PVA (Janv-Mars 2021)

L'aér t engagé

16-year-old Bourneton – already an aviator whose rst solo ight was at age 15, but a passenger on that ight – crashed into Auvergne's Mézenc mountains, killing three other occupants and costing her the use of her legs. "I was the sole survivor. I told myself I must rebuild my life through aviation". The walls of her hospital roomwere lined with post- ers of the Corsair and P-51Mustang. Having dreamed of the exploits of Mermoz and Saint-Exupéry, Bour- neton moved to Toulouse, the cap- ital of aeronautics, earning her license in 1995. She also retraced the route of Aéropostale, France's aerial postal service, to Saint-Louis, Senegal. Bourneton worked along- side Brigitte Revellin-Falcoz, one of France's rst female airline pilots, to allow people with disabilities to become professional pilots. She became the head of Patrouille Bleu Ciel for paraplegic pilots, published two autobiographies, was awarded the French Légion d'honneur, and won a competition against able-bod- ied pilots in 2018. Last November, Bourneton's story was adapted for television and broadcast. "There is also the organisation Envie d’Envol [see opposite], which I foundedwith Guillaume Féral in 2019. Wewanted to launch our own aerobatics school, open to everyone, with ights per- formed onmodi ed aircrafts". Bour- neton lives to soar over limitations. Envie d’Envol's goal is to promote inclusion and to transcend disabilities through aerobatics. "We would never have been able to develop this project without Groupe ADP’s nancial support", a rmed Bourneton. "We had to purchase an aircraft and equip it with manual controls, fund ight hours, insurance, maintenance, etc.". In addition to the pilot lessons, provided at the Mureaux aerodrome (78), Envie d’Envol's ambition is to organise training courses throughout France and participate in aeronautics events like the Paris Air Show. HIGH ASPIRATIONS

T he sun beating the tarmac at Paris-LeBourget compelsDorine Bourneton and her team to shelter underanairplanewing.The40-year- old pilot is so focused she hardly notices the Patrouille de France’s Alpha Jets overhead. She has men- tally rehearsed every moment with her coach. She dons her helmet, starts her engines. For three and a half minutes, Bourneton performs the advanced manoeuvres – verti- cals, loops, rolls – qualifying her as the rst femaleparaplegic aerobatics pilot.Bournetonperformedherfeaton June 19, 2015 after having completed only 50 hours of aerobatics training over less than a year with support from Groupe ADP's Citizen Com- mitment Department. "They helped fund my training without certainty that I would succeed or even obtain amedical waiver and approval from the ight instructor", saidBourneton. Things aremore complicated for her in the cockpit. "It is said that the pilot must feel the plane physically, which meant I had to develop other sensa- tionstocompensateformylegsbyfas- tening myself in tightly". Bourneton pilots via special manual controls. "When I’m in the air, the machine is an extension of my body; I feel like I'm dancing in the sky, regaining freedom of movement". L’association Envie d’envol vise à favoriser l’inclusion des personnes handicapées et le dépassement de soi grâce à l’apprentissage de la voltige aérienne. « Nous n’aurions jamais pu développer ce projet sans le soutien nancier de Groupe ADP, avec qui j’ai signé pour l’occasion une deuxième convention , explique Dorine Bourneton. Il nous fallait faire l’acquisition d’un avion et le doter de commandes manuelles, sans compter le nancement des heures de vol, de l’assurance, de l’entretien, etc. » En plus des cours et baptêmes de pilotage dispensés sur l’aérodrome des Mureaux (78), l’ambition est d’organiser des stages dans toute la France, ainsi que des démonstrations dans le cadre de manifestations aériennes telles que le Salon du Bourget. ENVIE D’ENVOL, HAUTES ASPIRATIONS OVERCOMINGTRAGEDY In 1991, the Piper airplane carrying

glant au maximum. Le pilotage, lui, se fait grâce à une commande manuelle nommée le malonnier. Lorsque je suis en l’air, la machine devient le prolon- gement demon corps ; j’ai l’impression de danser dans le ciel, de retrouverma liberté de mouvement. » D’EXPLOIT EN EXPLOIT Une jolie revanche sur la vie et sur ce terrible accident de 1991 qui vit l’avion de tourisme Piper transportant la jeune adolescente de 16 ans, aux côtés de trois autres occupants, se fracasser sur la roche volcanique du massif du Mézenc, dans son Auvergne natale. « J’étais la seule survivante, je me suis dit qu’il fallait que je saisisse la chance qui m’était offerte en me reconstrui- sant grâce à l’aviation. » À l’hôpital, les murs de sa chambre sont tapissés de posters d’avions Corsair et P-51 Mustang. Celle qui a fait son premier vol solo à 15 ans, rêvant aux exploits deMermoz et Saint-Exupéry, se remet bientôt en selle, déménageant à Tou- louse, ville de l’aéronautique, pour y passer son brevet de pilote en 1995. La même année, elle rallie par les airs Saint-Louis, au Sénégal, sur les traces de la mythique Aéropostale. Plus tard, elle se battra, aux côtés notamment de Brigitte Revellin- Falcoz, l’une des toutes premières femmespilotedeligneenFrance,pour permettre aux personnes en situa- tion de handicap de devenir pilotes professionnels. Elle prendra par ail- leurs la tête de la patrouille Bleu Ciel, qui réunit des pilotes paraplégiques, publiera deux autobiographies, rece- vra le titre de chevalier de la Légion d’honneur et remportera en 2018 une compétition face à des pilotes valides. Un parcours incroyable qui a été adapté pour le petit écran et diffusé sur TF1, en novembre dernier. « Il y a aussi l’association Envie d’envol (voir ci-contre) , que j’ai fondée en 2019 avec mon complice Guillaume Féral , glisse cette hyperactive invétérée. Nous voulions créer notre propre école de voltige, dans laquelle nous accueille- rions tout le monde, même si les vols se font sur un avion adapté. » De quoi transmettre cette farouche envie de vie et offrir à d’autres la possibilité de s’élever, à leur tour, bien plus haut que le handicap.

DORINE BOURNETON, FILLE DU CIEL

Cette aventurière dans l’âme, première femme pilote paraplégique à pratiquer la voltige aérienne, a su dépasser le handicap pour se hisser au même rang que ses homologues valides. Portrait d’une battante soutenue par Groupe ADP, depuis plusieurs années, dans ses combats et dé s.

DORINE BOURNETON: DAUGHTER OF THE SKY

This adventurous spirit overcame tremendous obstacles to become the rst female paraplegic robatics pilot. Portrait of a ghter supported by Groupe ADP in her challenges and combats.

(celle-ci porte des actions en faveur de l’intérêt général par le biais de parte- nariats et mécénats). « Ils m’ont aidée en nançant les heures de vol d’entraî- nement, sans même savoir si j’y par- viendrais, si j’obtiendrais la dérogation médicale et la validation du directeur des vols » , explique-t-elle. Car, dans le cas de Dorine, tout est toujours plus compliqué. Y compris dans le cock- pit. « On dit souvent qu’un pilote “vole aux fesses” pour sentir samachine. Me concernant, je dois développer d’autres sensations et compenser l’inertie de mes jambes en les attachant pour qu’elles ne bougent pas, en me san-

d’émotion avant qu’elle n’en le son casque, échange avec la tour de contrôle, mette les gaz et s’élève dans les airs. Durant trois minutes trente, elle va se livrer à un impressionnant numéro, entre chandelles, boucles et tonneaux. Ce jour-là, Dorine devient la première femme pilote paraplé- gique à manier l’art complexe de la voltige aérienne. L’exploit est reten- tissant : cette pionnière ne compte qu’une cinquantaine d’heures de vol à son actif dans la discipline. Elle l’a appréhendée il y a moins d’un an grâce au soutien de Groupe ADP et de sa Direction de l’engagement citoyen

L e soleil se fait mordant en cet après-midi du 19 juin 2015. À tel point que sur le tarmac de l’aéroport Paris-Le Bourget, Dorine Bourneton et son équipe se sont réfu- giés à l’ombre, sous une aile d’avion. Dans sa bulle, la jeune femme de 40 ans ne prête attention ni aux clameurs des milliers de spectateurs, ni aux annonces du commentateur, ni à l’impeccable partition délivrée par les Alpha Jet de la Patrouille de France. Elle a minutieusement pré- paré ce moment, répété mentalement chaque geste avec son préparateur. Son cœur bat fort et sesmains picotent

PORTRAITMADAME_ALICE_PRENAT

JANVIER - FÉVRIER - MARS 2021

JANVIER - FÉVRIER - MARS 2021

152

153

PARIS VOUS AIME MAGAZINE

PARIS VOUS AIME MAGAZINE

Made with FlippingBook Online newsletter