Paris vous aime magazine Janvier-Fevrier-Mars 2023

LA FIN DE LA FIN DE L’HISTOIRE

«Nous sommes au début de l’histoire », affirme William MacAskill dans What We Owe The Future , prenant le contrepied de Francis Fukuyama.

In his book, “What We Owe The Future”, William MacAskill insists, “We are at the beginning of history”, and takes issue with the views of Francis Fukuyama. THE END OF THE END OF HISTORY

En collaboration avec Phébé , la veille d’idées internationale par Le Point

Laurent Gayard, enseignant, auteur et chroniqueur Boris Séméniako

T he end of history will be a dismal period, when “dar ing, courage, imagination and idealism will be replaced by economic calculation, the endless solving of technical problems, environmental concerns, and the satisfaction of sophisticated consumer demands”, argued American political scientist and economist Francis Fukuyama in his acclaimed 1989 book, The End of History and the Last Man . As the Soviet regime crumbled, the world seemed poised to enter a resolutely “post-history” period, and the world’s remaining

L a fin de l’histoire sera une triste période » au cours de laquelle « l’au dace, le courage, l’ima gination et l’idéalisme seront remplacés par le calcul économique, la résolution sans trêve de problèmes techniques, de défis environnementaux et la satisfaction des exigences de plus en plus sophistiquées des consom mateurs », écrivait Fukuyama en 1989. Alors que le régime sovié tique s’effondrait, le monde sem blait indubitablement entrer dans la « post-histoire » et les dernières dictatures ne semblaient pas avoir

d’autres choix que de rejoindre le camp des démocraties libérales. Une ère de rationalisation collec tive s’annonçait alors pour Francis Fukuyama, convaincu que le triomphe de la démocratie libérale ouvrait à la fois une ère de prospé rité et de prise de conscience d’un devenir collectif pour l’humanité. Las, trente ans après la chute de l’URSS et les prédictions rassem blées par Francis Fukuyama dans son célèbre ouvrage, La Fin de l’histoire et le Dernier Homme , rien ne s’est passé comme prévu. Les tensions géopolitiques n’ont jamais été aussi fortes avec le

retour des guerres interétatiques en Europe sur fond de crise envi ronnementale et climatique. Jamais, depuis la crise de Cuba en 1962 ou l’invasion de l’Afgha nistan en 1979, le monde n’a semblé aussi dangereux. Prenant le contrepied de la vision déve loppée par Fukuyama, William MacAskill explique dans What We Owe The Future que nous sommes contraints de réaliser avec quelle rapidité la « fin de l’histoire » pourrait désormais prendre pour l’humanité un sens littéral. Lord Martin Rees, ancien président de la Royal Society, écrivait

Nous devons réaliser avec

We should be conscious of the speed at which humanity could be confronted by "the end of history" quelle rapidité la « fin de l’histoire » pourrait prendre un sens littéral

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