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CNRS, estimant que la note reste attachée à un événement ponctuel qui ne tient pas compte de la com- plexité humaine. Une relativité qui vaut aussi pour laToile. Carmême si 70%des personnes interrogées, au printemps dernier au niveau mondial parKantar, font confiance à ces avis, ces derniers ne reposent en réalité sur aucun critère objectif. Àpartir de combiende points de vue la note est-elle représentative ? Et qu’évaluent vraiment les consomma- teurs ? «Derrière la note, il y a une énorme boîte noire , rappelleOlivier Glassey. Le chiffre qui est affiché est souvent une donnée agrégée. Ce n’est pas la moyenne des notes, mais le résultat d’unalgorithme dont les consommateurs ne connaissent pas la formule. » Chez Amazon, les évaluations sont en effet pon- dérées selon l’âge ou la fréquence des commentaires laissés par les consommateurs. Sur Booking, les différents items – de la propreté des chambres à la situation géogra- phiquede l’hôtel –n’ont pas lamême importance mais la formule n’est pas communiquée. Autre bémol : quel intérêt un particulier peut-il avoir à connaître le point de vue de personnes qui n’ont pas lesmêmes goûts que lui oune recherchent pas les mêmes choses ? Autre point de tension : les faux avis « qui représenteraient en France un tiers des commentaires, selon le ministère de l’Économie , insiste Andreas Munzel. Car les spécia- listes du marketing ont cherché à reprendre la main en publiant des évaluations positives, censées améliorer les notes de leurs pro- duits ou services. » En avril dernier, le Parlement européen a voté une directive qui oblige les marques et plateformes à se doter de moyens pour contrôler la fiabilité des avis. La question de la valeur de la note a commencé à se poser demanière aigüe quand c’est au tour des per- sonnes d’être notées. Les chauf- feurs, par exemple, indiquent leur appréciation sur les clients d’Uber. Les professeurs sont notés par les étudiants, les avocats par les plai- gnants, les célibataires enquête

(that’s just opened in France) that covers every industry and func- tions on a voluntary basis, with Internet users anonymously shar- ing opinions on employers, di- vulging salaries, providing job descriptions, and evaluating theirwork environment. The data is made public and circulated along with job postings. CONTROVERSIAL RATINGS More recently, these types of rat- ings are increasingly regarded as too reductive in some contexts and are under scrutiny in many countries, especially regarding schools ( see p. 80 ). Their short- comings? “A confusion between ratings and an actual individual,” says Roger-Pol Droit, who believes ratings relate to specific events and don’t take into account hu- man complexity. This also applies to the internet. Although 70% of people from arond the world who were interviewed by the Kantar research consultancy last spring professed to trust these opinions, they are not based on objective criteria. How many viewpoints are required to make a score rep- resentative? What do consumers truly value? “Much behind a rat- ing remains unknown,” says Glassey. The figures displayed are often aggregates rather ▲

10 commentaires sont lus en moyenne

par les consommateurs pour se faire une idée. comments are read by consumers on average

before making a decision. Source : BrightLocal 2018

impact,” says Munzel. Research conducted by Harvard Business School professorMichael Luca has shown that an additional star on Yelp translates to a 5% to 9% in- crease in revenues for restaurants. In our era of collaborative man- agement, some businesses invite clients and service providers to voice their opinion on employee performance. “Companies like Uber, Apple, and European tel- ephone companies closely mon- itor employees and providers who have earned poor ratings,” ac- cording to Olivier Glassey, a so- ciology professor at the Univer- sity de Lausanne. Employees can also air their opinion of their employers via Glassdoor, a Cali- fornia-based employment site

LES ÉTATS ET LES ENTREPRISES NOTÉS RATING STATES ANDCOMPANIES

Elles s’appellent Standard & Poor’s, Moody’s, Fitch Ratings et Dagong. Les trois premières sont américaines, la dernière est chinoise. À elles quatre, elles se partagent plus de 90 % du marché de la notation sur lequel opèrent plus de cent autres agences de plus petite taille. Leur point commun : attribuer des notes aux États et aux entreprises en fonction de critères financiers afin d’aider les investisseurs à évaluer les risques encourus. Avec, selon leurs détracteurs, des méthodes (conflits d’intérêts, négligences, etc.), voire des résultats contestables. United Sates-based financial services companies Standard & Poor’s, Moody’s, and Fitch Ratings, as well as the Chinese giant Dagong, together hold more than 90% of the ratings market, assigning marks to both states and companies based on financial criteria to help investors assess risk. But their detractors have begun calling out these companies’ controversial methods, including conflicts of interest and negligence, which lead to debatable results.

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79 - PARIS WORLDWIDE SEPTEMBRE / OCTOBRE SEPTEMBER / OCTOBER

2019

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