PVA Magazine n°6 (juillet-octobre 2021)

Un café a c… RACHID OURAMDANE

Le nouveau directeur de Chaillot, théâtre national de la danse, est aussi chorégraphe et danseur. Profondément humaniste, il veut faire de ce sanctuaire un lieu où chacun peut exprimer sa différence et porter la danse hors les murs, à la rencontre de tous les publics.

How did you see the capital before taking up your new role as director of the Théâtre National de Chaillot? RACHIDOURAMDANE: The city inspires an energy that’s rarely found else- where. Every arrondissement has its own identity and history. Mov- ing around Paris means travelling in multiple worlds, from Belleville to the Sorbonne, Montorgueil, La Villette, Trocadéro, and Barbès. The capital’s theatres, galleries, muse- ums, and concert halls offer an inexhaustible, constantly refreshed artistic experience. For the past few years, I lived between a moun- tain village near Grenoble [where he co-directed the Centre Choré- graphique National de Grenoble, -Eds.] and big cities. I was alter- nately surrounded by nature in the Alps, where time slows down and life is organised according to the seasons, and in the urban centres where I worked. To go from this nat- ural environment to the efferves- cence of Paris enhances the feeling that Paris is a “rush of life”. The Chaillot National Dance Theatre’s new director is a humanist who wants to create a sanctuary for self expression and to bring dance outside the walls to meet all audiences. Mathieu Zazzo

Sabine Roche

Quel regard portiez-vous sur la capitale avant de prendre vos nouvelles fonctions au sein du théâtre national de Chaillot? RACHIDOURAMDANE: Cette ville insuf- e une énergie que l’on trouve rarement ailleurs. Chaque arron- dissement a son identité propre, son histoire, ses lieux. Se déplacer dans Paris, c’est voyager dans plu- sieurs mondes, de Belleville à la Sorbonne, de Montorgueil à la Vil- lette, du Trocadéro à Barbès. Cette multiplicité m’a toujours frappé et la capitale offre une expérience artistique inépuisable, sans cesse renouvelée. Ses théâtres, galeries, musées, salles de concerts, etc., sont autant de lieux où l’on rencontre ce qu’il y a de plus créatif. Ces der- nières années, j’ai vécu entre un village de montagne (près de Gre- noble, où il codirigeait jusque-là le Centre chorégraphique national de Grenoble, NDLR) et de très grandes villes. J’étais alternativement en pleine nature dans les Alpes, où le temps ralentit et où la vie s’or-

ganise au rythme des saisons, et dans ces mégalopoles où mon tra- vail m’amène. Passer de ce milieu profondément rythmé par la nature à l’effervescence parisienne opérait comme un révélateur. Ça démulti- plie la sensation que Paris est un « précipité de vie ».

Quel lieu parisien serait le plus approprié comme décor pour l’un de vos spectacles?

En ce moment, je dirais le ciel de Paris et le faîte des immeubles dans toute leur diversité architec- turale. Je travaille actuellement avec des artistes « aériens », des voltigeurs accompagnés de spor- tifs, des personnalités du monde de l’escalade, ou encore un funam- bule qui évolue à des hauteurs ver- tigineuses. Une communauté dont chaque membre, dans les choré- graphies que nous mettons au point ensemble, apporte son témoignage sur une expérience du vide, nous faisant redécouvrir les paysages qui nous entourent.

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE

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