Paris-vous-aime-magazine-Janvier-Février-Mars-2025
PARIS EN GRAND
If you were a Parisian monument, view, and local habit, what would you be? Without hesitation, the Institut de France on Quai de Conti, in the 6th arrondissement. It is home to the Académie Française, which I’ve visited because I’ve dressed some of its members, including cartoonist Catherine Meurisse, who worked for Charlie Hebdo, and writer François Weyergans. My view would be from the terrace of my office on Rue Dieu, in the 10th arrondissement. On the seventh floor, we have views of Belleville, the Eiffel Tower, the Sacré-Cour and the wide blue sky. If I were a habit, I would definitely not be window shopping! I hate shopping, I’ve worn the same clothes for years. It would be a good habit for the planet. I love the 13th arrondissement. The mayor of this arrondissement and I share a love of graffiti. He ope ned his walls to all graffiti artists and I’ve always supported street artists. I feel surrounded by friends here. And by some crazy coincidence, La Fab is on Place Jean-Michel Basquiat. I met him in the 1980s at Yvon Lambert Gallery and we just clicked. In the 13th arrondissement there’s also Avenue Pierre-Mendès France, my father-in-law, whom I adored, and Rue David-Bowie near Gare d’Austerlitz. I dressed him for 25 years, he was a dear friend. I’m never afraid! I’m a Sagittarius Rising, so I’m always moving forward. And I love up-and-coming neighbou rhoods. Fifty years ago, when I opened the Galerie du Jour opposite the Saint-Eustache church, the area looked like a big hole full of water after the demolition of Les Halles. It was beautiful, like being on the edge of a harbour. I love the villages of Paris, the little islands. The Canal Saint-Martin neighbourhood, for example, still feels like a village. It’s very lively, with lots of You’ve agreed to meet us at La Fab, the cultural centre you opened in 2020 in the 13th arrondissement. Why did you choose this neighbourhood? Weren’t you afraid of opening a cultural centre in such a remote area? « Les rues de Paris sont truffées d’œuvres d’art, que l’on peut admirer gratuitement » “Parisian streets are full of artworks you can admire for free”
Si vous étiez un monument parisien, une vue, une habitude locale, que seriez-vous?
Sans hésiter, l’Institut de France, quai de Conti, dans le 6 e . Ce bâtiment en arrondi avec ses deux grands bras ouverts, est magnifique, particulièrement depuis le pont des Arts. À l’intérieur, on trouve l’Académie française, où je suis allée car j’ai habillé des académiciens : récemment, la bédéaste Catherine Meurisse, passée par Charlie Hebdo , mais aussi, il y a plus longtemps, l’écrivain François Weyergans. Une vue, ce serait celle de la terrasse de mes bureaux, rue Dieu, dans le 10 e arrondissement, où je travaille tous les jours. Au sep tième étage, nous avons vue sur Belleville, la tour Eiffel, l’église du Sacré-Cœur et le bleu du ciel. Et si j’étais une habi tude, sûrement pas le lèche-vitrine! Je déteste le shopping, je porte les mêmes vêtements depuis des années. Voilà qui serait une bonne habitude à prendre pour la planète. Vous nous avez donné rendez-vous à la Fab., le lieu culturel que vous avez inauguré en 2020, dans le 13 e arrondissement. Pourquoi avoir choisi ce quartier ? J’aime beaucoup le 13 e . Le maire de cet arrondissement et moi, avons en commun l’amour des graffs. Lui, a ouvert ses murs à tous les graffeurs de France et de Navarre, et de mon côté, je soutiens depuis toujours les artistes de street art. Et puis, ce quartier est vraiment très spécial pour moi : ici, c’est comme si j’étais entourée d’amis. Car, hasard fou, la Fab. est située place Jean-Michel Basquiat. Je l’ai rencontré dans les années 1980 à un vernissage, à la galerie Yvon Lambert, et ce fut comme une évidence entre nous. Et puis, dans le 13 e , il y a l’avenue Pierre-Mendès-France, mon beau-père que j’adorais. Et la rue David-Bowie, inaugurée en janvier 2024, près de la gare d’Austerlitz. C’était un ami très cher, que j’ai habillé pendant vingt-cinq ans. Je ne suis pas peureuse ! Je suis sagittaire ascendant sagit taire, donc je vais toujours de l’avant. Et j’aime les quartiers en devenir. Quand j’ai ouvert la Galerie du Jour, il y a cinquante ans, en face de l’église Saint-Eustache, le quartier ressem blait à un grand trou plein d’eau, suite au démantèlement des Halles. C’était beau, on était comme au bord d’un port. J’aime les villages dans Paris, les îlots. Le quartier du canal Saint-Martin, par exemple, garde un esprit très village. C’est très vivant, avec tous ces étudiants qui viennent manger leur sandwich au bord du canal. J’aime aussi l’énergie de Barbès ou des quartiers indiens du 18 e . La beauté de Paris, je la vois tout le temps et partout. Les rues de la capitale sont truffées d’œuvres d’art, que l’on peut admirer gratuitement. Il suffit d’être curieux. L’inspira tion flotte dans l’air parisien. Si on veut découvrir du street art, il y a de quoi faire avec les murs du 11 e , du 12 e et bien sûr, du 13 e . Je pense aussi à la fresque végétale de Cyprien Chabert, à la station de métro Tuileries : onze tableaux monu mentaux ornés de feuillages qui rendent hommage au Vous n’avez pas eu peur d’ouvrir un lieu culturel dans un quartier aussi excentré ? Quelles sont vos dernières belles découvertes artistiques à Paris ?
Agnès b. Un café avec…
PAR CHRISTINE RÉGNIER PHOTO EMMA BIRSKI
Styliste, collectionneuse d’art contemporain, femme engagée : conversation avec Agnès b., une artiste aux multiples facettes et grande amoureuse de Paris. Stylist, contemporary art collector and activist: in conversation with Agnès b., a multifaceted artist who loves Paris.
62 \ PARIS VOUS AIME - JANVIER - FÉVRIER - MARS 2025
JANVIER - FÉVRIER - MARS 2025 - PARIS VOUS AIME / 63
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