PVA (Janv-Mars 2021)

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Y ves Saint Laurent lui-même le disait : elle était son double, son « jumeau », mais aussi sa muse, celle qui l’inspira et l’accompagna dans le succès et les zones d’ombre de sa vie. Esprit libre à la chevelure blonde, à la présence aiguisée et à l’in- satiable désir de s’amuser, Betty Catroux alla au-delà de son rôle de modèle à l’allure dégingandée. Elle représenta pour le génial créateur un idéal, l’incarnation parfaite de l’esprit Saint Laurent, à la fois sulfureux et mystérieux, androgyne et d’une allure folle. Une amitié féconde et hors cadre à laquelle le musée dédié au cou- turier, disparu en 2008, rend hommage à travers près de 50 pièces issues de la donation de Betty Catroux à la Fondation Pierre Bergé– Yves Saint Laurent. Entre sahariennes, smokings, robes et bien d’autres surprises, un vestiaire unique et émouvant, qui retrace l’histoire du style masculin-féminin. Focus sur trois créations. LES TRÉSORS ANDROGYNES DE SAINT LAURENT Visite privée Pascal Mouneyres

La saharienne La saharienne est introduite dans

l’univers d’Yves Saint Laurent dès 1967, empruntant une fois encore aux codes masculins, en les adaptant ou en épurant les lignes. Elle incarne un nouvel élan de liberté digne des années 1960-70 et une nouvelle forme de séduction. Vêtue de cette tunique de jersey de laine France , en 1968. Avec son allure a rmée et décontractée, elle la transforme en une pièce incontournable du vestiaire Saint Laurent. « L’élégance, c’est de trouver son style » , dit-elle. Un an plus tard, à l’occasion de l’ouverture de la boutique de prêt-à-porter rive gauche à Londres, Betty Catroux la porte en version estivale, en gabardine de coton ( 1 re en partant de la droite ), sur un pantalon beige avec des cuissardes de cuir noir et accessoirisée d’un foulard ottant à la ceinture. Son succès est immédiat. lacée ( 2 e en partant de la droite ), Betty Catroux posera pour Vogue

transformed the safari jacket into a staple of the Saint Laurent wardrobe. “ Elegance is about finding your style, ” stated Catroux. A year later, at the opening of the Left Bank ready-to-wear boutique in London, Catroux wore a summer version in cotton gabardine (first from right), paired with beige pants and thigh-high boots with a scarf on her belt. The ensemble met with immediate success.

The Safari Jacket In 1967, Yves Saint Laurent introduced his now-iconic safari jacket, softening the masculine lines to embody the freedom of the 1960s and 1970s and a new kind of sensuality. In 1968, Catroux posed for Vogue France dressed in Saint Laurent’s wool jersey lace-up tunic (second from right). Her assertive yet relaxed style

Smoking femme En 1966, Yves Saint Laurent invente le smoking pour femme, une de ses créations les plus emblématiques. Avec cette alternative à la robe du soir, il bouscule les conventions, transgresse les codes traditionnels du pouvoir. Pour lui, une femme en pantalon est le signe d’une émancipation en cours. Betty Catroux con rme : « On se sent comme dans sa peau (...). C’est l’équilibre parfait (...). Je le porte toujours pareil, nue sous la veste, pas de chemise, pas de bijoux, rien. » The Tuxedo In 1966, Yves Saint Laurent invented the tuxedo for women, one of his most emblematic designs. This alternative to the evening dress challenged Laurent believed a woman in pants was a sign of emancipation. Catroux agreed: “You feel like you’re in your own skin... I always go naked under the jacket, no shirt, no jewellery, nothing. ” — convention and transgressed the traditional codes of power. Saint

SAINT LAURENT’S ANDROGYNOUS ICONS

Y ves Saint Laurent called Betty Catroux his “twin” and muse, the woman who inspired and supported him though life’s many ups and downs. The free-spirited blonde had an original presence and an insatiable urge for fun, and went far beyond her role as a model. To the brilliant designer she represented an ideal and the embodiment of the Saint Laurent spirit: scan- dalous, mysterious, androgynous, and alluring. The Musée Yves Saint Laurent pays homage to this uniquely fruitful friendship via 50 pieces Catroux bequeathed to the Pierre Bergé–Yves Saint Laurent Foundation, including iconic safari and tuxedo jackets, dresses, and other fashions tracing the history of Saint Laurent’s masculine-feminine style.

Betty Catroux, dans les années 1980. Betty Catroux in the 1980s.

Betty Catroux-Yves Saint Laurent : Féminin singulier Jusqu’au 9 mai 2021 / Until May 9, 2021 Musée Yves Saint Laurent. 5, avenue Marceau, Paris 16 e (01 44 31 64 00). 9 Alma-Marceau À retrouver sur Mapstr p. 58 et sur parisaeroport.fr

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