PVA (Avril-Juin 2020).pdf

Newton’s apple. It’s an original way to bring colour and light to this quickly evolving neighbourhood. Fans of contemporary and industrial architecture make the trek to the Ile Seguin, on the Seine River between Paris and Boulogne-Billancourt, for the ves- tiges of the Art Deco-era former Renault factories. Closed in 1992 and left fallow for years, “the liner”, as it was called, made such a lasting impression that its famous traces – the Daydé metal bridge and the imposing workers’ entrance gate – were preserved in the construction of La Seine Musicale concert hall designed by the Japanese architect Shigeru Ban. The Boulogne-Billancourt tourist of ce organises walks to discover the history of this mythical island. Urban explorers have ferreted out the city’s more astonishing hidden places like the Paris metro’s 14 “ghost” stations, including Haxo, Champ-de-Mars, and Porte des Lilas, which have also served as lm sets. Though no longer in service, these stations can be visited during Paris’ Heritage Days, along with the “bunker” at Gare de l’Est, a WWII bomb shelter hid- den under the tracks. Sections of the city’s famous catacombs are open to tourists while other parallel networks are visited by intrepid seekers and the likes of graf ti artist Psyckoze and many others who have left their mark on its ancient stone walls. Rediscovering your neighbourhood Offbeat tourismis not always synonymouswith forbid- agency that organises off-the-beaten-pathwalks in the capital. Delsuc and his teamoffer such far- ung expe- riences as “escape games” with riddles to be solved in the course of the walk. Requests for this type of activity from families and young people have quad- rupled since the agency opened in 2018. “Parisians are not indifferent to the frescoes blooming on local facades”, emphasises Delsuc. For politicians, urban art is “ameans of promoting neighbourhoods andmaking themmore appealing”, explained Omodeo. Get away without leaving your city Parisians’ insatiable curiosity also entices them to the city’s many multicultural holidays and events. In February, the Chinese New Year draws a diverse crowd for its colourful dragon parades in Belleville and Porte de Choisy. Buddhist festivals celebrated in the temples of Seine-Saint-Denis and the Great Pagoda – containing the largest golden Buddha in Europe – in the Bois de Vincennes also highlight the city’s diverse spiritual cultures. The agency “People want us to take them elsewhere” den or inaccessible places. “There is a growing desire to explore neigh- bourhoods through urban culture, such as street art, as well as dis- covering the places of past eras that have inspired video game set- tings, like medieval Paris”, said Jean-Baptiste Delsuc, the founder of My Urban Experience (1) , a Parisian

Balade Boulevard 13 (13 e ), consacrée au street art. Boulevard 13 excursion (13 th ), dedicated to street art.

que l’on visite cette impressionnante galerie d’art urbain où pas moins de douze tableaux monumentaux ornent les murs. Au 171, boulevard Vincent-Auriol (13 e ), l’artiste Cryptik a écrit sur les façades un poème de William Saroyan, en lettres latines calligraphiées à l’entrée de la galerie Street Art 13. Plus bas, au 155, ce sont les yeux de Turn Coat , du Britannique D*Face, qui captivent notre regard. Plus loin, on tombe sous le charme de la Madre Secular du Chilien Inti, une Vierge laïque tenant dans sa main la pomme de Newton. Une façon originale de mettre en couleurs et en lumière ce quartier en pleine transformation. Sur l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), c’est le patrimoine industriel des usines Renault qui inté- resse les visiteurs. Fermé en 1992, laissé en friche pendant des années, «le paquebot», comme on l’appelait alors, a marqué les esprits. Si bien que lors de la construction de La SeineMusicale, des vestiges tels que le pont métallique

Daydé ou l’imposant portail d’entrée des ouvriers, ont été conservés dans la structure. L’of ce de tourisme de Bou- logne-Billancourt organise des visites pour découvrir l’histoire locale de ce lieu mythique. Les explorateurs urbains mettent régu- lièrement en lumière des endroits éton- nants. À Paris, ce sont quatorze sta-

 L es sites touristiques du Grand Paris auraient-ils changé de mo- dèle? Si les musées du Louvre ou d’Orsay, les parcs proprets, les églises gothiques ou l’avenue des Champs-Élysées ont encore les fa- veurs des touristes, il semblerait que l’exploration de lieux plus insolites, proches des cultures urbaines ou venues d’ailleurs, les séduise également. «L’envie d’échapper au “mass market” (marché demasse, NDLR) pour découvrir la ville autrement se ressent dans toutes les grandes métropoles d’Europe où les centres-villes sont semblables, analyse Christian Omo- deo, spécialiste des cultures urbaines. Les gens veulent qu’on les emmène ailleurs.» Les municipalités ont ainsi développé des balades urbaines autour du street art ou de l’architecture contemporaine. L’exploration urbaine (Urbex), jusque-là plus con dentielle, voire secrète, se partage sur les réseaux sociaux et compte de nombreux adeptes. Les cultures du monde et leurs quartiers se vi- sitent également comme des lieux touristiques. Soucieuses de satisfaire ce goût pour ces sites hors des sentiers bat- tus, les municipalités du Grand Paris laissent une place importante à la créativité urbaine dans les quartiers. La réhabilitation d’espaces à l’abandon ou inaccessibles, comme quelques tronçons de l’ancienne voie ferrée de la Petite Ceinture, la création de parcours de street art dans le quartier de Belleville, le 13 e arrondissement autour de la bibliothèque François-Mitterrand ou le long du canal Saint-Denis, sont également des opportunités pour les agences et of ces de tourisme locaux ou les associations qui, depuis quelques années, ont intégré ces visites dans leurs offres, tout comme le fait à présent le ministère de la Culture pour les Journées du patrimoine. De la place d’Italie jusqu’au quai d’Ivry, en passant par la Bibliothèque François-Mitterrand, c’est le nez en l’air

A re Greater Paris’ tourist sites old hat? While the Louvre and the Musée Orsay, the Champs-Élysées and the city’s Gothic churches are still tourist favour- ites, there’s a growing appetite for its hidden, less-travelled places. “The desire to escape the mass-tourist appeal and discover cities differ- ently is a trend in all of Europe’s major cities. People want to be taken elsewhere”, said urban culture spe- cialist Christian Omodeo. Tourism professionals in all the major metropolises are answering the call by developing new attractions like street walks of urban art or contemporary architecture. Once a niche phe- nomenon, urbex (short for urban exploration) is now hugely popular on social media with an ever-grow- ing fan base. To satisfy this growing appetite for new horizons, the municipalities of Greater Paris have encouraged neighbourhoods to get creative. The reha- bilitation of abandoned and hard-to-access spaces, like sections of the old Petite Ceinture railway line and street art walks in the Belleville neighbourhood, the Bibliothèque François-Mitterrand, and along the Canal Saint-Denis, also provide opportunities for local tourist organisations to include something new and revitalizing in their agendas. The French Ministry of Culture even features street art on its wildly popular Heritage Days in September. From the Place d’Italie to the Quai d’Ivry and the Bibliothèque François-Mitterrand, 12 massive wall paintings create an impressive open-air art gallery. On the facade of 171 Boulevard Vincent-Auriol (13 th ), the artist Cryptik has incorporated a poem by Wil- liam Saroyan in calligraphic letters that lead visitors into the gallery Street Art 13. Visitors to number 155 can’t escape the eyes of Turn Coat by British artist D*Face. Further down, Madre Secular , by the Chilean artist Inti, depicts a non-biblical Madonna proffering

« Les gens veulent qu’on les emmène ailleurs »

tions de métro «fantômes», comme Haxo, Croix-Rouge, Champ-de-Mars ou Porte des Lilas, devenue un lieu de tournage pour le cinéma, qui suscitent l’intérêt. Ces gares non exploitées par la RATP se visitent lors des Journées européennes du patrimoine. C’est également le cas du «bunker» de la gare de l’Est, un abri datant de la Seconde Guerre mondiale caché sous les voies. Même engouement pour les catacombes où, à côté des galeries ouvertes aux touristes, un réseau parallèle est fréquemment visité ou investi par des artistes comme le graffeur Psyckoze. Mieux connaître son quartier Toutefois, tourisme décalé n’est pas toujours synonyme de lieux interdits ou inaccessibles. Comme le constate, Jean-Baptiste Delsuc, fondateur de My Urban Expe- rience (1) , une agence d’excursions parisiennes qui pro- pose, depuis 2018, de se balader dans la capitale en dehors des itinéraires classiques. «On observe une envie de plus en plus forte de connaître un quartier, des cultures urbaines comme le street art, très présent dans certains arrondissements, ou encore de découvrir des époques ou des lieux qui ont inspiré les décors de jeux vidéo, comme le Paris médiéval.» Jean-Baptiste Delsuc et son équipe ont donc adapté leur offre en développant des «escape games» ou des parcours d’énigmes à résoudre pendant la visite. Les demandes pour ce type de prestation ont été multi- pliées par quatre à l’agence, surtout de la part des familles et des jeunes. «Voir eurir des fresques sur les façades ne laisse pas les Parisiens indifférents», souligne

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