Paris vous aime magazine Janvier-Fevrier-Mars 2023

PARIS FAIT SON MARCHÉ

3 QUESTIONS À Maria Da Silva Commerçante, vice-présidente de la Fédération nationale des marchés de France, en charge de l’Île-de-France Stand Proprietor and vice president of the National Federation of French Markets for the Île-de-France

Places of conviviality and exchange The capital’s rich and diversemarkets have continued to thrive notwithstanding competition from super markets and home delivery services. For Parisians, they represent an authentic tradition in the French capital that enables them to find more flavourful, healthier and fresher products than those available elsewhere, including certified organic and local French products. People also come for the social life, to interact with shopkeepers and their neighbours in a time-honoured social ritual. Markets are places of con viviality and exchange, solidifying social ties and enhancing neighbourhood dynamics, not sales outlets but places that are full of life where anyone can chat with expert vendors of fresh food. They are also increasingly offering venues where people go to eat. For instance, at the Enfants-Rouges market (3rd), butcher Louis-Marie Martin’s long tables are always full. “Moving here allowedme to go beyond the concept of a classic butcher’s shop”, the owner of the Butcher of Paris explains. “Customers choosemeats fromthe case that we can cook right here, accompanied by a glass of red wine. This encourages sociability and sharing”. And maybe that’s the secret ingredient of these cher ished places so essential to Parisians. ◆

What is the relationship between Parisians and their markets? “ Parisians appreciate the opportunity to find quality products there. ”

Quel rapport les Parisiens entretiennent-ils avec leurs marchés ? Un rapport passionnel ! À tel point que les marchés sont devenus la troisième forme de distribution, derrière internet et les grandes surfaces. Les Parisiens « Les Parisiens apprécient le fait d’y découvrir des produits de qualité »

It’s a passionate relationship! So much so that markets have become the third biggest chanel for distribution just behind the internet and supermarkets. At their local markets Parisians find quality products from all around France as well as local fruits and vegetables. The booming locavore trend guarantees traceability, freshness and seasonality, which saves money and offers consumers flavourful, ripe-picked produce with more vitamins and minerals. How are Parisian markets doing? Very well, they have overcome the Covid crisis and sales have returned to their 2019 levels. People sometimes say of markets that they will inevitably decline, but that’s not about to happen, not least because of the the social ties they reinforce. People chat while queuing, or talking to vendors about the provenance of produce or how to cook certain meats and vegetables ... It is not at all like picking up packaged goods at the supermarket! How will the capital’s markets evolve? Our markets must continue to reinvent themselves. Some have already begun to offer loyalty cards along with special events like cooking workshops and places to sit and have a bite. Some provide services to their clientele, such as childcare, delivery, or stands offering such time-honoured trades as knife sharpening and watch repairs! ◆

Le marché aux fleurs, sur l’île de la Cité (4 e ), a été créé en 1808. The Marché aux fleurs on the île de la Cité was established in 1808.

meubles et objets. On en trouve trois à Paris : ceux de la porte de Vanves (14 e ), de la porte de Montreuil (20 e ) et surtout de Clignancourt (18 e ), qui constitue le plus important. Des lieux de convivialité et d’échange Grâce à cette offre si riche et qualitative dans la capi tale, les paniers et chariots continuent d’affluer entre des étals qui résistent à la puissance de la grande dis tribution, des enseignes spécialisées ou de la livraison à domicile. Sur les marchés alimentaires, on vient quérir, à proximité de chez soi, des produits plus goûteux et plus frais qu’ailleurs, y compris pour ceux estampillés bio, qui surpassent ceux proposés en grande surface. On déniche dans les allées du brut non transformé, meil leur pour la santé, tout en favorisant les circuits courts. On vient aussi chercher le contact direct avec les com merçants ou les autres clients, dans un joyeux mélange des classes sociales. Au-delà de leur vocation utilitaire, les marchés constituent des lieux de convivialité et d’échange, créant du lien social, insufflant une dyna mique et animant les quartiers. Plus que des lieux de passage, ils représentent des lieux de vie, qui amènent le chaland à frayer avec le primeur ou le poissonnier dans les cafés alentour ou au beau milieu des stands, où il est même parfois, et de plus en plus, possible de prendre place pour manger in situ. C’est le cas au marché des Enfants-Rouges (3 e ), où le boucher Louis-Marie Martin a calé quelques tables-billots aux côtés de son étal. « En m’installant ici, j’ai pu aller au-delà du concept de bou cherie classique, explique le fondateur de The Butcher of Paris. Le visiteur pioche sa viande dans la vitrine, nous la faisons griller sur place et il peut l’accompagner d’un verre de vin rouge. Cela insuffle de la convivialité et du partage. » Une autre vocation pour les marchés, indis pensables même pour les Parisiens ! ◆

apprécient le fait d’y découvrir des produits de qualité venus d’autres coins de France mais aussi de leur région, concernant les fruits et légumes surtout. Cette tendance locavore, en plein essor, garantit traçabilité, fraîcheur et aussi respect de la saisonnalité, qui offre de réaliser des économies et de profiter de végétaux cueillis à maturité, donc mieux pourvus en vitamines et minéraux. Comment se portent les marchés parisiens ? Très bien, ils ont surmonté l’épisode de la crise Covid et sont revenus aux statistiques de 2019 (le chiffre d’affaires des marchés découverts de la capitale s’élevait alors à 11,81 millions d’euros, Ndlr) . D’aucuns annoncent parfois leur déclin mais il n’est pas près de survenir, ne serait-ce que pour le lien social qu’ils créent. Les gens discutent en faisant la queue, échangent avec les commerçants au sujet de la provenance de telle viande, de la cuisson de tel légume, etc. On est loin du face-à-face avec une barquette de supermarché ! Ils doivent se réinventer, comme certains ont commencé à le faire en proposant des cartes de fidélité, des animations du type ateliers de cuisine, des espaces de convivialité mais aussi des services destinés aux clients. Parmi ceux-ci, les garderies pour enfants ou les conciergeries, mais aussi les stands de vieux métiers qui réapparaissent parfois, avec par exemple les rémouleurs ou réparateurs de montres ! ◆ Comment les marchés de la capitale sont-ils amenés à évoluer ?

L’équipe de The Butcher of Paris et le marché des Enfants-Rouges (3 e ). The Butcher of Paris team in the Marché des Enfants-Rouges (3rd).

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