PVA (Avril-Juin 2020).pdf

Un café a c… ÉTIENNE KLEIN

Physicien, philosophe des sciences, directeur du Commissariat à l’énergie atomique, Étienne Klein est aussi un passionné de montagne et d’alpinisme qu’il pratique depuis ses 20 ans. Un sport physique extrême qui a, selon lui, des effets sur la pensée et l’intellect.

You were introduced to Paris when you studied at the Lycée Louis-le-Grand. How did you get to know the capital? ÉTIENNE KLEIN: I lived outside Paris in Orsay with my family and had to commute to high school. For me, Paris, particularly the Latin Quar- ter, was a kind of Eldorado, a won- derful place withmany bookstores, cafés, andmy high school, Louis-le- Grand, where I had great teachers. I was fully immersed in my stud- ies and I broadened my horizons with history, ideas, knowledge, all enhanced by this magical neigh- bourhood. The Medici fountain in the Lux- embourg Gardens. The fountain’s edges are inclined to create an optical illusion, so when you look from one end you have the impression the water is sloping. When it freezes you just want to skate down it! To which monument or place do you like to go? The physicist, philosopher of science, and Atomic Energy Commission director has been an avid mountaineer since the age of 20. He believes the extreme physical sport in uences the intellect. Frédéric Stucin

Nassera Zaid

Vous avez découvert Paris lorsque vous avez intégré le lycée Louis-le-Grand en classe de première. Comment avez-vous appréhendé la capitale ? ÉTIENNEKLEIN: Je vivais à Orsay avec ma famille et je devais prendre la ligne de Sceaux, aujourd’hui le RER B, pour me rendre au lycée. Paris, et plus particulièrement le Quartier latin, était une espèce d’eldorado, un lieu merveilleux puisqu’il y avait à la fois les librairies, pratiquement partout, des cafés et Louis-le-Grand, qui était pour moi le lieu de la rup- ture avec le monde. J’avais des professeurs excellents et je comp- tais vraiment sur les études. Elles étaient ma planche de salut, une ouverture sur le monde, sur l’his- toire, les idées, les connaissances, et elles s’ampli aient par le côté magique de ce quartier. Il y avait les deux à la fois, le quartier en lui-même et ce lycée. Cela faisait une élévation au carré.

Quel est le monument ou le lieu où vous aimez vous rendre ?

La fontaineMédicis dans les jardins du Luxembourg, près du Sénat, qui offre une illusion d’optique. Les bords du bassin sont inclinés et quand on regarde depuis l’une des extrémités, on a l’impression que l’eau est en pente. Parfois quand l’eau gèle, on imagine que l’on peut descendre la pente en patins à glace. Je m’y rendais assez souvent. Dans votre livre intitulé Psychisme ascensionnel (1) , vous racontez votre passion pour la montagne, et dites avoir toujours la tête en l’air. Cela vous arrive-t-il de lever la tête dans Paris ? Je ne me suis jamais posé la ques- tion. À Paris, j’ai le regard horizon- tal, non pas que je baisse la tête ou que je regarde mes pieds mais j’ai l’impression que les choses se passent en relative surface. Ce que j’adore, c’est regarder

Le physicien Étienne Klein dans son appartement parisien. Physicist Étenne Klein in his Paris apartment.

AVRIL - MAI - JUIN 2021

PARIS VOUS AIME MAGAZINE

62

Made with FlippingBook flipbook maker