PVA (Janv-Mars 2021)

25 ANS ET DU TALENT

3 QUESTIONS À Monique Dagnaud Sociologue, directrice de recherche au CNRS en sciences sociales et auteure. Sociologist, director of research in social sciences at CNRS (French National Centre for Scientific Research), and author.

4 Lars Herbillon FONDATEUR DE HOUMMI D epuis l’obtention de son baccalauréat scienti que il y a trois ans, Lars Herbillon n’arrête pas. Encore lycéen, il planche sur un projet consacré aux « tiny houses », des habitats nomades et écologiques. En première, il crée le Collectif Tiny House avec l’ambition de fonder son entreprise. Ce qu’il fait en 2019, avec Hoummi. « Je travaille à la modularité et à la mobilité des maisons. Il s’agit de développer du micro-habitat intégrant tous les processus d’autonomie. » « Le parcours entrepreneurial est très formateur et je n’ai jamais rencontré de problèmes de crédibilité par rapport à mon âge , souligne-t-il. Aujourd’hui, en autodidacte, on peut se former en ligne, suivre des MOOC. » Aline Prévot ÉTUDIANTE ENGAGÉE M ême si elle a « ses convictions politiques », ce n’est pas au sein d’un parti mais de l’association Agir pour le Climat qu’Aline Prévot, 24 ans, a choisi de s’engager. « Les jeunes ont toujours eu envie de faire bouger les choses et aujourd’hui, c’est l’état de la planète qui représente la plus grande menace pour notre avenir. C’est donc autour de la protection de l’environnement que se cristallise ce désir de changement » , explique la jeune diplômée d’un master en Affaires internationales, option Développement durable. Avec les autres militants, elle informe sur les réseaux, mobilise dans les grandes écoles, participe à des colloques, avec pour leitmotiv : « Nous avons le pouvoir d’agir, maintenant. » Plus tard, ce sera peut-être trop tard. 5

« Loin d’être utopistes, les Z ont un rapport pragmatique et concret au monde »

“ Far from being utopian, the Zs have a pragmatic and concrete relationship with the world ”

Qu’est-ce qui caractérise, à vos yeux, la génération Z ? Les Z sont avant tout dans le continuum des Y, une génération mythique par son rapport au monde basé sur les nouvelles technologies. Ce qui fait le ciment des 18-24 ans, c’est leur capacité à se mobiliser pour les questions environnementales. Tout le monde y est sensible, mais eux seuls semblent vouloir agir concrètement

Howwould you characterise Generation Z?

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Above all, Generation Z forms a continuum with Generation Y, legendary for its relation to the world based on digital technology.

4 Lars Herbillon FOUNDER OF HOUMMI I n high school Lars Herbillon was already working on a project dedicated to nomadic and ecological habitats and founded the Tiny House Collective with the ambition of starting his own business. He launched Hoummi in 2019: “I work on the modularity and mobility of homes. This consists in developing autonomic processes for micro-habitats. The entrepreneurial journey is very instructive, and I’ve never encountered any credibility issues because of my age”, said Herbillon. “Self-taught people can now take free online training courses!” 5 Aline Prévot COMMITTED STUDENT A lthough she’s got her personal political convictions, 24-year-old Aline Prévot chose to join forces with the organisation Agir pour le Climat (Acting Against Climate Change) rather than with a political party. “Young people have always wanted to make a difference and now the state of the planet poses the greatest threat to our future. It is therefore around the protection of the environment that this desire for change crystallises”, explained the graduate with a master’s degree in International Affairs and Sustainable Development. Along with other activists, Prévot communicates on networks, mobilises in universities, and speaks at conferences with the message: “We have the power to act now”. Later may perhaps be too late.

However, the 18-24 year olds come together to take action on environmental issues. They seem alone in wanting to take concrete measures to address what they see as a vital emergency. Fighting for the planet is their generational banner. What are their aspirations? Far from being utopian, Zs have a pragmatic and concrete relationship with the world. Their ambition is to achieve a balanced life between family, friends, and work. Their quest for well-being, good living, and instigating positive change means they pay close attention to body and soul through sports, a good diet, and meaningful work that helps them ourish. The legacy of a sick planet and the global lockdown due to Covid weighs on the future of Zs. Could this lead to an intergenerational conflict? There is de nitely a latent resentment, expressed in the expression ‘OK, boomer!’ that Zs use to mock and criticise baby boomers. But overall, there is peaceful intergenerational c xistence. Relations between parents and children tend to be less divided than in the past. Zs can be rebellious, but they are not revolutionary. Especially since Zs tend to be more nancially dependent on their parents, now on average until the age of 24. During t he health crisis, Zs demonstrated a true sense of social responsibility. A study conducted during the rst con nement showed that young people didn’t go out as much as the older generations.

face à ce qu’ils considèrent comme une urgence vitale. Le combat pour la planète est leur étendard générationnel. Quelles sont ses aspirations ? Loin d’être utopistes, les Z ont un rapport pragmatique et concret au monde. Leur ambition est d’avoir une existence équilibrée entre famille, amis et vie professionnelle. Leur quête de bien-être, de bien vivre et de faire le bien se traduit par une grande attention portée au corps et à l’âme : que ce soit par le sport, l’alimentation, mais aussi par un job qui ait du sens et les aide à s’épanouir. L’héritage d’une planète malade et la mise à l’arrêt du monde pour cause de Covid pèsent sur l’avenir des Z. Ce contexte peut-il déboucher sur un conflit intergénérationnel ? Il existe un ressentiment latent, qui s’exprime par le fameux « OK boomer », utilisé pour se moquer et critiquer la génération des baby- boomers, mais on assiste plutôt à une cohabitation intergénérationnelle apaisée. Les relations entre parents et enfants sont moins clivées qu’autrefois. Les Z peuvent se montrer rebelles mais pas révolutionnaires, il ne s’agit pas pour eux de tuer le père. D’autant qu’ils restent, pour la plupart, dépendants nancièrement de leurs géniteurs, et ce de plus en plus tard (24 ans en moyenne). D’ailleurs, pendant la crise sanitaire, ils ont fait preuve d’un vrai sens de la responsabilité sociale. Une étude a montré que lors du premier con nement, les jeunes sont moins sortis que les anciens.

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JACKY LEY - DENIS ALLARD

PRESSE

JANVIER - FÉVRIER - MARS 2021

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