Paris-vous-aime-magazine-Avril-Mai-Juin-2025
PARIS EN GRAND
HÉLÈNE IN PARIS LA DIVA QUI FAIT FI DES CONVENTIONS THE DIVA WHO DEFIES CONVENTION
Bague ancienne sur des ongles carmin interminables, rouge à lèvres assorti, jupe cloche et gilet en mohair torsadé : dans l’univers de la mode, Nawal Bonnefoy incarne une génération qui revitalise le style rétro avec audace et modernité. À 33 ans, cette créatrice de contenu pari sienne a fait du vintage son sacerdoce, transformant chaque tenue en manifeste contre la mode pas chère et jetable. Son voyage nostalgique commence dans le salon familial, devant des films classiques des années 1950-1960. Fascinée par l’élé gance intemporelle des Demoiselles de Rochefort, de Grace Kelly ou d’Ingrid Bergman, elle transforme peu à peu sa passion en mode de vie. Au lycée, alors que ses camarades suivent les tendances des années 2000, elle chine déjà des pépites vintage. D’abord attirée par le style ame ricana – bottes de cow-boy et vestes à franges –, elle élargit rapidement son terrain de chasse. Grâce à eBay, alors en plein essor, elle commence à impor ter des pièces rares des États-Unis et à composer un vestiaire hors du temps. Son dressing ? Un musée personnel, orga nisé avec une minutie presque obsession nelle, par époque, matière et couleur. « La mode de qualité n’est pas réservée aux élites » , martèle-t-elle. Chaque tenue est un mélange audacieux de pièces allant des années 1950 à 2000. Mais la demoiselle ne se contente pas de porter le vintage: elle le documente sur les réseaux avec toujours une petite touche d’autodérision. Installée à Saint-Georges, un quartier aux allures de carte postale parisienne, elle se fond parfaitement dans le décor : un détour par les friperies de la rue des Martyrs, un passage obligé chez un petit antiquaire de la rue Henry Monnier. Ici, chaque façade d’immeuble haussmannien, chaque ruelle pavée semble résonner avec son univers. Les Parisiens l’arrêtent souvent dans la rue pour la complimenter, et des mamies nostalgiques l’abordent même avec une pointe d’émotion : « Oh, c’est exactement le manteau que je portais à votre âge ! » Comme une transmission du goût et du style. NAWAL BONNEFOY LA GRANDE PRÊTRESSE DU VINTAGE HIGH PRIESTESS OF VINTAGE
de fans sur TikTok et Instagram. « Je veux transmettre de la bonne humeur, montrer qu’il n’est jamais trop tard pour vivre ses passions. » À 65 ans, elle s’est lancée dans la chanson. « Pendant le confinement, tout le monde postait des vidéos tristes. Moi, j’ai voulu apporter de la joie. » Chaque jour, elle médite avant sa balade matinale, lors de laquelle elle croise les visages familiers. « Je prends plaisir à échanger avec tout le monde ! » Le midi, elle s’attable à l’Hôtel Costes, sa cantine. Et le soir ? « Idéalement, en pyjama chez moi, avec un livre et un bon repas. » Dans son salon, un lampadaire signé du designer Jacques Adnet, dif fuse une lumière tamisée parfaite pour ses soirées cosy. Hélène vit comme elle s’habille, avec passion. « Mon moteur, c’est le plaisir. Quand je n’en ai plus, je fais mes valises ! » Heureusement pour Paris, elle n’est pas prête à partir.
Avec son style 100 % rétro, Hélène attire le regard dans les rues de Paris. Mais pas question de sombrer dans le dégui sement : pour elle, le vintage est une philosophie. « J’adore le look, les bibis, les robes cintrées, les imprimés specta culaires » , confie-t-elle, perchée sur ses talons. Son inspiration ? Les années 1950 et 1960, celles d’Audrey Hepburn et de Barbra Streisand dans Funny Girl . Son vestiaire mêle pièces de créateurs et trouvailles chinées. Elle achète en ligne sur des plateformes comme 24S et MyTheresa, où son personal shopper l’aide à dénicher des tenues à son image : élégantes, colorées et toujours un brin excentriques. Ses précieux accessoires ? Un bibi anglais et des boucles d’oreilles
pompon, qu’elle possède dans toutes les couleurs. « Je les porte tout le temps, je ne mets rien d’autre ! » Mais pourquoi ce goût pour le rétro ? « On ne se courtise plus comme avant , regrette cette âme romanesque. Moi, j’aime le raffinement, les bouquets de fleurs, les petits mes sages manuscrits . » Son regard pétille quand elle parle de son quartier, autour de la rue de Rivoli. « J’ai eu un coup de foudre pour cet endroit, comme on tombe amoureux d’un homme. » Elle adore flâner aux Tuileries, saluer les portiers des grands hôtels, observer la vie qui file. « Paris est une carte postale vivante ! » Mais Hélène n’est pas figée dans le passé. C’est une femme moderne, ultra-connectée, suivie par des milliers
On the streets of Paris, all eyes are drawn to Hélène. Her 100% retro look is no disguise but a deep philosophy: “ I love the look of Bibi hats, fitted dresses, spectacular prints ”, she says. Inspired by the 50s and 60s era of Audrey Hepburn romances and Barbra Streisand in Funny Girl, her wardrobe is a mix of designer pieces and bargain finds discovered on the sites 24S and MyTheresa. Her personal shopper helps her find just the right pieces to reflect her image: elegant and colourful with a touch of the eccentric. Hélène is particularly fond of hats from the English brand Bibi and pom pom earrings which she owns in every shade. But why this taste in retro? “ We don’t court each other like we used to ”, laments this romantic soul. “ I like refinement, flowers and little handwritten notes ”. Her eyes sparkle when she describes her neighbourhood, around the rue de Rivoli: “ I fell in love with it straightaway ”. She loves strolling through the Tuileries gardens, greeting the doormen at the grand hotels and just watching life go by. “ Paris is a living postcard! ” This modern, ultra-connected woman is anything but stuck in the past, just ask her thousands of followers on TikTok and Instagram. “ I want to spread a bit of good humour and show that it’s never too late to live out your passion ”. Every day, she meditates before heading out for her morning walk to greet familiar faces. At lunchtime, she strolls to the Hôtel Costes, her local canteen. But Hélène prefers cosy evenings at home, “ Ideally in my pyjamas, with a book and a good meal ”, her vintage Jacques Adnet floor lamp casting a subdued light. Hélène lives exactly as she dresses – with passion. “ My driving force is pleasure. When I run out of that, I pack my bags ”. Fortunately for Paris, she won’t be leaving any time soon.
An antique ring on endless carmine nails, matching lipstick, a flared skirt and a twisted mohair cardigan... in the fashion world, Nawal Bonnefoy embodies a gene ration that is reviving retro style with a bold, modern edge. The Parisian designer turns every outfit into a manifesto against fast fashion. Her nostalgic journey began in her family’s living room watching classic films from the 50s and 60s. Fascinated by the timeless elegance of Les Demoiselles de Rochefort , as well as Grace Kelly and Ingrid Bergman, she gradually turned her passion into a way of life. Even at school, she was on the hunt for vintage nuggets. Initially drawn to the Americana style – cowboy boots and fringed jackets – she quickly expanded her hunting grounds. Thanks to eBay, which was booming at the time, she began importing rare pieces from the United States and building a timeless war drobe. Her closet is a personal museum,
meticulously organised by period, material and colour. “ Quality fashion is not just for the elite ”, she pronounces. Every one of her outfits is a bold mix of pieces ranging from the 1950s to the 2000s. But she doesn’t just wear vintage, she proclaims, documents, and transmits it, always with a touch of modesty. Based in Saint-Georges, in the 9th, she blends in perfectly with her surroun dings, while browsing the vintage shops on the rue des Martyrs and Henry Monnier. In this quartier, every Haussmannian façade and cobbled street seems to resonate with her look, which makes Parisians stop in the street to compliment her on her style. Son adresse fétiche Lapin Vintage, une boutique où l’on trouve de tout, « des vêtements siglés Courrèges ou Pierre Cardin » , mais aussi du mobilier aux couleurs pop. 9, rue Oberkampf, Paris 11 e . Filles du Calvaire Son Instagram @nawalbonnefoy
Son adresse fétiche Le marché Saint-Honoré, où elle s’offre « un bouquet de fleurs, chaque samedi . » Place du Marché-Saint-Honoré, Paris I er . Opéra Son album Jamais dire jamais (Kuroneko) Son Instagram @heleneinparis.official
110 \ PARIS VOUS AIME - AVRIL - MAI - JUIN - 2025
AVRIL - MAI - JUIN - 2025 - PARIS VOUS AIME / 111
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