Paris Vous Aime Magazine - n° 1
Vue de l’exposition Lifetime , Jérusalem, The Iraël Museum (2018). agitent et une lampe les éclaire. Ces rideaux sont faits pour être traversés. ” — Les Regards (2011) “ Cette œuvre, parmi les plus marquantes, est composée de photographies d’anonymes morts, prises à partir d’une émission télévisée sur la Shoah. Elle a connu beaucoup de variantes, parfois de très grands formats dispersés dans des villes. Cette version est composée de voiles sur lesquels sont imprimés la partie supérieure des visages. Des ventilateurs les Monument collège d’Hulst (1986) “ Boltanski a utilisé une photographie prise au collège d’Hulst, où il fut élève. Inspirée des monuments religieux, cette œuvre est en liation avec Composition occidentale (1980) qui évoquait un arbre de Noël. Ce dispositif a in uencé la série des Monuments (1985), réalisée à partir des portraits Photographies, douilles, ampoules, ls électriques (2019). d’élèves de collège qui tapissaient un couloir de l’école (1973). ” — Misterios (2017) “ Boltanski cherchait une réponse à la question de la destinée. Il a appris que, chez les Amérindiens, les baleines la connaissent. Il s’est rendu à Bustamante, en Patagonie, où elles se retrouvent le long des côtes. Avec l’aide d’ingénieurs acousticiens, il a installé des trompes dans lesquelles le vent qui s’engou re émet des sons proches du chant des baleines. Dans cet endroit désertique, ces objets sonores sont voués à la disparition : il n’en restera que le récit, en vidéoprojection. ” — Photographie (2017).
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isiter une exposition de Christian Boltanski, c’est se confronter à une part d’inconnu. Dif cile, avec le plasticien français, de savoir à quoi s’attendre tant son œuvre est multiforme, variant les esthétiques et les supports comme peu osent le faire. Cinéaste, photographe et sculpteur, le créateur de 75 ans pro te de cette rétrospective au Centre Pompidou pour recon gurer son travail, faisant du parcours une œuvre en elle-même tra- versée par les thématiques de l’enfance, de la disparition et de la mémoire, notamment en faveur des victimes de la Shoah. Entre les deux enseignes lumineuses « Départ » et « Arrivée », on s’immerge dans ses installations miroitantes, des vidéo-projections sur trois écrans, unmur de boîtes à biscuits de son enfance, des vitrines commémoratives, etc. Commissaire de l’exposi- tion, Bernard Blistène nous commente trois pièces emblématiques. BOLTANSKI, MAÎTRE DU TEMPS Visite privée Pascal Mouneyres
Faire son temps Jusqu’au 16 mars/Until March 16. Centre Pompidou. Place Georges-Pompidou, Paris 4 e (01 44 78 12 33). 11 Rambuteau
BOLTANSKI: MASTER OF TIME A Christian Boltanski exhibition is always a journey into the unknown. The eminent French artist, whose daring multifaceted work juggles many sthetic styles and media, never fails to surprise. The 75-year-old lmmaker, photographer, and sculptor has taken advantage of this new retrospective at the Centre Pompidou to recon gure his vision around the themes of childhood, disappearance, and memory, especially regarding the victims of the Holocaust. Between blazing “Departure” and “Arrival” signs, viewers are immersed in Boltanski’s shimmering installations, video projections, a wall of cookie tins from childhood, commemorative windows, and more. The exhibit’s curator, Bernard Blistène, shared his thoughts with us regarding three of the artist’s iconic works.
© CHRISTIAN BOLTANSKI - THE ISRAËL MUSEUM, JÉRUSALEM PHOTO © ELIE POSNER - COURTESY KEWENIG GALERIE © ADAGP, PARIS, 2019 PHOTO © STEFAN MÜLLER
JANVIER-FÉVRIER 2020
PARIS VOUS AIME MAGAZINE
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