PVA Magazine n°6 (juillet-octobre 2021)

Economic Forum's Global Gen- der Gap Report. Finally, Stoet and Geary assessed the overall situation in each country based on the 2016 United Nations Human Develop- ment Report. The in uence of context Although their analysis shows girls and boys having fairly similar aptitudes in science in most coun- tries, in every country, boys seem stronger in the hard sciences than in reading comprehension, except in Lebanon and Romania. Conversely, girls are better overall in reading comprehension with even greater disparities in themost gender-equal countries. Regarding student attitudes towards science, boys show greater con dence in their ability to under- stand a scienti c question in 39 out of 67 countries (58%) and express greater interest in science in 51 countries (76%) and greater satis- faction in practicing it in 29 coun- tries (43%). The authors found that the greatest differential in the most egalitarian countries – Finland, Sweden, and Norway – could be explained by a favourable economic and social environment, where girls and women enjoy greater career opportunities and can rely onhighly developed welfare states, which means that giving up a scienti c career is less penalising than else- where. The end of a prejudice? Ultimately, the paradox analysed by the authors raises a question of nature vs. nurture in the choice of professional careers. British essay- ist Matt Ridley says that when it comes to gender, some differences are obviously genetic, such as men having beards and women hav- ing breasts. However, behaviour is much more dif cult to analyse, which makes Stoet and Geary's work all the more fascinating. Girls not choosing sciencemay not simply be the result of social circumstances but from natural differences. Hence the dif culty in bridging these dis- crepancies, even in the most egali- tarian nations. .

Dans ce cadre-là, les élèves sélectionnés dans chaque pays passent un test de deux heures, évaluant leurs connaissances en sciences et en mathématiques ainsi que leur aptitude à comprendre un texte. Dans l’édition 2015 du Pisa, des questions permettaient de me- surer l’intérêt pour les sciences, la satisfaction que ces matières pro- curaient et la capacité des élèves à jauger eux-mêmes leurs aptitudes. Les auteurs ont également utilisé les statistiques publiées par l’Unes- co sur la période 2012-2015, indi- quant le pourcentage de femmes diplômées en sciences au sein de chaque pays (de 12,4% à Macao à 40,7% en Algérie, avec une mé- diane à 25,4%). Pour mesurer les inégalités, ils se sont fondés sur le « Global Gender Gap Report » du Forum économique mondial. En n, Stoet et Geary ont évalué la situation globale dans chaque pays grâce au rapport des Nations unies sur le développement humain réalisé en 2016. L’in uence du contexte Leur analyse montre que les lles et les garçons ont des aptitudes scienti ques assez proches dans la plupart des nations, mais qu’il n’en va pas de même quand on s’inté- resse aux matières où chacun se démarque. Les garçons se révèlent ainsi plus forts en sciences dures qu’en compréhension de texte dans tous les pays, sauf au Liban et en Roumanie. A contrario, les lles sont les meilleures en compréhen- sion de l’écrit, avec des différences encore plus marquées au sein des pays plus égalitaires. Ces obser- vations fondées se retrouvent au niveau des attitudes que les élèves adoptent vis-à-vis des sciences: les garçons montrent une plus grande con ance dans leur capacité à comprendre une question scienti-

que sous-jacente à un problème donné dans 39 pays sur 67 (58%). Ils expriment aussi un intérêt plus grand pour les sciences dans 51 pays (76%) et une plus grande satisfaction à les pratiquer dans 29 pays (43%). Chaque fois, l’effet est plus accentué dans les pays les plus égalitaires. Si ce décalage est davantage marqué dans ces pays- là, expliquent les auteurs, c’est en raison de l’in uence du contexte global dans lequel s’opère le choix des lles. Dans les pays très égali- taires comme la Finlande, la Suède ou la Norvège, le contexte écono- mique et social est favorable, et les opportunités pour les lles sont nombreuses. Renoncer à une car- rière scienti que est alors nette- ment moins pénalisant. D’une part, les jeunes lles n’auront pas de mal à trouver des postes rémuné- rateurs; d’autre part, elles pourront s’appuyer sur des États providence très développés. La n d’un préjugé? Au nal, le paradoxe analysé par les auteurs soulève la question de l’inné et de l’acquis dans le choix des carrières professionnelles. Comme l’explique l’essayiste britannique Matt Ridley, en ce qui concerne le genre, certaines différences sont évidemment génétiques, comme le fait d’avoir de la barbe pour les hommes et de la poitrine pour les femmes. En revanche, les com- portements sont beaucoup plus dif ciles à analyser, ce qui rend le travail de Stoet et Geary d’autant plus intéressant. Le non-choix des matières scienti ques par les lles pourrait ne pas être le simple fruit d’une construction sociale, mais la conséquence de différences natu- relles. D’où la dif culté à résorber ces écarts que certains réprouvent, y compris dans les pays les plus égalitaristes.

Découvrez Phébé sur www.lepoint.fr/phebe/ Béné ciez de l’intégralité des articles Phébé et du Point en vous abonnant à seulement 1€ le 1 er mois, sur abo.lepoint.fr/o re.decouverte. Discover Phébé and Le Point (in French) by subscribing for €1 for the rst month at abo.lepoint.fr/o re.decouverte.

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE

54

PARIS VOUS AIME MAGAZINE

Made with FlippingBook - Online catalogs