PVA (Avril-Juin 2020).pdf

in Japan to assert their loyalty to the Tokugawa Shoguns. No of - cial envoy from these countries could have behaved in this manner. Mini empires The success of the EIC and VOC ultimately caused their downfall. By 1655 the VOC had 150 ships and 15,000 men, while in the mid-19 th century the EIC was 250,000 peo- ple strong. These resources were prohibitively expensive. Mean- while European governments were increasingly able to raise taxes, armies, and eets, whichmeant that company-states were losing their raison d'être. In India, the EIC grad- ually became a landholder, relying more on property taxes than on trade surpluses, and was embroiled in costly local wars. Following the Indian Rebellion of 1857, which nearly forced the British out of the subcontinent, the British govern- ment ended the EIC. The VOC went bankrupt during the Anglo-Dutch war of 1780-1784. At the end of the 19 th century, com- pany-states experienced a last moment of glory when colonisation became too nancially burdensome for governments. The British tried to establish a new African empire on the cheap by outsourcing its devel- opment to the British South Afri- can Company, while the Germans attempted to secure their own place in the sun via entities like the Ger- man New Guinea Company. Bankruptcy By the end of World War I, the age of the company-state was over. Although today's multinationals do draw comparisons, these are mark- edly different from their prede- cessors, as they lack the enormous powerswielded by the EIC andVOC. Companies like the VOC and EIC emerged at a time when the dis- tinction between private and public entities wasn’t as clearly delineated as it is today. Should the authority of states continue to erode in the 21 st century, hybrid company-states could help us understand how a world without clear sovereignty functions.

pouvoirs quasiment régaliens, avec l’autorité de promulguer des lois, de rendre justice, de lever des armées, et même de signer des trai- tés avec des puissances étrangères. L’héritage médiéval de souveraine- té partagée permit aux dirigeants néerlandais et britanniques d’ac- cepter cette situation tout en leur donnant le luxe du déni : les com- pagnies-États construites par l’EIC et la VOC, la première largement en Inde et l’autre dans les îles indo- nésiennes, faisaient des choses que leurs gouvernements ne pouvaient pas se permettre de faire. Les mar- chands anglais pouvaient ainsi dé- clarer leur allégeance à l’empereur moghol en échange de privilèges commerciaux, et les marchands néerlandais pouvaient piétiner un cruci x au Japon pour montrer leur loyauté aux Shogun Tokugawa. Ja- mais un envoyé of ciel de ces pays n’aurait pu accepter cela. Empire miniature Ce sont les succès de l’EIC et de la VOC qui mirent n aux com- pagnies-États qu’elles avaient bâ- ties. En 1655, la VOC disposait de 150 bateaux et de 15000 hommes dans la région, alors qu’à la moi- tié du XIX e siècle l’EIC comptait 250000 hommes sous les drapeaux. Une telle débauche de moyens avait un coût prohibitif, alors que les gouvernements européens étaient de mieux en mieux capables de lever des taxes, des armées et des ottes, ce qui signi ait que les com- pagnies-États avaient perdu leur raison d’être. En Inde, l’EIC avait ni par devenir un propriétaire ter- rien, dépendant plutôt des taxes fon- cières que des excédents commer- ciaux, et était mêlée à d’onéreuses guerres locales. Le gouvernement de Londres mit n à l’EIC après la mu- tinerie indienne de 1857, qui avait manqué de bouter les Britanniques hors du sous-continent. Quant à la

VOC, elle connut la banqueroute durant la guerre anglo-néerlandaise de 1780-1784. Les compagnies-États vécurent un dernier moment de gloire à la n du XIX e siècle, lorsque lemouvement de colonisation fut un poids trop lourd pour les ressources nancières des gouvernements européens. Les An- glais essayèrent d’établir un nouvel empire africain au rabais en exter- nalisant sa construction à la British South African Company, alors que les Allemands tentaient d’obtenir leur propre « place au soleil » au travers d’entités administratives, comme la Compagnie allemande de Nouvelle-Guinée. Faillite Pourtant, toutes ces nouvelles com- pagnies-États rent bientôt faillite, parce que leurs gouvernements voulurent exercer leurs ambitions impériales plus directement. À la n de la Première Guerre mondiale, l’âge des compagnies-États était dé- nitivement terminé. Bien qu’on parle parfois d’une résurgence des compagnies-États sous l’apparence de multinationales, ces résurgences contemporaines n’ont que peu des caractéristiques de leurs prédéces- seurs, et aucun des pouvoirs réga- liens de l’EIC ou de la VOC. Le vé- ritable héritage de ces compagnies est de nous rappeler que l’évolution de notre monde d’États souverains fut plus complexe qu’on ne le pense souvent. Des compagnies comme la VOC et l’EIC virent le jour à une époque où la distinction entre privé et public n’était pas aussi claire- ment délimitée qu’aujourd’hui, et où les États ne jouaient pas un rôle aussi important. Si, au XXI e siècle, l’institution étatique continue de s’éroder, la nature hybride des com- pagnies-États pourra nous offrir un outil fort utile pour comprendre la façon dont unmonde sans souverai- neté claire fonctionne.

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