Rapport Annuel du Groupe ADP

I NFORMAT I ONS F I NANC I ÈRES CONCERNANT LE PATR I MO I NE , LA S I TUAT I ON F I NANC I ÈRE ET LES RÉSULTATS ANNUELS 2023 Comptes consolidés du Groupe ADP au 31 décembre 2023

trafic à moyen terme d’Eurocontrol/IATA pour les géographies concernées. Aussi, si AIG et TAV Kazakhstan ont déjà dépassé les niveaux de 2019, Ankara, Bodrum et les aéroports de TAV Tunisie ne devraient retrouver ce niveau qu’entre 2024 et 2025. Ces tests de dépréciation ont conclu à la nécessité de constater des reprises nettes de dotations et d’impôts différés pour un total de 48 millions d’euros. Les analyses de sensibilité aux taux d’actualisation montrent qu’une variation de + 100 points de base sur le taux d’actualisation des concessions testées aurait entraîné une diminution de la reprise de 36 millions d’euros. Des analyses ont par ailleurs été menées au niveau du trafic, visant à étudier la sensibilité à une dégradation du trafic de la valeur des concessions aéroportuaires à l’international qui ont été testées. Une décote de 100 points de base appliquée au taux de croissance annuel moyen du trafic sur la durée résiduelle d’exploitation pour chacune des concessions testées induirait une diminution de la reprise de 42 millions d’euros. S’agissant du sous-groupe TAV Airports, l’écart d’acquisition constaté lors de l’acquisition de TAV Airports Holding dont la valeur au 31 décembre 2023 s’élève à 125 millions d’euros a été testé via la méthode de la somme des parties. Dans ce cadre, chaque unité génératrice du groupe (UGT) est testée individuellement, et la somme des survaleurs constatées entre la valeur recouvrable de chaque UGT et sa valeur comptable est comparée à la valeur de l’écart d’acquisition. Au 31 décembre 2023, aucune dépréciation n’a été constatée sur l’écart d’acquisition de TAV Airports Holding. Les analyses de sensibilité montrent qu’une augmentation de 100 points de base des taux d’actualisation n’entraînerait pas de perte de valeur sur cet écart d’acquisition, de même que l’application d’une décote de 100 points de base au taux de croissance annuel moyen du trafic sur la durée résiduelle de concession. Plateformes parisiennes Un test de dépréciation a également été réalisé sur les actifs des plateformes parisiennes et démontre que la valeur recouvrable reste supérieure à la valeur comptable, sur la base d’un taux de croissance à long terme de 2,1 %, en ligne avec celui retenu par les analystes pour valoriser le Groupe ADP, et une marge d’EBITDA sur chiffre d’affaires en léger retrait avec les niveaux constatés sur la période 2016-2019. En conséquence aucune dépréciation n’a été constatée sur ces actifs. Prise en compte des enjeux climatiques Comme précisé dans les notes 6.4 et 4.9.2, les immobilisations incorporelles et corporelles, les immeubles de placement ainsi que les participations mises en équivalence font l’objet d’un test de dépréciation lorsque le groupe identifie un ou plusieurs indices de perte de valeur susceptibles d’avoir un impact sur les flux de trésorerie futurs estimés résultant de ces immobilisations ou participations. Lorsqu’une immobilisation ou participation est testée, il s’agit alors d’estimer – entre autres – ses flux de trésorerie futurs sur la base d’un plan d’affaires, qui, en matière d’horizon de temps, est défini sur la durée de vie de l’immobilisation ou de la participation lorsque celle-ci est connue d’avance, ou à travers un plan à moyen terme – entre 10 et 20 ans – extrapolé à travers la méthode de Gordon-Shapiro lorsque la durée de vie est présumée infinie ou a minima indéterminée lors du test. La réalisation d’un test de dépréciation implique donc de prendre en compte les différents risques réels et impacts majeurs pouvant survenir à court, moyen et long terme, qu’ils soient d’ordre spécifique ou macroéconomique, afin de pouvoir les intégrer

Le trafic aérien accueilli par le groupe en 2023 est dans son ensemble nettement supérieur à l’année précédente, le trafic 2022 demeurant affecté par des restrictions sanitaires pour la majorité des aéroports du groupe, qui ont été progressivement levées au cours de l’année 2022 grâce notamment au déploiement d’une campagne de vaccination contre le Covid-19 inédite à l’échelle mondiale. Néanmoins, le conflit entre la Russie et l’Ukraine en cours depuis le mois de février 2022, ayant mené certains pays à fermer leurs frontières aux ressortissants russes et à prendre des sanctions économiques contre la Russie, a eu un impact négatif sur le trafic de certaines destinations historiquement dépendantes des marchés russes et ukrainiens. Au-delà de cet impact plutôt circonscrit, le conflit entre la Russie et l’Ukraine a été le catalyseur d’une détérioration de l’environnement macroéconomique mondial, avec en premier lieu une crise énergétique forte et de manière plus générale une envolée de l’inflation à l’échelle mondiale, qui s’est répercutée de manière directe ou indirecte sur les taux d’intérêt et les attentes des investisseurs. À titre, d’exemple, le taux de l’OAT 10 ans, taux fixe auquel l’État français emprunte sur une durée de 10 ans, a augmenté de près de 300 points de base entre le 1 er janvier et le 31 décembre 2022, tandis que l’année 2023 a été marquée par une forte volatilité des taux, même si le taux moyen 2023 de l’OAT 10 ans est finalement ressorti stable par rapport au taux constaté au 31 décembre 2022. En conséquence, dans la lignée de 2022, les taux d’actualisation conservent au 31 décembre 2023 un niveau supérieur aux années précédentes, en lien avec les niveaux des taux sans risque et des primes de risque pays. De plus, le conflit au Proche-Orient en cours depuis octobre 2023 impacte à l’heure actuelle de manière significative le trafic aérien dans la région (dont AIG en Jordanie) et représente un facteur d’incertitude à moyen terme, un risque de contagion aux pays limitrophes n’étant pas à exclure. Les éléments précités justifient que le groupe ait conduit des tests de dépréciation sur les concessions aéroportuaires et activités de services précédemment dépréciées ou présentant un risque avéré de dépréciation, ainsi que sur ses actifs parisiens, dans le but de fournir la meilleure information sur l’évaluation des actifs du groupe prenant en compte l’ensemble des éléments connus à date. Plus précisément, au regard de l’évolution de la situation depuis décembre 2022, et après avoir effectué une large revue des trajectoires financières, les concessions opérées par TAV Airports à Ankara (nouvelle concession démarrant en 2025), à Bodrum, en Tunisie, au Kazakhstan et par AIG en Jordanie ont fait l’objet d’un test de dépréciation, de même que les sociétés de services Extime Duty Free Paris et Extime Food & Beverage et les actifs des plateformes aéroportuaires parisiennes. Commerces et services Les tests de dépréciation effectués sur les sociétés Extime Duty Free Paris et Extime Food & Beverage n’ont pas conclu à la nécessité de constater une dépréciation. International et développement aéroportuaire Dans le contexte actuel, le groupe peut être amené à conduire des négociations avec les concédants et les prêteurs des projets. Par ailleurs, les plans d’affaires sont fonction des durées contractuelles des concessions sauf en cas de prorogation de concession en cours de négociation considérée comme hautement probable. Les tests de dépréciationmenés sont basés sur des hypothèses de trafic établies selon les concessions en fonction de la dynamique de reprise constatée depuis 2019, de la saisonnalité et du poids des vols domestiques et internationaux, et sur les prévisions de

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AÉROPORTS DE PARIS / DOCUMENT D’ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2023

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