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LES ATELIERS DU 4 E ÉTAGE Ci-contre, Badia la couturière. En bas, Marion de la maison Clairvoy et l'atelier de création des plumassiers. THE 4 TH FLOOR WORKSHOPS Opposite, Badia, the seamstress. Below, Marion from Clairvoy and the plumassiers' workshop.
U n mardi de la fin août, à une heure avancée de la soi- rée, de joyeux éclats de voix jaillissent du dédale d’un bâtiment labyrinthique. Sous le plafond haut d’une salle aux murs de béton nu, une trentaine de danseurs enchaînent mouvements et étirements au son de Night Air, de Jamie Woon. Il y a là Nicole, Martine, Olivia, Olga, originaires d’Australie, de Norvège, de Nouvelle-Zélande et du Kazakhstan, Leo le Russe, Ernesto le Cubain, Clau- diu le Roumain. Représentant quatorze nationalités, ils exercent leur talent au sein du plus célèbre cabaret du monde, temple du French cancan et symbole d’un Paris bohème et festif : le Moulin Rouge. Avec la crise sanitaire, le cabaret a connu sa plus longue fermeture (dix-sept mois) depuis le grand incendie de 1915. Aussi, à l’heure de remonter sur scène, danseuses et danseurs refont leurs gammes sur le parquet blond d’une grande salle désaffectée où Mistinguett se produisait en son temps. Ils sont quatre- vingt dans la troupe, âgés de 18 à 35 ans, silhouettes sculpturales (1,75 m minimum pour les femmes, 1,85 m pour les hommes), les yeux brillants, émus de se retrouver. Même si la session de répétition lumière,
L ate on a Tuesday night in August, joyful voices burst from the maze of this labyrin- thine building. Under the high ceilings of a room with bare concrete walls, 30 danc- ers warm up to the strains of Jamie Woon’s Night Air . Nicole, Martine, Olivia, Olga, Leo, Ernesto, and Claudio hail from Australia, Norway, New Zealand, Kazakhstan, Russia, Cuba, and Romania. This cos- mopolitan group expresses their talent at the Mou- lin Rouge, the world’s most famous cabaret, a tem- ple to French cancan that epitomised the festive, bohemian Paris of old. During the pandemic, the cabaret experienced its longest closure (17 months) since the great fire of 1915. Now, before returning to the stage, the dancers are rehearsing their routines in a spacious room where the great Mistinguett once performed. The troupe of 80 tall, sculpted dancers, between the ages of 18 and 35, are thrilled to be back under the lights of a dress rehearsal under the watchful gaze of British artistic director Janet Pharaoh. The Moulin Rouge is buzzing like a beehive as hundreds of employees busy them- selves behind the scenes to bring the venue, founded in 1889, back to life. Every evening, the 1,800 spec- tators at the two shows, at 9 pm and 11 pm, lounge in the red velvet Toulouse-Lautrec salon among the great artist's original posters, before enjoying the show
en costumes devant une salle vide, est fasti- dieuse sous le regard de la maîtresse de ballet, l’Anglaise Janet Pharaoh.
over dinner or champagne. Not everything at this legendary Mont- martre cabaret are open to view, however. Two workshops hidden on the 4 th floormaintain the thousands
Le temple du French cancan et le symbole du Paris bohème et festif
Le Moulin Rouge est une ruche bourdonnante où des centaines d’employés s’activent en coulisse pour don- ner vie à un lieu ouvert en 1889. Chaque soir, depuis l’entrée Place Blanche, les 1 800 spectateurs des deux shows (21 heures et 23 heures) découvrent les velours
of costumes that give the show its spectacular allure. Precious fabrics, rare silks, gold braid, fine leathers, hand-sewn sequins, Swarovski crystals... these some- times outrageous costumes are true works of art. Patricia Béguet, in charge of the sewing room, makes
rouges du salon Toulouse-Lautrec et les affiches originales du peintre, avant de vivre le spectacle devant un dîner, ou dans des bulles de cham- pagne. Mais ils ne connaissent pas
sure these costumes – designed 21 years ago by Corrado Colabucci for the Féerie show – are reproduced down
The temple of French cancan and a symbol of bohemian, festive Paris
tous les secrets du cabaret couvert du fameux mou- lin, repeint de frais, qui veille sur Montmartre. Au 4 e étage, cachés des regards, se trouvent deux ateliers de couture. C’est ici que sont entretenus les mille cos- tumes du spectacle, sortis de l’atelier de création.
to the finest detail. “I never tire of touching these fab- rics and materials. My job is to pass on a savoir-faire that exists only in haute couture”, she explains while standing before hundreds of jars filled with shiny notions.
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