Paris vous aime magazine Avril-Mai-Juin 2023
Une rue
Curiosities on the Rue des Rosiers • A street art tour with works by Seth, the late great Miss.Tic, Remi Cierco, Philippe Beaudelocque, Je Aerosol, Aydar and Bebar. • N°3: Morgan Tatouage, a well-known piercing and tatoo parlour on the Butte aux-Cailles. • N°17: Les Amis de la Bienvenue, a popular neighbourhood organisation with a library and a shop, which hosts reading workshops, extracurricular and literacy classes, and workgroups for both children and adults.
Les curiosités de la rue de la Butte-aux-Cailles • Balade street-art pour découvrir les œuvres de Seth, Miss.Tic, Rémi Cierco, Philippe Beaudelocque, Jef Aérosol, Aydar, Bebar, etc. • N°3: Morgan Tatouage, un salon réputé de piercing et de tatouage, devenu une des figures de la Butte-aux-Cailles. • N° 17 : Les Amis de la Bienvenue, une association populaire et solidaire, une bibliothèque, mais pas que ! Cette boutique ouverte aux adultes et aux enfants organise aussi des ateliers de lecture, des activités périscolaires, des cours d’alphabétisation, etc.
LA BUTTE-AUX-CAILLES
À quelques minutes de la place d’Italie,
This historic thoroughfare a stone’s throw from the Place d’Italie in the 13th arrondissement was once the main street in a charming country village.
cette artère historique du 13 e arrondissement marque de son sillon le cœur d’un ancien village champêtre de Paris.
Nassera Zaïd
I maginez une colline couverte de vignes, de bois, de prés et de moulins à vent, au pied de laquelle coule une rivière, la Bièvre. Vous êtes rue de la Butte-aux-Cailles en 1543, lorsque Pierre Caille acquiert les terrains situés en dehors de Paris où s’activent tanneurs, tisserands, teinturiers, dont ceux de la manufacture des Gobelins, témoin prestigieux de l’effervescence industrielle de la butte. Ce quartier d’artisans, qui appartient alors à la commune de Gen tilly, est réputé malfamé et insalubre ; en cause, le cours d’eau naturel, qui prenait sa source dans les Yvelines avant de se jeter dans la Seine, vers la gare d’Austerlitz, est devenu au fil du temps un véritable cloaque pollué et nauséabond. Son rattachement à la ville de Paris en 1860 scelle le sort de la Bièvre en la recouvrant. Il est toutefois possible de suivre son ancien tracé grâce à des médaillons commémoratifs en bronze placés sur les trottoirs 1 . L’ESPRIT VILLAGE PRÉSERVÉ Sillonner la colline urbaine, c’est découvrir à quel point la rue de la Butte-aux-Cailles a conservé cette atmosphère spéciale. Très calme en journée, cette petite artère comprise entre la rue Bobillot et la rue de l’Es pérance, coiffe le sommet de ce quartier aux multiples ramifications et s’anime surtout le soir. Elle abrite en effet plusieurs bars et restaurants, dont l’emblématique Le Temps des Cerises 3 , qui a ouvert ses portes en 1976 au n° 18-20 dans les locaux d’une ancienne épicerie. Un lieu convivial organisé en Scop (Société coopérative ouvrière de production), en hommage aux résistants de la bataille menée en 1871 pendant la Commune de Paris. Les murs des rues sont devenus le lieu de libre expres sion d’artistes de rue. S’y côtoient des « murals » signés de street-artistes comme Rémi Cierco ou de simples collages, peintures, affiches, graffitis, pochoirs d’ano nymes venus poser leurs messages sur les façades 2 . 1
water for its tannery. But because of the foul smell generated by this activity, the area was deemed to be unsanitary and disreputable. It was not until 1860, when the neighbourhood was finally included within the boundaries of the city of Paris that the Bièvre was covered over. However, we can still trace its old route, which ismarked by a series of commemorative bronze plaques embedded in the city sidewalks 1 . PRESERVED VILLAGE SPIRIT When strolling through this peaceful urban enclave we discover the warm, neighbourhood atmosphere of the Rue de la Butte-aux-Cailles. This narrow street at the top of the hill, between Rue Bobillot and Rue de l’Espérance, comes alive in the evening when locals and tourists flock to its bars and restaurants including the iconic Le Temps des Cerises, 3 at no. 18-20, opened in 1976 in a former grocery store. This convivial space was organised as a SCOP cooperative as a tribute to the resistance fighters of the 1871 Paris Commune. The walls of this neighbourhood are places of free expres sion, where people come to see murals by such street artists as Rémi Cierco, along with collages, paintings, posters, graffiti and stencils by anonymous creatives who flock here to add their own messages 2 . At L’Ar genterie (no. 5), an ethnic and vintage jewellery bou tique, is a neighbourhood standout, withwindows full of glinting silver. A few steps further on, l’Artisan, a bakery and patisserie at no. 25, opens at 6:30 am to provide locals with delicious homemade viennoiseries andgood coffee to awaken their tastebuds before stroll ing into this maze of alleys and squares that retain their time-honoured soul. ◆
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I magine a vineyard-coveredhill withwoods, meadows and windmills overlooking the River Bièvre. In 1543, when Pierre Caille acquired this bucolic plot of farm land outside the gates of Paris, the area, which at the time was attached to the town of Gentilly, was known as a craftsman’s neighbourhoodwith tanners, weavers and dyers, many of whomwere employed by the pres tigiousManufacture des Gobelins, amajor textile pro ducer that depended on the nearby river to supply
Au n°5, L’Argenterie, une bijouterie vintage et ethnique, ne passe pas inaperçue avec sa vitrine ornée de plantes. Un peu plus loin, au n°25, la boulangerie-pâtisserie L’Ar tisan propose le matin, dès 6h30, des produits faits mai son. De quoi réveiller les papilles autour d’un bon café, avant d’arpenter ce dédale de ruelles et de placettes qui ont gardé leur âme d’antan. ◆
BERTRAND RIEGER / HEMIS.FR DAVID BERTHO / ALAMY STOCK PHOTO TEMPS DES CERISES BLANCHOT PHILIPPE / HEMIS.FR
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