PVA magazine (Mars-Avril 2020)

TRIBUNE

Vincent Callebaut

The Franco-Belgian architect, head of his eponymous architectural firm, has long been known as a “hortitect” focussed on integrating nature into the urban landscape.

L’architecte franco-belge, à la tête du cabinet d’architecture éponyme, a longtemps été qualifié « d’hortitecte ». Il travaille depuis ses débuts sur une meilleure intégration de la nature dans la ville. “ Paris est une ville durable. ”

Paris is a sustainable city.

M aking the city sustai- nable: the ambition dri- ving all of my projects. We must maintain our commitment to a city where plants have a strong presence. Let’s create multicultural, multifunc- tional neighbourhoods that regain the village spirit after the modernist move- ment’s sprawling expansions. Following urbanisation encroaching on nature, the time has come to bring nature back in. This is one of the objectives of Paris 2050: a vision of a capital that’s green as well as grey. Our ambition is to transform the city into an ecosystem like the Amazo- nian rainforest. Our project, Paris Smart City 2050, meets the requirements of the Territorial Air Energy Climate Plan, which seeks to reduce greenhouse gas emissions by 75% by 2050. We must re- member that our Haussmannian heri- tage dates back only two centuries and those buildings will always be thermal sieves.Wewant to create vertical projects that return agriculture to urban areas. Transforming a city means keeping the best of past eras to build on the future. Tomorrow’s heritage must be built now. Arguments against these types of pro- jects often focus on cost, which are ac- tually identical to current ones. The only thing that must change is our priority. Integrating rooftop solar panels or farms may cost 10% more up front, but the in- habitants of self-suf cient buildings pay lower energy bills and almost nothing af- ter ten years. Paris is a sustainable city. We don’t always think of it this way be- cause it’s horizontal and dense. We must ght the mineralisation of our soil to make the city less vulnerable. Bringing back nature, imitating how a forest or a tree functions, makes it possible for the capital to gain resilience and become a model of sustainable life. The Grand Paris project will be a European example of a successful energy transition. This doesn’t happen overnight, so we must start today!

R endre la ville durable. Ce chantier, qui anime tous mes projets architectu- raux, a bel et bien de l’avenir. Loin des discours négatifs, il faut pour- suivre nos engagements en faveur d’une cité où le végétal occupe une place forte. Inverser la tendance et créer des quartiers multiculturels et multifonctionnels pour retrou- ver l’esprit de village. Ce, après avoir, depuis le mouvement mo- derniste, cherché à étaler la ville. Il est temps de rapatrier la nature, après avoir construit des villes sur celle-ci, plus denses et surélevées. C’est d’ailleurs l’un des objectifs de Paris 2050. La vision d’un Paris qui n’est pas seulement gris, mais vert, capable de se bioclimatiser et de lutter contre l’imperméabi- lisation des sols. Notre leitmotiv consiste à transformer la ville en un écosystème comme l’est la forêt amazonienne. Notre projet Paris Smart City 2050 répond aux am- bitions du Plan Climat Air Énergie de la Ville de Paris, consistant à ré- duire de 75 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Notre démonstration rappelle que le pa- trimoine haussmannien ne date que de deux siècles. Les bâtiments seront toujours une passoire ther- mique. Nous avons proposé d’opé- rer des greffes contemporaines

en hauteur afin de ramener l’agriculture. Métamorphoser une cité, c’est garder le meilleur de chaque époque pour bâtir notre avenir. Le patrimoine de demain se construit dès maintenant. Les cri- tiques portent souvent sur les coûts engendrés par ce type de projets. Pourtant, ils sont identiques à ceux d’aujourd’hui. Le seul curseur à changer concerne le développe- ment d’une économie durable. In- tégrer des panneaux solaires ou des fermes sur les toits coûte 10 % de plus mais, quand les habitants vivent dans des bâtiments auto- suf sants, après dix ans, la facture énergétique est quasi inexistante et la plus-value initiale largement amortie. Paris est une ville du- rable. On ne s’en rend pas toujours compte car elle est horizontale et dense. Il faut lutter contre la miné- ralisation des sols et rendre la ville moins vulnérable. Ramener la na- ture, imiter l’économie circulaire, grâce à une forêt ou un arbre, va rendre Paris de plus en plus rési- liente et la transformer en modèle de vie durable, sans pollution ni déchets. Le Grand Paris sera, en Europe, un bel exemple de ville qui aura su assurer sa transition éner- gétique. Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain. Donc commen- çons dès aujourd’hui!

© STÉPHANE MANEL

MARS-AVRIL 2020

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