Paris vous aime magazine Avril-Mai-Juin 2023

Un café a c… GUILLAUME GOMEZ

Après vingt-cinq ans passés aux cuisines de l’Élysée, il est devenu ambassadeur de France pour la gastronomie. Toujours amoureux de Paris, il reçoit non loin de chez lui, dans une brasserie du 15 e arrondissement.

Why did you choose the Eiffel Tower neighbourhood? Because it’s close to my home and to the Ministry of Foreign Affairs, where I serve as the French ambas sador for gastronomy, and to my office at Convention and the Élysée Palace where I work as president’s personal adviser. Also because brasseries play an important role in Paris’s culinary landscape. Tell us about your beginnings at the Élysée Palace? At the time, I knew very little about the Élysée, which still seemed mys terious. I signed a confidentiality agreement before discovering the palace and its 6,500-square-foot (600 sq. m) vaulted kitchen and its team of 30 staff. The chef, the sauc ier and the pastry chef, had started working at the Élysée under Gen eral de Gaulle. I looked at them in disbelief, thinking I’d stay for maybe a year. After 25 years cooking for the presidents of France, Gomez was appointed French ambassador for gastronomy. Forever in love with Paris, he meets us in a brasserie in the 15th arrondissement.

Olivier Joly

Frédéric Stucin

Pourquoi avoir choisi le quartier de la tour Eiffel ? Parce que l’on est près de chez moi, du quai d’Orsay auquel je suis rattaché en tant qu’ambas sadeur de France de la gastrono mie, de mon bureau à Convention, et de l’Élysée où je continue à me rendre en tant que conseiller per sonnel du président de la Répu blique. Et puis ces brasseries sont un volet important de la restaura tion et une petite part de l’expé rience parisienne. Racontez-nous vos premiers pas à l’Élysée ? C’était une autre époque. Sans réseaux sociaux, on savait peu de chose du lieu, qui semblait très mystérieux. Pour y travail ler, j’ai d’abord signé une charte de confidentialité. Puis j’ai décou vert le palais, et sa cuisine voûtée de 600 m 2 avec une brigade de 30 personnes. Le chef de cuisine,

le chef saucier et le chef pâtis sier, rencontrés le premier jour, avaient commencé à l’Élysée sous le général de Gaulle. Je les regar dais sans y croire. Moi, je pensais y rester un an. Quel rapport un chef cuisinier entretient-il avec le chef de l’État ? En 2005, je suis passé numéro 2 : dès lors, j’ai eu un contact quo tidien avec le Président. C’est lui qui choisit ce qu’il souhaite manger, souvent quelques jours à l’avance, sur notre proposi tion. Mais on s’adapte au jour le jour à ses besoins : repas léger, omelette, salade, etc. Nous avons un lien privilégié. Jacques Chi rac m’a fait cette réflexion : c’est le seul moment, pour eux, de réelle liberté. François Hollande, lui, m’a un jour présenté comme son médecin car nous prenons d’abord soin de leur santé.

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