Paris vous aime magazine Avril-Mai-Juin 2023

PARIS OU LA VIE SAUVAGE

dens close to their homes. These now account for some 1,200 acres (500 ha), not counting the Bois de Boulogne and Bois de Vincennes. In other words, more than 4% of the Paris area. We also collaborate with other French and foreign cities formutual inspiration. We’ve À gauche : le verger du jardin du Luxembourg compte aujourd’hui un peu plus de 1000 arbres sur 2100 m². Left: The Luxembourg Gardens’ 2,100-sq-m/22,600-sq-ft orchard currently hosts over 1,000 trees. À droite : au cimetière du Père-Lachaise, où s’épanouissent 60 espèces d’oiseaux, une mésange niche dans l’anfractuosité d’une statue d’ange. Right: A tit nests in the statue of an angel in the Père-Lachaise cemetery.

L e loup gris, disparu depuis près d’un siècle du territoire national, est revenu s’installer en Île-de-France. En janvier 2023, l’identification d’un beau mâle en forêt de Fontainebleau a marqué les esprits, tout comme le vagabondage d’un renard venu fure ter en 2022 sur les pistes de l’aéro port de Paris-Orly ou, à Noël dernier, d’un renard roux sur le boulevard Saint-Germain. Le tissu urbain n’est donc pas si hostile pour la faune sauvage. Étouffée par l’urbanisation galopante du XX e siècle, la nature a repris ses droits. La volonté de la Ville de Pa ris de végétaliser de nouveaux espaces, de la petite cein ture aux toits et jardins partagés, n’y est pas étrangère. De même que l’interdiction, en 2008, des produits phy tosanitaires pour l’entretien des écrins de verdure de la capitale. Quand on supprime les pesticides, aussitôt les insectes font leur retour. Puis toute une chaîne se met en place: qui dit insecte à gober dit oiseaux. S’il y a des oi seaux, d’autres prédateurs apparaissent. À la faveur de ce cercle vertueux, Paris est devenue le terreau d’une bio diversité foisonnante. L’espace public offre à cette faune une nourriture abondante douze mois durant, dans les

T he gray wolf disappeared in France nearly a century ago. But in January 2023 the sight ing of a healthymale of this long-lost species in the forest of Fontainebleau caused as much of a stir as the red fox found trotting downParis’s Boulevard Saint-Germain last Christmas. Crowded out in the 20th century by runaway urbani sation, nature is making a comeback. The ban in 2008 on phytosanitary products in Paris’s green spaces marked a turning point: insects began to reappear restoring a food chain that extended from insects to birds to larger predators. Thanks to this resurgent eco system, biodiversity is returning to Paris. Public spaces, parks, gardens and cemeteries, along with green walls, rooftops and terraces, representing more than 250 acres (100 ha), are now planted, including 75 acres (30 ha) of urban farmland. In the last 40 years, 860 acres (350 ha) of green spaces have been created. Green gains ground According to Xavier Japiot, a naturalist and biodiver sity expert for the City of Paris, “Greening the densest capital inEurope is no easy feat. Every yearwe develop newgreen spaces to give Paris residents access to gar-

parcs, jardins et cimetières, mais aussi sur les murs, toits et terrasses dont plus de 100 hectares sont aujourd’hui végétalisés (dont 30 en agriculture urbaine). En quarante ans, près de 350 hectares d’espaces verts ont été créés. Le végétal grignote du terrain «Verdir la capitale la plus dense d’Europe n’est pas simple, constate le naturaliste Xavier Japiot, expert en biodiversité à la Ville de Paris. Chaque année, nous essayons d’amé nager de nouveaux écrins de verdure afin que tous les citadins aient un jardin proche de chez eux. Ils couvrent aujourd’hui quelque 500 hectares (sans comp ter les bois de Boulogne et de Vincennes), soit plus de 4 % de la superficie de la ville. Nous échangeons avec les autres métropoles fran çaises et étrangères et nous nous inspirons mutuellement. Nous avons créé des corridors écologiques, des cheminements le long de rues et d’avenues boisées (des bulles d’oxygène à découvrir en pages 98-99, ndlr) . Cela permet aux espèces animales et végétales de circuler car oui, les végétaux se déplacent aussi ! » Il suffit de faire un zoom sur les sauvageonnes, et non pas « mauvaises herbes », comme on aime les appeler. Un

designed ecological corridors, pathways along wooded streets and avenues to allow animal and plant species to circulate, since plants also move about!” We must focus on wild plants as assets rather than “weeds”. as we like to call them. A participatory observatory initiated by the MuséumNational d’HistoireNaturelle helps people identify these plants with the app

En quarante ans, 350 hectares d’espaces verts ont été créés In 40 years, 860 acres (350 ha) of green spaces have been created _

“Sauvages de ma Rue” (Wildlife on my Street). The most common plants are dandelions, meadow grass and Canada fleabane. GeoNat’îdF, a database for nat uralists managed by the Agence Régionale de la WILLIAM BEAUCARDET - BENOIT GALLOT

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