Paris vous aime Magazine Juillet-Août-Septembre 2022

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M any retirees take advan- tage of this period in their lives to organise their assets in view of their leg- acy. Bob Dylan, 80; Neil Young, 76; and Bruce Springsteen, 72, are not yet retired and continue to release records and perform live. But in recent months, the three megastars sold a large portion of their catalogue to major record companies, like Universal or Sony, or to specialised investment funds, like the British fund Hip- gnosis, for hefty sums. On Janu- ary 24, Sony announced the acquisition of Bob Dylan’s entire catalogue of recorded music for an unspecified sum, after he had already ceded the publishing rights to his songbook as author-composer (but not as a performer) to Universal in 2020 for more than $300 million. In early 2022, Warner bought the rights to David Bowie’s songbook to the tune of $250 million. Whether the artist is deceased or ageing, rock stars are enjoying a “frenzy of acquisitions” over their catalogues, said independent journalist Eamonn Forde, author of Leaving the Building: The Lucra- tive Afterlife of Music Estates, of the "death business". These acquisitions will continue producing ripples long after the death of the artists whose estates have been acquired. While recordings are copyright-pro- tected for 70 years after their release, the compositions on which they are based grant pub- lishing rights for 70 years from the death of the author-composer. The owners of the publishing rights to David Bowie's Space Odd ity, for example, will keep the rights until 2086, some 120 years after the song's release. For the finances of music stars, death is far from the end. In the introduc- tion to his book, Forde writes that artists can presently “be magni- fied, celebrated, and consecrated, as they had never been during their lifetime”, and can also “be the catalyst for a renewed interest in their persona and art”.

eaucoup de retrai- tés profitent de cette période de leur vie pour mettre en ordre leur patrimoine

POUR LES ROCK STARS, FIN N’EST PAS UNE LA MORT

en vue de leur succession. Bob Dylan, 80 ans, Neil Young, 76 ans, et Bruce Springsteen, 72 ans, ne sont pas encore à la retraite, conti- nuent de sortir des disques et de tourner en concert. Mais ces der- niers mois, ces trois stars du rock ont toutes cédé, pour de fortes sommes d’argent, une importante partie de leur catalogue artistique à des majors du disque, comme Universal ou Sony, ou à des fonds d’investissement spécialisés, comme le britannique Hipgnosis. Le 24 janvier, Sony a ainsi annoncé le rachat à Bob Dylan des droits de son catalogue discographique pour un montant non spécifié et ce, alors que le même Dylan avait déjà, fin 2020, cédé à Universal les droits d’édition de ses chan- sons — c’est-à-dire ses droits d’auteur-compositeur, et non d’in- terprète — pour plus de 300 mil- lions de dollars. Dans les premiers jours de 2022, Warner, de son côté, a annoncé le rachat à la suc- cession Bowie des droits d’édition de son œuvre pour 250 millions de dollars. Qu’elles soient déjà disparues ou simplement âgées, les rock stars voient donc leur patrimoine faire l’objet d’une « frénésie d’acquisitions », selon les mots du journaliste indépen- dant Eamonn Forde, auteur d’un récent ouvrage sur ce « business de la mort », Leaving the Building. The Lucrative Afterlife of Music Estates. Ces acquisitions continueront de produire leurs effets bien après la disparition des musiciens concer- nés. Si les enregistrements sont protégés par le copyright jusqu’à soixante-dix ans après leur sortie, les compositions sur lesquelles ils sont basés, elles, engendrent des droits d’édition soixante-dix ans après la mort de l’auteur-compo- siteur : les propriétaires des droits d’édition de Space Oddity de David Bowie devraient ainsi toucher des droits jusqu’en 2086, près de

FOR ROCK STARS, DEATH IS NOT THE END

On a vu se multiplier les acquisitions des catalogues de stars de la musique âgées ou disparues. Le symbole, selon le journaliste Eamonn Forde, d’un «business de la mort » florissant.

We’ve witnessed a proliferation in the acquisition of catalogues of aged or late music stars, which, according to journalist Eamonn Forde, typifies a flourishing “business of death”.

En collaboration avec Phébé, la veille d’idées internationale par Le Point

Jean-Marie Pottier, journaliste indépendant

These acquisitions will continue to produce ripples long after the death of the artists Ces acquisitions continueront de produire leurs effets bien après la disparition de ces musiciens

cent vingt ans après sa sortie et bien après que le premier enregis- trement de la chanson est arrivé dans le domaine public. Pour les stars de la musique, la mort est tout sauf une fin — y compris sur le plan financier. Elle peut, écrit Eamonn Forde en introduction de son livre, conduire des artistes à « être magnifiés, célébrés et consa- crés comme ils ne l’avaient jamais été de leur vivant » , et peut aussi « constituer le catalyseur d’un intérêt renouvelé pour eux et leur art » .

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