composés de milieux naturels à semi-naturels dont certains peuvent faire l’objet d’une reconnaissance nationale ou régionale de leur valeur écologique en matière de biodiversité. Ainsi, un risque existe en matière d’évolution de la réglementation qui pourrait être amenée à se durcir concernant l’artificialisation des sols et l’obtention d’autorisations environnementales permettant la construction. 3. Risques d’exploitation Risques d’exploitation liés au changement d’usage des sols et l’emprise au sol de ses activités (risques physiques et de transition) L’étalement urbain sur les territoires d’emprise des plateformes favorise également l’attractivité de celles-ci pour certaines espèces et augmente de fait les risques de présence d’espèces pouvant occasionner des collisions animalières avec les aéronefs. In fine , le trafic aérien peut ainsi être perturbé par des modifications des milieux naturels sur et à proximité des plateformes, ce qui peut générer des risques physiques, de sécurité, de fluidité, d’assurance et in fine d’atteinte aux biens et aux personnes et des surcoûts.
La décarbonation des activités du secteur aéroportuaire pourrait se traduire à terme par une modification d’usage des sols aujourd’hui « naturels » (prairies aéronautiques) notamment en vue de l’installation d’actif d’énergies renouvelables tels que des panneaux photovoltaïques, si la question de la compatibilité entre solaire photovoltaïque et biodiversité n’est pas soigneusement traitée. Risques d’exploitation liés à la stabilisation des masses terrestres et d’érosion (risques physiques et de transition) La pression exercée sur les sols par les activités de construction et de maintenance des infrastructures, bâtiments et autres espaces artificialisés présents sur les plateformes aéroportuaires ainsi que les pressions exercées indirectement par la chaîne de valeur du groupe, en particulier concernant la production alimentaire, participent à la perturbation des cycles géochimiques (notamment celui de l’eau), du couvert végétal et des réseaux racinaires. Cette perturbation affaiblit la stabilité des sols, et favorise les risques d’érosion, de glissement de terrain, de ruissellement et d’inondation. Cette perturbation pourrait générer des dégâts sur les infrastructures des plateformes ainsi que limiter les capacités d’approvisionnement des restaurants et boutiques en aérogare et donc générer des surcoûts ou des pertes de chiffre d’affaire. Risques d’exploitation liés à la propagation d’espèces végétales exotiques avec ou sans effet d’envahissement (risques physiques et risques de transition) En tant que détenteur et gestionnaire d’espèces verts, le Groupe ADP est victime de l’invasion d’espèces de plantes exotiques pouvant perturber ses activités générant des surcoûts d’exploitation. Le changement climatique perturbe les espèces animales, en particulier les oiseaux migrateurs, ces modifications des déplacements sollicitent une vigilance accrue des équipes de sécurité pour prévenir les périls animaliers. 4. Risques réputationnels Risques réputationnels et d’exploitation liés au changement climatique (risques physiques et risques de transition) Le Groupe ADP s’engage dans la décarbonation de ses activités sur le court, moyen et long terme (voir ESRS E1). Cependant, il existe un risque réputationnel à la mise en œuvre de projets visant la réussite des engagements climatiques du groupe sans avoir tenu suffisamment compte des enjeux parallèles pouvant causer des pressions additionnelles sur le vivant par l’artificialisation des sols, la surexploitation des ressources, les pollutions ou le déplacement d’espèces exotiques. Des interactions fortes ont été identifiées sur les sujets suivants : installations photovoltaïques au sol, approvisionnements en biocarburants, projets de compensation carbone. Risques réputationnels liés à la propagation d’espèces exotiques avec ou sans effet d’envahissement (risques physiques et risques de transition) En tant que lieux de transit de passagers et de marchandises, les aéroports constituent un maillon géographique exposé au trafic volontaire ou involontaire lié au transport d’espèces exotiques. Ainsi, le scope 3 1 du Groupe ADP, en particulier les services de douanes ainsi que les entreprises de cargo et les compagnies aériennes, est particulièrement concerné par la gestion du trafic volontaire d’espèces sauvages et du transport involontaire d’espèces exotiques.
1 Ici, la notion de scope est entendue telle que définie par la méthodologie du Corporate Biodiversity Footprint. La notion de scope 1 fait référence au périmètre des opérations directes ou activités propres à l’organisation, le scope 3 englobe l’ensemble des impacts indirects le long de la chaîne de valeur de l’entreprise, y compris les fournisseurs, les produits finaux et les usages ultérieurs, ainsi que la fin de vie des produits.
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