Document d'Enregistrement Universel 2024
4 RAPPORT DE DURABILITÉ ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
Une mesure d’adaptation importante, déjà en place, concerne la structure de gouvernance d’Aéroports de Paris SA. Le conseil d’administration est impliqué dans la définition d’une ambition climatique claire et la gouvernance actuelle de l’entreprise est capable de les mettre en œuvre grâce à des process décisionnels rapides et matures. Ceci renforce la capacité des dirigeants à répondre aux défis posés par les risques climatiques. En 2023, une réorganisation a validé la création d’une direction générale adjointe en charge du développement durable et des projets : cette fonction incarne, au plus haut niveau de l’entreprise, la cohérence entre le pilotage des projets de développement et d’investissements et les enjeux de transition environnementale et climatique. L’étude consacrée à la résilience des plateformes franciliennes au changement climatique démontre également la mise en œuvre de mesures d’adaptation significatives. À titre d’exemple : u concernant le risque d’inondation (qualifié en risque modéré dans l’analyse de risques bruts) et le stress hydrique, des politiques de gestion des eaux pluviales ont été instaurées, incluant à la fois la gestion de l’infiltration et la réutilisation des eaux. Des ajustements dans la conception des infrastructures sont réalisés pour tenir compte des changements climatiques (par exemple infiltration à la parcelle, redimensionnement des canalisations de drainage lors de la réfection de la piste 4 de Paris-Charles de Gaulle, ou du bassin de rétention des aires de stationnement avions Golf sur Paris-Orly) ; u concernant l’anticipation des aléas climatiques liés à la chaleur, le Groupe ADP applique, depuis plusieurs années, des normes françaises strictes dans ses plateformes franciliennes, assurant ainsi une forte résilience future des terminaux. Par ailleurs, des sondes ont été installées aux seuils de piste pour mieux contrôler le comportement des infrastructures et appréhender plus efficacement les stratégies d’adaptation aux aléas climatiques ; u d’autre part, l’étude a mis en évidence de nombreuses mesures d’atténuation (et donc de réduction des émissions de GES) permettant à long terme de limiter, au niveau global, les conséquences du réchauffement climatique. C’est, par exemple, le cas des actions liées à la décarbonation du mix énergétique des aéroports, permise à la fois par le déploiement d’actifs de production de chaleur/froid décarbonés ou bas carbone (renforcement de la géothermie, augmentation des capacités des pompes à chaleur, utilisation de chaudières biomasse) et par la mise en place de mécanismes contractuels garantissant l’achat d’électricité décarbonée ( Power Purchase Agreement , garanties d’origine renouvelable de l’électricité). L’analyse met également en exergue des opportunités de renforcement de la résilience de certains actifs critiques face aux futurs scénarios climatiques extrêmes.
Par exemple, lors de l’achat des équipements aéroportuaires les plus vulnérables, il pourrait être envisagé d’intégrer systématiquement dans les cahiers de charge des spécifications prenant en compte les scénarios pessimistes en matière de dérèglement climatique. Cela pourrait permettre de limiter les occurrences de maintenance corrective et de remplacement de ces équipements. À titre d’illustration, pour des équipements tels que les « Rayons X » des postes inspection filtrage ou les passerelles, la prise en compte de critères tels qu’une plage de température de fonctionnement plus élevée ou une meilleure résistance à un plus fort taux d’humidité constant devrait entraîner une réduction de la vétusté et un taux de disponibilité amélioré. La reconnaissance des défis liés aux périodes prolongées de chaleur extrême pourrait se traduire par la prise en considération de diverses solutions au niveau des bâtiments et des infrastructures ainsi que de la gestion de l’énergie, allant de la réhabilitation thermique à l’installation de brise-soleil, en passant par l’exploration de solutions alternatives pour les revêtements bitumineux et à la mise en œuvre de pratiques de végétalisation et de désimperméabilisation des sols. En conclusion, les résultats préliminaires de 2023 attestent de la proactivité du Groupe ADP pour rendre les aéroports franciliens résilients au risque climatique. Les actions réalisées et futures visent à transformer ces défis en opportunités, renforçant la durabilité, la résilience et la performance opérationnelle des infrastructures aéroportuaires. Analyse des risques et opportunités de transition vers une économie bas-carbone 39 risques et opportunités ont été identifiés. L’analyse montre que les principaux défis de la transition climatique sont en lien avec la perte d’attractivité de notre patrimoine (vieillissement des infrastructures, développement raisonné…), avec l’augmentation des coûts de l’énergie et l’insuffisance des quantités d’énergie bas-carbone/décarbonée (par exemple pour la production de carburants aéronautiques durables pour le transport aérien) et avec un calendrier de la transition environnementale qui pourrait subir des aléas. Pour répondre à ces défis, le groupe a l’opportunité de promouvoir un nouveau modèle aéroportuaire et des solutions alternatives dans son modèle d’affaires (l’aéroport devient un hub énergétique et multimodal). Le Groupe ADP prend en considération ses dépendances et principaux risques, propres à son secteur, pour tendre vers des activités durables.
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AÉROPORTS DE PARIS w DOCUMENT D’ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2024
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