PVA Magazine n°6 (juillet-octobre 2021)

"In human terms, this is true wealth" The concentration of expertise in the 6,000-sq-m (65,000-sq-ft) Cour de l’Industrie offers many advan- tages. “It’s a great time-saver.When I need toworkwith a gilder or a ceramist, all I have to do is cross the court- yard!”, says Mauffret. This collaborative energy is at its height during Paris Design Week (September 9-18) and the EuropeanArtistic Crafts Days (inApril), when the artisan-tenants come together to organise a col- lective show. Although the Cour is not of cially open to visitors, one can easily peek in. "Not a single minute do I regret leaving movie sets to open my wig work- shop. In human terms, the Cour is true wealth. We constantly get together and exchange ideas. It’s like an apartment building: some get along better than others, but overall it works!" concludes Tortereau.

Ballon et révolution ! Avant de devenir le royaume des ébénistes au milieu du XIX e siècle, la Cour de l’industrie était surtout connue pour être située sur l’emplacement de l’ancien parc de la Folie-Titon, du nom du directeur des manufactures royales d’armes de Louis XIV. En 1765, Jean-Baptiste Réveillon rachète une partie du domaine pour y installer la manufacture royale de papiers peints. Et c’est d’ici que décolla, le 19 octobre 1783, la première montgol ère habitée dans laquelle avait pris place le physicien Jean- François Pilâtre de Rozier : une erté pour Jean-Baptiste Réveillon, qui l’avait construite avec les frères Montgol er. Mais c’est également ici que « l’émeute Réveillon », préliminaire à la Révolution, survint n avril 1789, déclenchant peu de temps après la prise de la Bastille. « Humainement, c’est une vraie richesse » En concentrant de nombreux savoir-faire sur les 6000m 2 de ses bâtiments, la Cour de l’industrie a donc réussi son pari. Et aux yeux des clients prestigieux de ses artisans, l’argument fait mouche. « C’est un gain de temps appré- ciable. Lorsque j’ai besoin de travailler avec un doreur ou avec un céramiste, je n’ai qu’à traverser la cour », con rme Bernard Mauffret. Cette synergie trouve son apogée lors de la Design Week parisienne (du 9 au 18 septembre pro- chain) et des Journées européennes des métiers d’art (en avril), quand tous les locataires du lieu se rassemblent pour organiser une exposition commune. Et si la cour ne se visite pas of ciellement, les grilles d’accès étant ouvertes, il est facile d’y jeter un coup d’œil. « Pas une seule minute je ne regrette d’avoir quitté les plateaux de cinéma pour ouvrir mon atelier de perruques. Humainement, cette cour, c’est une vraie richesse. On s’y croise, on y échange constamment. Comme dans un immeuble: il y a des gens qui s’entendent plus ou moins bien mais globalement, ça fonctionne! », conclut Guilaine Tortereau. France, pour le convaincre de me prendre en apprentis- sage. Mais le statut d’apprenti étant le pire rapport qua- lité/prix qui soit pour un artisan, il m’a d’abord demandé de faire mes preuves », raconte Sébastien Barbier, qui s’est alors formé pendant huit ans à l’école Boulle avant de pouvoir pro ter de l’enseignement de sonmentor. Ins- tallé en son nom propre depuis mars 2019, il pro te de la proximité physique de son ancien maître d’apprentis- sage pour se perfectionner, allant jusqu’à accepter des commandes qu’ils réalisent parfois à plusieurs mains. LA RELÈVE La cour abrite de nouveaux métiers, comme l’illustre l’atelier de la perruquière Guilaine Tortereau (ci-contre). Sébastien Barbier (ci-dessous), artiste polyvalent, est le plus jeune artisan du lieu. SUCCESSION The Cour is home to newer trades, as seen in the workshop of wigmaker Guilaine Tortereau (opposite). Versatile artist Sébastien Barbier (below) is the youngest craftsperson on the premises..

Balloons and revolutions Before becoming the kingdom of cabinetmakers in the mid-19 th century, the Cour de l’Industrie was best known for sitting on the site of the former Parc de la Folie-Titon, named after the director of Louis XIV’s royal arms factories. In 1765, Jean-Baptiste Réveillon bought part of the estate to found the royal wallpaper factory. Fame arrived on October 19, 1783, when the rst manned hot-air balloon, carrying physicist Jean-François Pilâtre de Rozier, took o ; Réveillon was proud to have built the craft with the Montgol er brothers. This is also where the "Réveillon riots", a precursor of the French Revolution, took place in April 1789, instigating the storming of the Bastille shortly thereafter.

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE

85

PARIS VOUS AIME MAGAZINE

Made with FlippingBook - Online catalogs