PVA (Avril-Juin 2020).pdf

L’aér t autrement

LE DÉCIDEUR OPÉRATIONNEL VEILLE SUR L’AÉROPORT

Chargé de piloter le centre de commandement de Paris-Orly, qui supervise et coordonne l’ensemble des activités de l’aéroport,

In charge of piloting the Paris-Orly command centre, which monitors and coordinates all airport activities, the operational manager can handle any situation. THE OPERATIONAL MANAGER: KEEPING WATCH OVER THE AIRPORT

ce chef de le fait valoir une polyvalence lui permettant de parer à toutes les situations.

concernant les travaux réalisés durant la nuit: il s’agira de veiller à ce qu’ils ne bloquent pas le fonctionne- ment du tri bagages.

tre, which ensures the functioning of baggage delivery belts and elevators; the aircraft division, responsible for the parking schedules of aircraft in the event of delays; the passenger centre, whichmonitors waiting times at border posts; and the safety and security department, which moni- tors control gates and potential res. The operational manager hasn’t even taken off his coat before he's consult- ing the instructions left by his coun- terpart. Janin monitors the mainte- nance work performed overnight to opérationnel, débute une journée qui ne prendra n qu’à 15 heures. Samis- sion est de superviser et de coordon- ner les grandes familles de métiers de l’aéroport représentées ici: le pôle technique, garant du bon fonctionne- ment des tapis de livraison bagages ou des ascenseurs, par exemple; le pôle avion, chargé entre autres d’ajuster les plannings de stationne- ment des appareils en cas de retard ; le pôle passagers, qui contrôle notam- ment le temps d’attente au niveau des postes-frontières; ainsi que le pôle sûreté et sécurité, surveillant les por- tiques de contrôle ou les éventuels départs d’incendies. Le pilote des opérations n’a pas encore eu le temps d’ôter son manteau qu’il doit déjà consulter les consignes laissées la veille par son homologue. Parmi les divers points de vigilance, celui

P aris-Orly, 5 am: The atmosphere is quiet in the Operations Centre. This 1,200 sq-meter (12,900 sq-foot) platform, located in Hall 2, is the air- port's nerve center. Giantwall screens display dynamic runwaymaps, ight data, statistical records, and images captured by 2,200 cameras. After swiping his badge several times to reach this highly secure area, opera- tional manager Léo Janin begins his workday, which will end at 3 pm. He monitors and coordinatesmajor aero- nautical activities: the technical cen- Center), le centre de supervision et de décision, l’ambiance est studieuse. Ce vaste plateau de 1200 m 2 , situé dans les étages duHall 2, constitue le point névralgique de l’aéroport, dont il offre une vision globale. Sur lesmurs, de larges écrans af chent en temps réel des plans dynamiques des pistes, une multitude d’informations sur les vols, des relevés statistiques, ou encore des images captées par les 2200 caméras disséminées sur tout le site. Au c ur de cet environnement numérique, postés devant des ordina- teurs, entre 10 et 24 agents scrutent nuit et jour le moindre événement. Après avoir badgé à plusieurs reprises pour parvenir jusqu’à ce site très sécurisé, Léo Janin, décideur P aris-Orly, 5 heures du matin. Dans la salle de contrôle de l’APOC (Airport Operations

permet de réunir différents acteurs pour traiter les cas plus épineux, du type neige, orages ou grève du contrôle aérien. «Le pire incident auquel j’ai été confronté est la panne informatique générale. L’important est alors de maîtriser son stress et de réagir rapidement, pour ne pas voir tout l’aéroport paralysé.» Léo Janin n’a jamais eu, en revanche, à investir la cellule de crise, située une porte plus loin et destinée à gérer, par exemple, la sortie de piste d’un avion ou un attentat. «Par contre, j’ai été confronté à des situations rocambo- lesques, comme avec cet homme qui voulait à tout prix emporter sa tron- çonneuse en cabine, ou cette femme qui avait forcé une issue de secours pour accéder aux pistes car elle crai- gnait de rater son avion. Ici, on ne s’ennuie jamais! » failure. It's essential to be able tomas- ter stress and react quickly to avoid a paralysis of the entire airport". For- tunately, Janin has never had to par- ticipate in a crisis centre for a major incident like a runway excursion or terrorist attack. “But I’ve been con- fronted with preposterous situations, like the man who insisted on bring- ing his chainsaw into the airplane cabin, or a woman who forced open an emergency exit to the runway because she was afraid of missing her plane. We never get bored!”

teau pour évaluer la situation géné- rale, il s’installe, café à la main, devant ses écrans. Une multitude de logiciels et d’outils de contrôle l’aident à prendre le pouls de chaque partie charnière de l’aéroport. L’un d’eux utilise des caméras 3D qui scrutent en direct l’évolution des passagers, représentés par des petits points mouvants dans les les d’at- tente des postes-frontières. Si un blo- cage apparaît, il pourra être suggéré à la police d’ouvrir une aubette sup- plémentaire, un agent aéroportuaire pouvant également être dépêché sur place pour uidi er l’avancée des voyageurs. «Nous tâchons de résoudre le problème avant même que le passager ne s’aperçoive de ce dernier, souligne Léo Janin. Au l du temps, nous sommes même capables de prédire certaines situations, tel jus- Having nished touring the platform to evaluate the general landscape, he settles in, coffee in hand, to analyse his screens. A multitude of software helps him take the pulse of the air- port’s main areas. One tool uses 3D cameras to monitor the real-time progress of passengers, represented by moving dots in the queues at bor- der posts. When a blockage appears, it may indicate the need for security his business studies, Janin enrolled in the ENAC (National School of Civil Aviation).

tement le temps d’attente à certains points de contrôle.» Un peu plus loin, une pièce nommée plateau CDM (Collaborative Decision Making), dotée elle aussi d’un mur d’écrans, to open an additional booth or for an agent to be dispatched to facilitate the ow of travellers. "We try to solve an issue before passengers even notice it. Over time, we can predict certain situations, such as the waiting time at checkpoints", says Janin. Farther down, on the Collaborative Decision- making platform, also equippedwith a screen wall, other managers deal with issues such as snow, rainstorms, or strikes by air-traf c controllers. “The most serious incident I’ve ever encountered was a general computer hectares (3,800 acres) are supervised by more than 250 APOC (Airport Operations Centre) employees at the monitoring and managing centre in charge of supervising Paris-Orly. hectares sont supervisés par plus de 250 salariés experts de l’APOC (Airport Operations Center), le centre de supervision et de décision chargé de veiller sur Paris-Orly. 1540

UNMÉTIER RÉCENT AUX PROFILS VARIÉS

ensure it d sn't block the baggage sorting process. A NEW JOBWITH DIVERSE TASKS "Two and a half years ago my job didn't exist", says the 27-year-old Janin, dapper in a suit and tie. "The airport's seven monitoring stations were scattered throughout the build- ing, until the decision was made to group them to facilitate communi- cations. There are ve operational managers with pro les ranging from engineer to lawyer". After completing « Il y a encore deux ans et demi, mon métier n’existait pas» , explique le jeune homme de 27 ans dans son costume-cravate. Sept postes de contrôle étaient disséminés sur l’en- semble de l’aéroport. Il a été décidé de les regrouper pour leur permettre, notamment, de communiquer directe- ment. Nous sommes cinq décideurs opérationnels au total, avec des pro ls très différents, allant de l’ingénieur au juriste.» Lui a intégré l’ENAC (École nationale de l’aviation civile) au terme de ses études de commerce. Après avoir effectué un tour du pla-

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