Paris-vous-aime-magazine-Octobre-Novembre-Decembre-2024

by the horrors she'd seen in the camps. Miller returned to England and never spoke about her considerable photographic output. Her silence was so complete that after her death her son discovered 60,000 negatives hidden away in the attic. Miller never lost her deep attachment to Paris, settling near Newhaven on the English coast to be closer to passage to Dieppe and the French capital. For her 50th birthday, she treated her self to six months of cooking classes at the legendary Cordon Bleu in Paris, which would once again bring her fame – this time for her recipes! ◆

« Je préfère prendre une photo qu’en être une » _ “I would rather take a photograph than be one”

hommes déguisés en vagabonds : le poète Max Ernst qui s’est peint les cheveux en bleu tandis que l’écrivain surréaliste anglais Roland Penrose s’est teint les che veux en vert et peint en bleu la main droite. Coup de foudre immédiat. À ses côtés, elle devient l’intime de Picasso, Dora Maar et du couple Éluard. Mais l’ombre de la guerre plane sur l’Europe, de plus en plus inéluc table, tandis que Lee Miller cherche encore sa place. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, elle vit à Londres auprès de Roland Penrose mais ne cesse de s’inquiéter pour ses amis parisiens, ses lettres l’at testent. Devenue photographe de guerre pour le maga zine Vogue , elle est accréditée de façon exceptionnelle par l’US Army. Suivant les troupes américaines pen dant le Débarquement, elle commence par documenter la campagne de Normandie avant de suivre les GI’s à Paris pour photographier la Libération de la capitale en août 1944. Elle s’installe à l’Hôtel Scribe. « Lee Miller a alors deux casquettes, raconte Gaëlle Morel . Elle fait le récit de la vie qui reprend dans les rues libérées, dans les hôpitaux etc. et en parallèle elle envoie au magazine Vogue des photos de mode qui ont la saveur de l’ins tantanéité. Bien souvent, mode et politique se superpo sent comme cette photo de jeunes filles devant la tour Eiffel ou ces femmes en jupes et espadrilles à talons qui incarnent à la fois le chic français et la liberté retrou vée. » Elle repart documenter la libération du camp de Dachau, avec des photos terribles, tragiques et pose dans l’appartemment d’Hitler qui vient de se suicider avec cette photo devenue très célèbre où elle pose dans la baignoire du Fürher. Après-guerre, très déprimée et victime de troubles de stress post-traumatique dus aux horreurs des camps, elle rentre en Angleterre et n’évoque plus jamais son considérable travail photographique au point que c’est à sa mort que son fils découvre 60000 négatifs aban donnés au grenier ! Lee avait gardé pour Paris un atta chement particulier qui la poussa à s’installer près de Newhaven, sur la côte anglaise, pour rejoindre Dieppe puis la capitale facilement. Et pour ses 50 ans, elle s’of frira même six mois de cours de cuisine à la légendaire école de cuisine parisienne Le Cordon Bleu ; ce qui lui permettra de devenir célèbre, non pour ses images… mais pour ses recettes ! ◆

LEE MILLER, LE FILM LEE MILLER, THE MOVIE Longtemps réduite à son rôle de muse de Man Ray, Lee Miller était avant tout une très grande photographe dont le travail méritait d’être mis en lumière. C’est chose faite avec ce biopic réussi d’Ellen Kuras dans lequel le rôle-titre est tenu par Kate Winslet. Si le film passe vite sur ses débuts, il montre bien comment les talents de photo-reporter de Lee Miller l’aidèrent à s’imposer parmi les GI dans une Europe à feu et à sang. Rare femme sur le terrain, on lui doit d’incroyables clichés en Allemagne ou à la Libération de Paris où elle retrouve son amie d’avant guerre Solange d’Ayen, interprétée par Marion Cotillard. Lee Miller d’Ellen Kuras. En salle le 9 octobre. Long known primarily as Man Ray's muse, Miller first and foremost deserves credit as a great photographer in her own right. Ellen Kuras's masterful biopic, starring Kate Winslet, does just that. While the film touches on her early career, it emphasises how Miller's talents as a photojournalist helped her establish herself among the GIs in a war-torn Europe. A rare woman in the field, she took outstanding photographs of the liberated Dachau camp, Hitler's apartment and the liberation of Paris, where she was reunited with her pre-war friend Solange d'Ayen, played by Marion Cotillard. Lee Miller by Ellen Kuras, opening in cinemas on October 9th.

SKY PHOTOGRAPHY PRODUCTION

1949 Elle s’installe à Farleys Farm House, dans le Sussex, et devient une cheffe reconnue. Moves to Farleys Farm House in Sussex and earns fame as a chef.

1977 Lee Miller s’éteint le 21 juillet 1977 des suites d’un cancer à Chiddingly, en Angleterre. Miller dies of cancer on July 21, 1977 in Chiddingly, England.

With David Sherman, a photographer for Life magazine, she follows the 83rd American Division from D-Day to the liberation of the camps and the liberation of Paris.

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